Birmanie, offensive contre les rebelles Karens
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Birmanie, offensive contre les rebelles Karens
Le destin continue de s’acharner contre les minorités ethniques birmanes. Ils sont des milliers de Karens à s’entasser dans des camps de fortune le long de la frontière thaïlandaise depuis quelques jours. Et ce sont les plus chanceux. Des centaines d’autres familles, à bout de force, qui, pour certaines d’entre elles, ont dû marcher plus d’une semaine à travers des champs de mines et sous des pluies torrentielles pour fuir leurs villages, sont contraintes de se cacher dans des grottes ou dans la jungle.
Un grand nombre de ces réfugiés sont blessés. L’armée birmane a en effet lancé une offensive surprise contre la rébellion karène - la plus ancienne insurrection de l’histoire du pays qui se bat pour son indépendance depuis 1949 - en pleine saison des pluies, un fait rarissime, en s’appuyant sur une milice pro-gouvernementale. Si les populations fuient les combats, ils veulent à tout prix aussi échapper au recrutement forcé des soldats gouvernementaux, qui les utilisent comme porteurs ou, pire, comme "démineur", en les faisant marcher à l’avant des colonnes de militaires. Une pratique courante sur ce front de l’est birman.
Les Nations unies ont dépêché des équipes sur place pour évaluer les besoins d’urgence et l’armée thaïlandaise est en état d’alerte maximum. Des obus de mortiers ont en effet atterri du côté thaïlandais ces derniers jours. Au-delà de la nouvelle crise humanitaire qui se profile dans une zone qui compte déjà 120 000 réfugiés répartis dans des camps, dont certains ont dû être créés il y a plus de 20 ans, cette attaque des forces birmanes surprend les observateurs.
En provoquant un afflux de réfugiés sur le territoire voisin, la dictature de Rangoon pourrait chercher à "punir" la Thaïlande pour avoir officiellement dénoncé la détention d’Aung San Suu Kyi. La junte militaire semble en tout cas déterminée à neutraliser toute forme d’opposition - politique ou armée - avant les élections de 2010.
source http://www.france24.com/fr/20090613-birmane-aung-san-suu-kyi-armee-birmane-offensive-rebellion-karene
Un grand nombre de ces réfugiés sont blessés. L’armée birmane a en effet lancé une offensive surprise contre la rébellion karène - la plus ancienne insurrection de l’histoire du pays qui se bat pour son indépendance depuis 1949 - en pleine saison des pluies, un fait rarissime, en s’appuyant sur une milice pro-gouvernementale. Si les populations fuient les combats, ils veulent à tout prix aussi échapper au recrutement forcé des soldats gouvernementaux, qui les utilisent comme porteurs ou, pire, comme "démineur", en les faisant marcher à l’avant des colonnes de militaires. Une pratique courante sur ce front de l’est birman.
Les Nations unies ont dépêché des équipes sur place pour évaluer les besoins d’urgence et l’armée thaïlandaise est en état d’alerte maximum. Des obus de mortiers ont en effet atterri du côté thaïlandais ces derniers jours. Au-delà de la nouvelle crise humanitaire qui se profile dans une zone qui compte déjà 120 000 réfugiés répartis dans des camps, dont certains ont dû être créés il y a plus de 20 ans, cette attaque des forces birmanes surprend les observateurs.
En provoquant un afflux de réfugiés sur le territoire voisin, la dictature de Rangoon pourrait chercher à "punir" la Thaïlande pour avoir officiellement dénoncé la détention d’Aung San Suu Kyi. La junte militaire semble en tout cas déterminée à neutraliser toute forme d’opposition - politique ou armée - avant les élections de 2010.
source http://www.france24.com/fr/20090613-birmane-aung-san-suu-kyi-armee-birmane-offensive-rebellion-karene
thanaka- Admin
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Lettre à un jeune Karen
de Franco Nerozzi, président de l’association « Popoli » http://www.comunitapopoli.org/home.php
Cher Hla Too,
Je t’écris avec l’espoir que cette lettre puisse arriver jusqu’à toi. Je n’ai eu aucune nouvelle de toi depuis le jour où je t’ai laissé dans ce coin de jungle dans lequel nous nous étions rencontrés et où j’ai eu l’honneur de devenir ton ami. Je t’avais quitté précipitamment, sautant dans une barque tandis que le sergent hurlait de me dépêcher car l’ennemi était proche. Je n’ai pas eu le temps de te saluer comme il se doit, avec les mots qui clôturent joliment tous les grands romans d’aventure.
J’ai seulement réussi à te faire un signe de la main, j’étais sur cette barque fragile qui me menait dans un endroit bien moins dangereux et toi sur une autre embarcation sur laquelle tu t’accrochais, portant un fusil qui paraissait bien trop grand pour tes 12 ans. J’ai alors pris cette photo. On pourrait penser que l’image d’un enfant armé suscite toujours une grande émotion mais chez nous, au contraire, beaucoup pensent que tu n’es qu’un barbare qui fait la guerre en raison de l’inclinaison naturelle à la violence des peuples dits « non civilisés ». Ils ignorent, ou font semblant d’ignorer, que ta guerre est le fruit de protagonistes qui parlent l’anglais d’Oxford, donnent des cours à Harvard, écrivent dans le Washington post, en cravate avec des sourires rassurants, prêts à te tuer pour faire remonter des titres boursiers. Titres boursiers sur lesquels j’aurais pu moi-même investir mes économies…
Ta photo me fait penser à ces autres jeunes, parfois très jeunes, immergés dans des conflits que la logique du supermarché global contribue inexorablement à raviver. Ici c’est un gazoduc à faire passer, là du pétrole à extraire, ou des diamants, de l’or… C’est comme ça en Birmanie, en Afghanistan, au Tibet, dans les communautés traditionnelles d’Amérique du sud, en Palestine…
Je devrais te dire que les jeux sont faits, qu’ils ont déjà décidé que l’homme disparaîtrait pour faire place au consommateur et que les nations n’existeront que si elles se soumettent au marché.
En revanche, ton peuple, qui se bat encore contre les pétroliers de Dallas et les industriels de Turin, pour ne pas perdre la terre où reposent ses ancêtres, me donne de l’espoir.
Je t’aiderais donc, Hla Too, car lorsque je parle, tu meures de la malaria, lorsque je m’indigne contre la mal, tranquillement assis à une table, ton village brûle, lorsque tout est calme ici, tu te bats, vers la mort ou la liberté.
Je t’aiderais car si tu parviens à survivre aux épreuves de l’existence, tu deviendras un homme.
Ainsi un jour, peut-être, je pourrais expliquer à mon fils qu’il est encore possible de résister aux marchands, en se rappelant avec fierté que nosu appartenons depuis toujours à une autre lignée.
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4/01/2010 – 10h20
PARIS (NOVOPress) - L’offensive récente de l’armée birmane a provoqué l’exode d’environ 7000 personnes qui sont venues s’ajouter aux 500 000 personnes déjà chassées de leurs villages. Ces gens se sont réfugiés provisoirement sous la protection des guérilleros. Ils vivent dans des camps avec des bâches en plastique en guise de toit pour se protéger des abondantes précipitations et ils souffrent de malnutrition. La véritable urgence est donc de pouvoir acheter du riz, de l’huile, et du sel.
La Comunità Solidarista Popoli et « L’Uomo Libero » cherchent en ce moment recueillir suffisamment de fonds pour remédier à cette situation grave. Nourrir quelqu’un pour un mois dans ces conditions coûte environ 8 euro. Ainsi avec environ 100 euros, on peut nourrir un réfugié Karen pour un an si l’on compte l’ajout de fer et de vitamines en complément de l’alimentation.
Cher Hla Too,
Je t’écris avec l’espoir que cette lettre puisse arriver jusqu’à toi. Je n’ai eu aucune nouvelle de toi depuis le jour où je t’ai laissé dans ce coin de jungle dans lequel nous nous étions rencontrés et où j’ai eu l’honneur de devenir ton ami. Je t’avais quitté précipitamment, sautant dans une barque tandis que le sergent hurlait de me dépêcher car l’ennemi était proche. Je n’ai pas eu le temps de te saluer comme il se doit, avec les mots qui clôturent joliment tous les grands romans d’aventure.
J’ai seulement réussi à te faire un signe de la main, j’étais sur cette barque fragile qui me menait dans un endroit bien moins dangereux et toi sur une autre embarcation sur laquelle tu t’accrochais, portant un fusil qui paraissait bien trop grand pour tes 12 ans. J’ai alors pris cette photo. On pourrait penser que l’image d’un enfant armé suscite toujours une grande émotion mais chez nous, au contraire, beaucoup pensent que tu n’es qu’un barbare qui fait la guerre en raison de l’inclinaison naturelle à la violence des peuples dits « non civilisés ». Ils ignorent, ou font semblant d’ignorer, que ta guerre est le fruit de protagonistes qui parlent l’anglais d’Oxford, donnent des cours à Harvard, écrivent dans le Washington post, en cravate avec des sourires rassurants, prêts à te tuer pour faire remonter des titres boursiers. Titres boursiers sur lesquels j’aurais pu moi-même investir mes économies…
Ta photo me fait penser à ces autres jeunes, parfois très jeunes, immergés dans des conflits que la logique du supermarché global contribue inexorablement à raviver. Ici c’est un gazoduc à faire passer, là du pétrole à extraire, ou des diamants, de l’or… C’est comme ça en Birmanie, en Afghanistan, au Tibet, dans les communautés traditionnelles d’Amérique du sud, en Palestine…
Je devrais te dire que les jeux sont faits, qu’ils ont déjà décidé que l’homme disparaîtrait pour faire place au consommateur et que les nations n’existeront que si elles se soumettent au marché.
En revanche, ton peuple, qui se bat encore contre les pétroliers de Dallas et les industriels de Turin, pour ne pas perdre la terre où reposent ses ancêtres, me donne de l’espoir.
Je t’aiderais donc, Hla Too, car lorsque je parle, tu meures de la malaria, lorsque je m’indigne contre la mal, tranquillement assis à une table, ton village brûle, lorsque tout est calme ici, tu te bats, vers la mort ou la liberté.
Je t’aiderais car si tu parviens à survivre aux épreuves de l’existence, tu deviendras un homme.
Ainsi un jour, peut-être, je pourrais expliquer à mon fils qu’il est encore possible de résister aux marchands, en se rappelant avec fierté que nosu appartenons depuis toujours à une autre lignée.
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4/01/2010 – 10h20
PARIS (NOVOPress) - L’offensive récente de l’armée birmane a provoqué l’exode d’environ 7000 personnes qui sont venues s’ajouter aux 500 000 personnes déjà chassées de leurs villages. Ces gens se sont réfugiés provisoirement sous la protection des guérilleros. Ils vivent dans des camps avec des bâches en plastique en guise de toit pour se protéger des abondantes précipitations et ils souffrent de malnutrition. La véritable urgence est donc de pouvoir acheter du riz, de l’huile, et du sel.
La Comunità Solidarista Popoli et « L’Uomo Libero » cherchent en ce moment recueillir suffisamment de fonds pour remédier à cette situation grave. Nourrir quelqu’un pour un mois dans ces conditions coûte environ 8 euro. Ainsi avec environ 100 euros, on peut nourrir un réfugié Karen pour un an si l’on compte l’ajout de fer et de vitamines en complément de l’alimentation.
thanaka- Admin
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3 000 Karens sur le point d'être expulsés
Trente-cinq familles karens, réfugiées sur le sol thaïlandais depuis juin 2009 après avoir fui d'intenses combats, doivent être expulsées, le 5 février, dans le cadre d'une opération qui suscite de vives critiques, lit-on sur le site Internet de la dissidence birmane The Irrawady. Ces quelque 165 personnes font partie d'un groupe de 3 000 réfugiés que les autorités thaïlandaises se sont engagées à rapatrier d'ici au 15 février en dépit de la mobilisation de 70 ONG. "Au cours des vingt-cinq dernières années, avance Zoya Phan de la Burma Campaign UK, la Thaïlande a gagné le respect de la communauté internationale en offrant un refuge à ceux qui fuyaient les abus au Myanmar. Si les réfugiés sont désormais forcés au retour, ce ne sera pas seulement moralement inacceptable : la réputation de la Thaïlande s'en retrouvera assombrie aux yeux du monde."
source http://www.irrawaddy.org/highlight.php?art_id=17743 & www.courrierinternational.com
source http://www.irrawaddy.org/highlight.php?art_id=17743 & www.courrierinternational.com
thanaka- Admin
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Re: Birmanie, offensive contre les rebelles Karens
En discutant avec des chauffeurs de taxi originaires de Koran ou d'Udon Thani des expulsions des Hmongs, j'ai pu me rendre compte que tous soutenaient les mesures prises par le gouvernement, traîtant les hmongs de racaille ou de profiteurs volant le travail des thaïlandais. Pour les birmans, c'est encore bien pire: ils sont tous mauvais, sans exceptions; alors que les laotiens sont leurs "frères". Drôle de façon de traîter leurs frères.
Ces expulsions sont mal vues de l'étranger mais sont des mesures assez populaires en Thaïlande; principalement dans les fiefs de Thaksin. La coalition actuelle n'éssairait-elle pas de se mettre en poche cette partie de la population par ces mesures assez extrémistes?
Quand au Cambodge, ils voient d'un très mauvais oeil l'arrivée de Thaksin et se demandent ce qu'il a bien pu se passer dans la tête de Hun Sen (leur héros national) pour en arriver là.
Ces expulsions sont mal vues de l'étranger mais sont des mesures assez populaires en Thaïlande; principalement dans les fiefs de Thaksin. La coalition actuelle n'éssairait-elle pas de se mettre en poche cette partie de la population par ces mesures assez extrémistes?
Quand au Cambodge, ils voient d'un très mauvais oeil l'arrivée de Thaksin et se demandent ce qu'il a bien pu se passer dans la tête de Hun Sen (leur héros national) pour en arriver là.
thv2001be- Localisation : Belgique
Messages : 112
Date d'inscription : 01/06/2009
Re: Birmanie, offensive contre les rebelles Karens
Si je peux me permettre, les chauffeurs de taxi, sous toutes les latitudes sontthv2001be a écrit:En discutant avec des chauffeurs de taxi
souvent "assez marqués" politiquement (~tendances fascisantes).
En Thaïlande, ils sont aussi (en grand nombre) pro-Thaksin !
Ceci dit, c'est vrai que le "les étrangers dehors", c'est très populaire en Thaïlande ...
(euh ... je devrais pô le dire


Invité- Invité
Renvoi de réfugiés karen suspendu
Les autorités thaïlandaises ont suspendu vendredi les opérations de rapatriement forcé de réfugiés membres de la minorité karen, arrivés en provenance de la Birmanie voisine. Trois mille Karen sont entrés en Thaïlande en juin, au moment où la junte militaire birmane intensifiait sa lutte contre les rebelles de l'Union nationale karen (KNU), qui mène une guérilla indépendantiste à la frontière avec la Thaïlande.
source http://www.lejdd.fr/International/Asie/Depeches/Thailande-Renvoi-de-refugies-karen-suspendu-170276/
source http://www.lejdd.fr/International/Asie/Depeches/Thailande-Renvoi-de-refugies-karen-suspendu-170276/
thanaka- Admin
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Re: Birmanie, offensive contre les rebelles Karens
Le martyre du peuple Karen
Admin- Admin
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Date d'inscription : 31/05/2009
Re: Birmanie, offensive contre les rebelles Karens
Burma's Ethnic Karen fight for their rights
Admin- Admin
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Date d'inscription : 31/05/2009

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