Birmanie - la Total colère de Christophe de Margerie
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Birmanie - la Total colère de Christophe de Margerie
Source http://www.bakchich.info/Birmanie-la-Total-colere-de,08408.html
Christophe de Margerie, le patron de Total, n’aime pas les critiques. Surtout quand elles concernent ses activités pétrolières en Birmanie, où il perfuse au compte-goutte la junte au pouvoir.
Christophe de Margerie, le directeur général de Total, vient de perdre son légendaire sang-froid et son flegme tout britannique à propos des activités de sa firme en Birmanie.
Dans une interview à l’hebdomadaire américain Newsweek, il a carrément voué aux gémonies (go to hell) tous ceux qui se permettent de critiquer sa présence en Birmanie et de rappeler que Total est la perfusion financière, le ballon d’oxygène qui permet depuis 10 ans à la junte birmane de tenir, et même de développer, en symbiose avec la Corée du Nord, ce qui pourrait devenir une menace nucléaire militaire.
En 2008, le consortium Yadana, dont Total est le chef de file, a versé environ 3 millions d’euros par jour aux généraux birmans, sans qu’un seul centime passe par la case budget de l’Etat birman….

Dans sa réponse à Newsweek, M. De Margerie s’en est aussi pris à l’Inde, qui investit dans des gisements gaziers offshore de l’ouest birman et à la Corée du Sud - un allié des Etats-Unis, souligne-t-il, qui fait de même - en oubliant curieusement de mentionner la Chine. Mais ce qu’omet le patron de Total, c’est que ces investissements n’apporteront pas de cash aux généraux birmans, avant les années 2013-2015.
D’ici là, Total demeurera l’unique perfusion financière de ce régime, une position qui semble devenir inconfortable, surtout depuis qu’a été lancée, par Jane Birkin, l’idée de mise sous compte séquestre de tout ou partie des revenus gaziers de la junte.
Symptomatique de constater que la colère de Margerie a été anticipée sur France Inter, le 31 juillet. Une émission spéciale, dans la matinale, était consacrée à la Birmanie, à l’occasion du verdict -reporté- du procès d’Aung San Suu Kyi. Etaient invités un ancien président d’Amnesty International France, Francis Perrin, et un représentant d’Info-Birmanie. Malgré les questions d’auditeurs, le nom Total n’a pas été prononcé… Sauf par Jane Birkin, interrogée au téléphone en prélude à l’émission.
A lire aussi : http://www.bakchich.info/Pour-Aung-San-Suu-Kyi-Jane-Birkin,07780.html
Christophe de Margerie, le patron de Total, n’aime pas les critiques. Surtout quand elles concernent ses activités pétrolières en Birmanie, où il perfuse au compte-goutte la junte au pouvoir.
Christophe de Margerie, le directeur général de Total, vient de perdre son légendaire sang-froid et son flegme tout britannique à propos des activités de sa firme en Birmanie.
Dans une interview à l’hebdomadaire américain Newsweek, il a carrément voué aux gémonies (go to hell) tous ceux qui se permettent de critiquer sa présence en Birmanie et de rappeler que Total est la perfusion financière, le ballon d’oxygène qui permet depuis 10 ans à la junte birmane de tenir, et même de développer, en symbiose avec la Corée du Nord, ce qui pourrait devenir une menace nucléaire militaire.
En 2008, le consortium Yadana, dont Total est le chef de file, a versé environ 3 millions d’euros par jour aux généraux birmans, sans qu’un seul centime passe par la case budget de l’Etat birman….

Dans sa réponse à Newsweek, M. De Margerie s’en est aussi pris à l’Inde, qui investit dans des gisements gaziers offshore de l’ouest birman et à la Corée du Sud - un allié des Etats-Unis, souligne-t-il, qui fait de même - en oubliant curieusement de mentionner la Chine. Mais ce qu’omet le patron de Total, c’est que ces investissements n’apporteront pas de cash aux généraux birmans, avant les années 2013-2015.
D’ici là, Total demeurera l’unique perfusion financière de ce régime, une position qui semble devenir inconfortable, surtout depuis qu’a été lancée, par Jane Birkin, l’idée de mise sous compte séquestre de tout ou partie des revenus gaziers de la junte.
Symptomatique de constater que la colère de Margerie a été anticipée sur France Inter, le 31 juillet. Une émission spéciale, dans la matinale, était consacrée à la Birmanie, à l’occasion du verdict -reporté- du procès d’Aung San Suu Kyi. Etaient invités un ancien président d’Amnesty International France, Francis Perrin, et un représentant d’Info-Birmanie. Malgré les questions d’auditeurs, le nom Total n’a pas été prononcé… Sauf par Jane Birkin, interrogée au téléphone en prélude à l’émission.

A lire aussi : http://www.bakchich.info/Pour-Aung-San-Suu-Kyi-Jane-Birkin,07780.html
Dernière édition par flipflop le Jeu 13 Aoû 2009 - 8:49, édité 2 fois
thanaka- Admin
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Messages : 2606
Date d'inscription : 31/05/2009
Re: Birmanie - la Total colère de Christophe de Margerie
un éclairage passionnant sur la Birmanie contemporaine, avec un excellent sujet sonore
http://www.canalacademie.com/Eclairage-sur-la-Birmanie.html
de plus le site est assez riche d'infos sur l'Asie...(à suivre)
:scoot:
http://www.canalacademie.com/Eclairage-sur-la-Birmanie.html
de plus le site est assez riche d'infos sur l'Asie...(à suivre)
:scoot:
thanaka- Admin
- Localisation : il existe une application pour ça
Messages : 2606
Date d'inscription : 31/05/2009
Re: Birmanie - la Total colère de Christophe de Margerie
La condamnation d’Aung San Suu Kyi, le 11 août, à une nouvelle période d’incarcération domiciliaire, met Total et le gouvernement français dans l’embarras.
On ne peut désormais plus le dissimuler : Total est bien le principal soutien financier de la junte birmane depuis une décennie. Ce rôle de bouclier joué par le pétrolier français devient caricatural, au point que les partenaires européens de la France, dont l’actuelle présidence suédoise, s’impatientent.
Comment réclamer à la communauté internationale des sanctions efficaces quand on refuse, comme Paris le 11 août, de même mentionner les revenus – 3 millions d’euros par jour – que tirent les généraux de l’exploitation par Total du champ gazier géant de Yadana. Le ridicule de la position diplomatique française est d’ailleurs régulièrement souligné, en privé, par tout responsable asiatique abordant l’épineuse question birmane. « Vous attendez de nous que l’on serre les cordons de la bourse à ce régime, alors que c’est vous, Français, qui êtes, via Total, la perfusion financière de cette junte que vous prétendez combattre… »
LE PATRON DE TOTAL EN PREMIERE LIGNE
Il existe pourtant, dans l’arsenal onusien, un dispositif : le compte séquestre, qui permettrait de sanctionner le régime, tout en améliorant le sort de la population birmane. Les revenus du gaz, au lieu d’aller directement dans la poche des généraux et d’alimenter, outre leur cagnotte personnelle, leur armée pléthorique ainsi que leurs projets de nucléaire militaire en symbiose avec la Corée du Nord, seraient gérés sous contrôle international au profit de la société civile, qui participerait, aux côtés des militaires, à l’affectation des fonds. Dans cette configuration, Total poursuivrait l’exploitation de son champ off shore, son client thaïlandais continuerait sa production d’électricité.
Dans sa lettre ouverte au patron de Total parue dans Le Monde le 27 mai dernier, Jane Birkin avait enjoint Christophe de Margerie de ne pas s’opposer à ce qu’une résolution allant dans cette direction soit mise sur la table du Conseil de sécurité par la diplomatie française.
Lors d’une entrevue avec de Margerie, courant juillet, Jane a reçu la réponse et l’a faite connaître à Bakchich : un non catégorique. Total fera tout pour que l’éventualité de la mise sous séquestre des revenus gaziers de la junte ne soit pas évoquée ni débattue. De Margerie ne veut surtout pas entendre parler de ce dispositif, qui pourrait pourtant facilement être bloqué par un veto chinois ou russe.
DES CLAUSES INAVOUABLES
Ce blocage apparemment irrationnel de Total sur le compte séquestre pose question. Les contrats qui lient le pétrolier français à la junte depuis les années 90 n’ont évidemment jamais été publiés. Il se pourrait que pour verrouiller leur accord avec les généraux, les Français leur aient fait miroiter l’immense avantage de traiter avec une compagnie qui peut tout obtenir de son gouvernement, membre permanent du Conseil de sécurité, et appartenant de surcroît au camp des démocraties occidentales. Un deal que ni les Russes, ni les Chinois, ni les Japonais, ni les Sud-coréens ne sauraient offrir.
Sans clause inavouable avec les généraux, comment expliquer l’acharnement démesuré que met la direction de Total à défendre sa présence en Birmanie, moins de 1 % de ses investissements, et moins de 1 % de ses profits ?
source http://www.bakchich.info/Pas-de-taule-pour-Total-en,08437.html
On ne peut désormais plus le dissimuler : Total est bien le principal soutien financier de la junte birmane depuis une décennie. Ce rôle de bouclier joué par le pétrolier français devient caricatural, au point que les partenaires européens de la France, dont l’actuelle présidence suédoise, s’impatientent.
Comment réclamer à la communauté internationale des sanctions efficaces quand on refuse, comme Paris le 11 août, de même mentionner les revenus – 3 millions d’euros par jour – que tirent les généraux de l’exploitation par Total du champ gazier géant de Yadana. Le ridicule de la position diplomatique française est d’ailleurs régulièrement souligné, en privé, par tout responsable asiatique abordant l’épineuse question birmane. « Vous attendez de nous que l’on serre les cordons de la bourse à ce régime, alors que c’est vous, Français, qui êtes, via Total, la perfusion financière de cette junte que vous prétendez combattre… »
LE PATRON DE TOTAL EN PREMIERE LIGNE
Il existe pourtant, dans l’arsenal onusien, un dispositif : le compte séquestre, qui permettrait de sanctionner le régime, tout en améliorant le sort de la population birmane. Les revenus du gaz, au lieu d’aller directement dans la poche des généraux et d’alimenter, outre leur cagnotte personnelle, leur armée pléthorique ainsi que leurs projets de nucléaire militaire en symbiose avec la Corée du Nord, seraient gérés sous contrôle international au profit de la société civile, qui participerait, aux côtés des militaires, à l’affectation des fonds. Dans cette configuration, Total poursuivrait l’exploitation de son champ off shore, son client thaïlandais continuerait sa production d’électricité.
Dans sa lettre ouverte au patron de Total parue dans Le Monde le 27 mai dernier, Jane Birkin avait enjoint Christophe de Margerie de ne pas s’opposer à ce qu’une résolution allant dans cette direction soit mise sur la table du Conseil de sécurité par la diplomatie française.
Lors d’une entrevue avec de Margerie, courant juillet, Jane a reçu la réponse et l’a faite connaître à Bakchich : un non catégorique. Total fera tout pour que l’éventualité de la mise sous séquestre des revenus gaziers de la junte ne soit pas évoquée ni débattue. De Margerie ne veut surtout pas entendre parler de ce dispositif, qui pourrait pourtant facilement être bloqué par un veto chinois ou russe.
DES CLAUSES INAVOUABLES
Ce blocage apparemment irrationnel de Total sur le compte séquestre pose question. Les contrats qui lient le pétrolier français à la junte depuis les années 90 n’ont évidemment jamais été publiés. Il se pourrait que pour verrouiller leur accord avec les généraux, les Français leur aient fait miroiter l’immense avantage de traiter avec une compagnie qui peut tout obtenir de son gouvernement, membre permanent du Conseil de sécurité, et appartenant de surcroît au camp des démocraties occidentales. Un deal que ni les Russes, ni les Chinois, ni les Japonais, ni les Sud-coréens ne sauraient offrir.
Sans clause inavouable avec les généraux, comment expliquer l’acharnement démesuré que met la direction de Total à défendre sa présence en Birmanie, moins de 1 % de ses investissements, et moins de 1 % de ses profits ?
source http://www.bakchich.info/Pas-de-taule-pour-Total-en,08437.html
thanaka- Admin
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Messages : 2606
Date d'inscription : 31/05/2009
Re: Birmanie - la Total colère de Christophe de Margerie
De toute façon si par exemple Total s'en va quelqu'un d'autre viendra très vite à sa place les chinois par exemple .
Marco- Localisation : Sud/Est France
Messages : 189
Date d'inscription : 01/06/2009
Re: Birmanie - la Total colère de Christophe de Margerie
Marco a écrit:De toute façon si par exemple Total s'en va quelqu'un d'autre viendra très vite à sa place les chinois par exemple .
il vaut mieux avoir bonne conscience et ensuite mettre la "pression" au niveau Europeen (on peut toujours rêver)
plutot que d'avoir des intêrets et de profiter de la crème et de la fermière (something like that)

thanaka- Admin
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Messages : 2606
Date d'inscription : 31/05/2009
Re: Birmanie - la Total colère de Christophe de Margerie
Oui d'accord avec toi .
Marco- Localisation : Sud/Est France
Messages : 189
Date d'inscription : 01/06/2009
Re: Birmanie - la Total colère de Christophe de Margerie
Quand je regarde cette vidéo je ne peux m'empêcher de verser une larme... je reste un peu sans voix, étant évidemment conscient de la situation du pays j'y ai quand même mis les pieds contrairement à Voyageurasie, et compte y retourner aussi. Mais je reste dans l'incompréhension devant cette méchanceté et cruauté pur et dur, comment un esprit humain peut être corrompu, dangereux et ignoble à ce point... ce n'est même plus être humain à ce stade... les mots me manquent devant l'horreur de ce que subit ce peuple tout les jours alors que ces dirigant ne pensent qu'à l'argent et le pouvoir...
rely23- Localisation : Bangkok
Messages : 9
Date d'inscription : 02/06/2009
Re: Birmanie - la Total colère de Christophe de Margerie
Les larmes aussi, comme toi rely, et encore plus quand on y a des amis, cette video attise encore plus ma haine contre les écervellé de militaire, et ceux à tous les niveaux, crecendo par les grades en Birmanie. Que dire des dirigents et acteurs de chez TOTAL, ils sont déja bouffé par les verres ou brulé de l'intérieur.
ET quand on connait la gentillesse du peuple Birman, ça mets vraiment en rage, ça doit venir du faite que l'on est impuissant face à ces forces en armes maléfiques, qui détruisent la vie de centaines de familles déja accablé par la pauvreté .
ça rend fou, mes pensées face à cette horeur me font froid dans le dos quand je m'imagine en tête à tête avec un de ces acteurs maléfiques.
ET quand on connait la gentillesse du peuple Birman, ça mets vraiment en rage, ça doit venir du faite que l'on est impuissant face à ces forces en armes maléfiques, qui détruisent la vie de centaines de familles déja accablé par la pauvreté .
ça rend fou, mes pensées face à cette horeur me font froid dans le dos quand je m'imagine en tête à tête avec un de ces acteurs maléfiques.
Invité- Invité
Karens de Birmanie : merci Total ?
Le monde entier soutient et admire à juste titre la figure
emblématique de Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la Paix : elle tient
tête en effet depuis vingt ans à la dictature sanguinaire des généraux
birmans, soutenus par la Chine et le Vietnam communistes… Du coup, des
résistances encore plus héroïques et beaucoup plus anciennes, comme
celle des Karens de Birmanie, n’attirent que très exceptionnellement
l’attention des médias.
Convertis au christianisme vers le milieu du XIXe siècle, les Karens
étaient encore sept millions en 1948, au moment où la Grande-Bretagne
les rattache contre leur volonté à la Birmanie, avant de s’en retirer.
Depuis cette date, ils entendent conserver leur religion, leur langue
et leur culture propres face au pouvoir de Rangoon. C’est la plus
vieille guérilla du monde. La plus morale aussi : les Karens
constituent la seule ethnie du “Triangle d’Or” qui se soit toujours
refusée à la culture et au trafic de l’opium, principale ressource de
la “narco-dictature” des généraux birmans jusqu’à la signature d’un
fabuleux contrat avec Total en 1992.
Personne ne saurait dire combien de Karens survivent encore aujourd’hui
dans la montagne, près de la frontière thaïlandaise, au génocide
organisé contre ce peuple par la dictature militaire de Rangoon. Les
rares estimations disponibles sur la population actuelle dessinent un
“manque-à-gagner démographique” de plusieurs millions,
comme dans le cas du Cambodge après le passage des Khmers Rouges. Et,
comme dans le cas du Cambodge, les témoignages recueillis depuis des
décennies par les ONG locales sont insoutenables, et concordants :
villages rasés de la carte, incendie des récoltes, destruction du
bétail, viol et assassinat systématiques des femmes karens, travaux
forcés pour les survivants de tous âges, y compris sur les chantiers de
déminage de l’armée birmane dans les zones de “sécurisation” du gazoduc
de Yadama.
On sait par contre avec précision ce que le contrat avec le Groupe
Total a rapporté au régime Birman : plus de dix miliards de dollars,
depuis 1995, et 969 millions pour la seule année 2007. Une manne
inespérée, pour un régime qui consacre près de la moitié du budget
national à son effort de guerre intérieure, au point d’entretenir une
armée de 400 000 hommes pour réprimer les manifestations de rue et
procéder aux opérations de “nettoyage ethnique” dans sa propre
population !
On sait aussi qu’en mars 2003, le consultant Bernard Kourchner a
apporté sa prestigieuse caution humanitaire, au terme d’un contrat de
25 000 euros avec le Groupe Total, à la construction du gazoduc de
Yadana… Moyennant quoi Total a dû débourser plusieurs milions d’euros,
dans les années suivantes, pour indemniser des Karens victimes de
travaux forcés sous encadrement militaire, dans l’Est de la Birmanie !
On sait enfin que la Thaïlande, depuis qu’elle est cliente du gaz birman, n’a eu de cesse de soutenir la junte de Rangoon : «
Il faut dire que les généraux des deux pays font de juteuses affaires
entre eux… Le soutien thaïlandais s’est avéré particulièrement précieux
pour Rangoon lors des manifestations de septembre 2007. La Thaïlande a
simplement bloqué toute possibilité pour les deux principaux mouvements
de guérilla encore en conflit avec la junte birmane de venir en aide
aux manifestants. Les armées Karen et Shan, qui alignent toujours
quelques milliers de combattants aguerris adossés à la frontière
birmano-thaïe, ont vu les troupes d’élite birmanes quitter leurs
positions pour renforcer le dispositif répressif à Rangoon et Mandalay.
Se préparant à passer à l’offensive, les chefs guérilleros ont reçu la
visite des chefs du renseignement militaire thaï qui leur ont fait
comprendre que toute exploitation de la situation aboutirait à
l’expulsion de leurs familles et leur interdirait définitivement
l’accès au territoire thaï, gage de leur survie. »
« Quand on sait que depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale,
Bangkok n’a jamais rien décidé sans l’aval de Washington, difficile de
penser que leur actuelle politique à l’égard de Rangoon échappe à la
règle. La Maison-Blanche, si prompte à soutenir Aung San Suu Kyi et à
condamner “l’avant-poste de la tyrannie” que constitue à ses yeux la
dictature birmane jouerait-elle double jeu ? Dans ce contexte, la
déclaration de Bernard Kouchner en tournée en novembre dans les pays du
sud-est asiatique vantant “les bienfaits pour les peuples birman et
thaïlandais du gazoduc de Total” — la principale source de devises de
la junte — prend tout son sens. Avis aux démocrates birmans : ne
confondez pas opinion publique internationale et communauté
internationale. » (Birmanie, La tentation terroriste, reportage clandestin de Monsieur B., janvier 2008, www.bakchichInfo.com)
Total, c’est par toi que je meurs ?
Emmanuel Barbier/Sedcontra.fr, août 2009
http://www.sedcontra.fr/La-Une/Karens-de-Birmanie-merci-Total.html
emblématique de Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la Paix : elle tient
tête en effet depuis vingt ans à la dictature sanguinaire des généraux
birmans, soutenus par la Chine et le Vietnam communistes… Du coup, des
résistances encore plus héroïques et beaucoup plus anciennes, comme
celle des Karens de Birmanie, n’attirent que très exceptionnellement
l’attention des médias.
Convertis au christianisme vers le milieu du XIXe siècle, les Karens
étaient encore sept millions en 1948, au moment où la Grande-Bretagne
les rattache contre leur volonté à la Birmanie, avant de s’en retirer.
Depuis cette date, ils entendent conserver leur religion, leur langue
et leur culture propres face au pouvoir de Rangoon. C’est la plus
vieille guérilla du monde. La plus morale aussi : les Karens
constituent la seule ethnie du “Triangle d’Or” qui se soit toujours
refusée à la culture et au trafic de l’opium, principale ressource de
la “narco-dictature” des généraux birmans jusqu’à la signature d’un
fabuleux contrat avec Total en 1992.
Personne ne saurait dire combien de Karens survivent encore aujourd’hui
dans la montagne, près de la frontière thaïlandaise, au génocide
organisé contre ce peuple par la dictature militaire de Rangoon. Les
rares estimations disponibles sur la population actuelle dessinent un
“manque-à-gagner démographique” de plusieurs millions,
comme dans le cas du Cambodge après le passage des Khmers Rouges. Et,
comme dans le cas du Cambodge, les témoignages recueillis depuis des
décennies par les ONG locales sont insoutenables, et concordants :
villages rasés de la carte, incendie des récoltes, destruction du
bétail, viol et assassinat systématiques des femmes karens, travaux
forcés pour les survivants de tous âges, y compris sur les chantiers de
déminage de l’armée birmane dans les zones de “sécurisation” du gazoduc
de Yadama.
On sait par contre avec précision ce que le contrat avec le Groupe
Total a rapporté au régime Birman : plus de dix miliards de dollars,
depuis 1995, et 969 millions pour la seule année 2007. Une manne
inespérée, pour un régime qui consacre près de la moitié du budget
national à son effort de guerre intérieure, au point d’entretenir une
armée de 400 000 hommes pour réprimer les manifestations de rue et
procéder aux opérations de “nettoyage ethnique” dans sa propre
population !
On sait aussi qu’en mars 2003, le consultant Bernard Kourchner a
apporté sa prestigieuse caution humanitaire, au terme d’un contrat de
25 000 euros avec le Groupe Total, à la construction du gazoduc de
Yadana… Moyennant quoi Total a dû débourser plusieurs milions d’euros,
dans les années suivantes, pour indemniser des Karens victimes de
travaux forcés sous encadrement militaire, dans l’Est de la Birmanie !
On sait enfin que la Thaïlande, depuis qu’elle est cliente du gaz birman, n’a eu de cesse de soutenir la junte de Rangoon : «
Il faut dire que les généraux des deux pays font de juteuses affaires
entre eux… Le soutien thaïlandais s’est avéré particulièrement précieux
pour Rangoon lors des manifestations de septembre 2007. La Thaïlande a
simplement bloqué toute possibilité pour les deux principaux mouvements
de guérilla encore en conflit avec la junte birmane de venir en aide
aux manifestants. Les armées Karen et Shan, qui alignent toujours
quelques milliers de combattants aguerris adossés à la frontière
birmano-thaïe, ont vu les troupes d’élite birmanes quitter leurs
positions pour renforcer le dispositif répressif à Rangoon et Mandalay.
Se préparant à passer à l’offensive, les chefs guérilleros ont reçu la
visite des chefs du renseignement militaire thaï qui leur ont fait
comprendre que toute exploitation de la situation aboutirait à
l’expulsion de leurs familles et leur interdirait définitivement
l’accès au territoire thaï, gage de leur survie. »
« Quand on sait que depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale,
Bangkok n’a jamais rien décidé sans l’aval de Washington, difficile de
penser que leur actuelle politique à l’égard de Rangoon échappe à la
règle. La Maison-Blanche, si prompte à soutenir Aung San Suu Kyi et à
condamner “l’avant-poste de la tyrannie” que constitue à ses yeux la
dictature birmane jouerait-elle double jeu ? Dans ce contexte, la
déclaration de Bernard Kouchner en tournée en novembre dans les pays du
sud-est asiatique vantant “les bienfaits pour les peuples birman et
thaïlandais du gazoduc de Total” — la principale source de devises de
la junte — prend tout son sens. Avis aux démocrates birmans : ne
confondez pas opinion publique internationale et communauté
internationale. » (Birmanie, La tentation terroriste, reportage clandestin de Monsieur B., janvier 2008, www.bakchichInfo.com)
Total, c’est par toi que je meurs ?

http://www.sedcontra.fr/La-Une/Karens-de-Birmanie-merci-Total.html
Sam_Sallung- Localisation : Ban Kok Sam Ran - Thailande
Messages : 419
Date d'inscription : 13/11/2009
Re: Birmanie - la Total colère de Christophe de Margerie
J'ajouterai simplement que ceux qui, pour des raisons ethiques ou personnelles ou ..., veulent boycotter la Birmanie doivent aussi le faire vis a vis de la Thailande et de la Chine et , je l'apprends dans ce message le Vietnam .
Les autres, et vous etes nombreux, je le vois, ne boycottez pas, voyagez et faites circuler les infos, toutes les infos, dans les deux sens.
Les autres, et vous etes nombreux, je le vois, ne boycottez pas, voyagez et faites circuler les infos, toutes les infos, dans les deux sens.
Dernière édition par Sam_Sallung le Sam 21 Nov 2009 - 2:32, édité 1 fois (Raison : phrase en trop supprimee)
Sam_Sallung- Localisation : Ban Kok Sam Ran - Thailande
Messages : 419
Date d'inscription : 13/11/2009
Bonne conclusion
Le boycot d'un pays est le boycot de son peuple en définitif!
La rencontre est la meilleur approche !

La rencontre est la meilleur approche !

azertyuiop- Localisation : vannes
Messages : 21
Date d'inscription : 05/06/2009

» Birmanie - Trois ans après la "révolte Safran", la peur et la colère intactes
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