La Birmanie s'ouvre au business venu de l'Ouest
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La Birmanie s'ouvre au business venu de l'Ouest
Pour attirer les investisseurs américains et européens, le régime a amorcé un vaste plan de réformes économiques et démocratiques. Un moyen, aussi, de s'affranchir du puissant voisin chinois.
RANGOON - La politique réformiste engagée par le président Thein Sein a sorti le pays de l'isolement régional.
Reuters/Soe Zeya Tun
C'est un long serpent noir qui longe la route de Lashio à Mandalay, dans le Nord-Est birman. Certains tronçons sont encore en construction. Lorsqu'il sera achevé, fin 2013, ce pipeline géant reliera la côte de l'Etat d'Arakan, sur l'océan Indien, aux lointaines montagnes du Yunnan. Trois mille kilomètres de "tuyaux" qui permettront d'acheminer gaz et pétrole dans les provinces intérieures chinoises par voie de terre, plutôt que de contourner en bateau la péninsule indochinoise - et d'affronter le terrible détroit de Malacca. Un projet crucial pour les Chinois, dont la fringale énergétique ne cesse de croître.
Encore faut-il que le chantier aille à son terme. Pour atteindre l'empire du Milieu, le gazoduc doit traverser des zones peuplées par les Shan et les Kachin, des ethnies qui sont en conflit ouvert avec le gouvernement, notamment pour la reconnaissance de leurs droits. "Cette instabilité régionale inquiète Pékin, explique un diplomate américain qui veut rester anonyme. Surtout depuis l'affaire Myitsone, qui a laissé des séquelles."
Rappel des faits. Le 30 septembre 2011, les autorités birmanes annoncent leur décision d'arrêter la construction du barrage de Myitsone, dans le nord du pays. Construit et financé par les Chinois, cet ouvrage pharaonique, d'une puissance équivalant à celle de trois centrales nucléaires, devait satisfaire une bonne partie des besoins électriques du Yunnan. Mais il aurait aussi rayé de la carte une cinquantaine de villages et entraîné le déplacement d'une dizaine de milliers de Birmans.
Devant l'ampleur de la contestation, le président Thein Sein cède. Consternation à Pékin, où l'on crie au complot. "Les déclarations des officiels chinois ont été violentes, poursuit notre diplomate. Le directeur chinois de l'association hydroélectrique, Shin Bo, a déclaré que c'était un coup des ONG, qui, sous influence occidentale, ont voulu porter préjudice aux intérêts chinois. Et un conseiller yunnanais n'a pas hésité à affirmer, début décembre, que les Américains étaient derrière tout ça..." Mais ces rodomontades n'y changeront rien. Le projet est gelé. S'ils veulent un jour terminer l'ouvrage, les Chinois devront composer avec les Shan et les Kachin. Et, pour le dire de façon plus radicale, témoigner d'un peu plus de considération politique envers leurs "amis birmans".
Eviter de basculer sous la coupe de Pékin
Cette histoire illustre bien l'ambiguïté des rapports entre les deux pays. Partenaire commercial de premier plan, le grand frère chinois représente 40 % des investissements étrangers et 35 % des échanges extérieurs birmans. Un dynamisme qui n'a cessé de croître, surtout depuis la mise en place de sanctions commerciales de la part des Etats-Unis et de l'Union européenne, en 1988. Coupée du monde occidental, la junte birmane s'est alors tournée vers ses voisins thaïlandais et chinois pour exporter ses richesses - bois, minerais et pierres précieuses (jade, saphir).
Sauf que cette relation privilégiée commence à embarrasser les Birmans. Car ceux-ci redoutent plus que tout de tomber sous la coupe de l'empire du Milieu. Seul moyen d'échapper à cette "vassalisation" : chercher de nouveaux partenaires économiques. Et ils sont nombreux. Il y a d'abord l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), dont la Birmanie prendra la présidence tournante en 2014. Une année cruciale, celle où les dix pays membres prépareront leur convergence économique, prélude à la création d'un grand marché commun. Pour les Birmans, l'occasion est unique de jouer un rôle sur la scène asiatique, après un demi-siècle de dictature militaire et d'obscurantisme économique. Qui se rappelle, aujourd'hui, que Rangoon était l'une des locomotives régionales dans les années 50 ? "J'aimerais qu'un jour Singapour connaisse un développement similaire à celui de la Birmanie", disait à ses visiteurs Lee Kuan Yew, le Premier ministre singapourien, dans les années 70. La Birmanie était alors un grand exportateur de riz, de minerais et de teck. Mais le dragon s'est endormi. Et personne, aujourd'hui, n'aurait la cruauté de le comparer à Singapour...
Pour contrebalancer l'influence chinoise, les Birmans regardent aussi vers l'ouest. Dès son arrivée au pouvoir, le président Thein Sein multiplie les signes d'ouverture. Car il sait que les Occidentaux n'accepteront jamais de lever les sanctions s'ils doutent de la sincérité des réformes engagées. Libération de prisonniers politiques, autorisation de créer des syndicats et de faire grève, liberté d'expression... Beau joueur, il accepte même la victoire du parti d'opposition, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), dirigé par Aung San Suu Kyi, lors des élections législatives partielles, le 1er avril dernier.
Les hommes d'affaires affluent à Rangoon
Bon calcul politique. Trois jours après les élections, les Etats-Unis décident d'alléger les restrictions économiques visant la Birmanie et d'y nommer un ambassadeur. L'Union européenne suit le mouvement. Le 23 avril, elle a annoncé la suspension, pour un an, de la plupart des mesures de rétorsion (hormis l'embargo militaire). Effet immédiat, les investisseurs affluent. Dans le hall de l'hôtel Traders, l'un des meilleurs établissements de Rangoon, les rares touristes semblent perdus au milieu des hommes d'affaires qui s'activent dans le hall climatisé. "Pas une semaine ne se passe sans que je reçoive une délégation de chefs d'entreprise. La semaine dernière, c'était des Suédois. Demain, ce sont des Belges", commente Moe Kyaw, directeur du Myanmar Marketing Research Development, une agence de promotion du pays. Tourisme, agriculture, le potentiel est énorme. Sans oublier les ressources naturelles. Alléchés par les 3 milliards de barils de pétrole qui dorment au large des côtes birmanes, les majors du pétrole se sont récemment retrouvées à Rangoon, lors d'une conférence organisée par l'Etat.
Partout, l'enthousiasme est palpable. De retour de Birmanie, en début d'année, le Prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz n'a-t-il pas appelé la communauté internationale à "soutenir le printemps birman"? Pamela Cox, vice-présidente de la Banque mondiale, n'a-t-elle pas annoncé, fin avril, l'ouverture d'une représentation locale, après vingt-cinq ans d'absence ? Sans oublier le milliardaire George Soros, qui a déclaré vouloir ouvrir un bureau à Rangoon. En apportant, certes, quelques nuances dans son discours : "Les réformes ne font que commencer, il y a un fossé important entre la bonne volonté au sommet et la situation sur le terrain."
A juste titre. Car l'ouverture du pays n'en est qu'à ses prémices. Tout est à construire. Le système bancaire, par exemple. Embargo oblige, une société étrangère ne peut pas effectuer une transaction en dollars avec une PME birmane. Ici, tout se paie en cash. Pis, on compte à Rangoon jusqu'à dix taux de change différents ! "Tout cela est en train d'évoluer. Le gouvernement vient d'instituer un nouveau système de change. Il permettra d'unifier ces taux", commente Romain Caillaud, patron d'un cabinet d'analyse de risque, et dirigeant du club d'affaires franco-birman, une structure qui est longtemps restée en sommeil et que ce jeune Français a récemment relancée - effervescence locale oblige.
Et les réformes s'accélèrent. A la mi-avril, la Bourse de Tokyo et la maison de courtage Daiwa Securities ont annoncé qu'elles allaient aider le pays à se doter d'un marché boursier qui "contribuera aux transactions de capitaux, en développement dans le pays". Une loi sur l'investissement est en préparation. A l'avenir, le gouvernement birman n'obligera plus les étrangers qui veulent s'implanter sur son sol à s'associer à un partenaire local. En prime, tout projet "profitable pour la Birmanie" bénéficiera de huit ans d'exonération fiscale.
Mais Rangoon ne se fera pas en un jour. Le pays possède encore "le pire système juridique du monde", selon Maplecroft, une société spécialisée dans l'analyse de risque. Il faudra aussi du temps pour que l'administration s'approprie tous ces changements. Affaibli par des années de dictature, le corps social sera-t-il capable de porter les réformes voulues par la tête du régime ? De nombreux postes sont occupés par d'anciens militaires qui ont simplement troqué leur uniforme pour un costume civil. Sont-ils vraiment les mieux placés pour incarner cette révolution culturelle ? En ont-ils les compétences ? La volonté politique ? Ces questions se posent avec encore plus d'acuité lorsque l'on s'éloigne de Rangoon. Il faudra du temps avant que les potentats locaux ne se mettent au diapason, dans ce pays qui est avant tout une "union" d'Etats et de régions disparates...
Corruption et conglomérats opaques
Il faudra tout le talent du gouvernement réformiste pour réussir à entraîner les plus rétifs dans son sillage. Or ils sont légion. Notamment au Parlement de Nay Pyi Taw, la capitale. "On estime que 20 % des députés sont farouchement opposés aux réformes en cours, juge un observateur local. La proportion de modernistes est la même, alors que les 60 % restants constituent le ventre mou, susceptible de pencher d'un côté ou de l'autre." Bref, ce n'est pas gagné. D'autant que les législateurs et les politiciens vont bientôt se heurter à un véritable mur, celui du partage des richesses.
Pour l'heure, celles-ci sont entre les mains des cronies, ces hommes d'affaires birmans qui ont fait fortune dans le commerce de pierres précieuses et de minerais, avec la bienveillance des militaires. "Des conglomérats comme l'Union of Myanmar Economic Holding Limited (Umehl) ou la Myanmar Economic Corporation (MEC) sont totalement opaques, confie un diplomate. Le véritable test démocratique aura lieu le jour où le pouvoir ouvrira ces boîtes de Pandore. Comment réagiront les généraux et la faction dure de l'armée quand ce système qui leur profite sera remis en cause ?"
Le sujet échauffe les esprits. Dans ce pays gangrené par la corruption, la population vit dans la pauvreté extrême (le PIB par habitant n'atteint pas 350 euros). Dans l'Etat Chin, par exemple, près de la frontière indienne, plus de 100 000 personnes souffrent aujourd'hui de malnutrition.
La "génération 88" fait entendre sa voix
De nombreuses voix s'élèvent pour exiger une meilleure répartition des richesses, notamment celles des anciens prisonniers politiques. Ceux que l'on appelle la génération 88. Cette année-là, des milliers d'étudiants défilent en faveur de la démocratie. Le mouvement est réprimé dans le sang. Des milliers d'universitaires se retrouvent derrière les barreaux. Aujourd'hui libres, ils veulent se faire entendre. "Il n'y a qu'un moyen d'éviter que les cronies et les généraux ne gardent toute la richesse, c'est de réguler l'économie. Le peuple doit profiter de l'ouverture du pays", s'emporte Ko Kyi Lwin, ex-étudiant en chimie, récemment libéré après avoir passé douze ans dans une geôle du Nord. C'est aussi l'avis de Ko Ko Gyi, 50 ans, le "cerveau" du mouvement, qui est resté plus de vingt ans en prison. "Dans les cantons et les districts, les fonctionnaires sont appointés par le ministère de l'Intérieur, qui dépend lui-même de l'armée, dit-il. Cela dit, beaucoup de jeunes militaires ont une autre mentalité. Ils veulent changer les choses et développer le pays."
Portée par le peuple et par sa large victoire aux élections, Aung San Suu Kyi soutiendra le gouvernement dans ses réformes. "Mais il faut aller vite, le peuple a faim, s'exclame Saung Oo Hlaing, l'une des stars birmanes de la chanson. Maintenant que le peuple a un espoir, il faut tout faire pour le sortir de la pauvreté. Ce serait terrible de le décevoir."
source http://lexpansion.lexpress.fr/
Un pays à rebâtir
75 % des exportations mondiales de teck naturel.
700 dollars de PIB par habitant. (Source : FMI 2010)
Espérance de vie moyenne : 61,6 ans (82,6 au Japon). (Source : OCDE)
4,8 années de scolarité en moyenne (8,3 ans dans la zone Asie).
Activité économique (en % du PIB)
Agriculture : 41 %.
Industrie (extraction minière, agroalimentaire) : 20 %.
Tertiaire : 39 %.
40 % des investissements effectués en Birmanie sont d'origine chinoise.
(Source : ministère des Affaires étrangères)
RANGOON - La politique réformiste engagée par le président Thein Sein a sorti le pays de l'isolement régional.
Reuters/Soe Zeya Tun
C'est un long serpent noir qui longe la route de Lashio à Mandalay, dans le Nord-Est birman. Certains tronçons sont encore en construction. Lorsqu'il sera achevé, fin 2013, ce pipeline géant reliera la côte de l'Etat d'Arakan, sur l'océan Indien, aux lointaines montagnes du Yunnan. Trois mille kilomètres de "tuyaux" qui permettront d'acheminer gaz et pétrole dans les provinces intérieures chinoises par voie de terre, plutôt que de contourner en bateau la péninsule indochinoise - et d'affronter le terrible détroit de Malacca. Un projet crucial pour les Chinois, dont la fringale énergétique ne cesse de croître.
Encore faut-il que le chantier aille à son terme. Pour atteindre l'empire du Milieu, le gazoduc doit traverser des zones peuplées par les Shan et les Kachin, des ethnies qui sont en conflit ouvert avec le gouvernement, notamment pour la reconnaissance de leurs droits. "Cette instabilité régionale inquiète Pékin, explique un diplomate américain qui veut rester anonyme. Surtout depuis l'affaire Myitsone, qui a laissé des séquelles."
Rappel des faits. Le 30 septembre 2011, les autorités birmanes annoncent leur décision d'arrêter la construction du barrage de Myitsone, dans le nord du pays. Construit et financé par les Chinois, cet ouvrage pharaonique, d'une puissance équivalant à celle de trois centrales nucléaires, devait satisfaire une bonne partie des besoins électriques du Yunnan. Mais il aurait aussi rayé de la carte une cinquantaine de villages et entraîné le déplacement d'une dizaine de milliers de Birmans.
Devant l'ampleur de la contestation, le président Thein Sein cède. Consternation à Pékin, où l'on crie au complot. "Les déclarations des officiels chinois ont été violentes, poursuit notre diplomate. Le directeur chinois de l'association hydroélectrique, Shin Bo, a déclaré que c'était un coup des ONG, qui, sous influence occidentale, ont voulu porter préjudice aux intérêts chinois. Et un conseiller yunnanais n'a pas hésité à affirmer, début décembre, que les Américains étaient derrière tout ça..." Mais ces rodomontades n'y changeront rien. Le projet est gelé. S'ils veulent un jour terminer l'ouvrage, les Chinois devront composer avec les Shan et les Kachin. Et, pour le dire de façon plus radicale, témoigner d'un peu plus de considération politique envers leurs "amis birmans".
Eviter de basculer sous la coupe de Pékin
Cette histoire illustre bien l'ambiguïté des rapports entre les deux pays. Partenaire commercial de premier plan, le grand frère chinois représente 40 % des investissements étrangers et 35 % des échanges extérieurs birmans. Un dynamisme qui n'a cessé de croître, surtout depuis la mise en place de sanctions commerciales de la part des Etats-Unis et de l'Union européenne, en 1988. Coupée du monde occidental, la junte birmane s'est alors tournée vers ses voisins thaïlandais et chinois pour exporter ses richesses - bois, minerais et pierres précieuses (jade, saphir).
Sauf que cette relation privilégiée commence à embarrasser les Birmans. Car ceux-ci redoutent plus que tout de tomber sous la coupe de l'empire du Milieu. Seul moyen d'échapper à cette "vassalisation" : chercher de nouveaux partenaires économiques. Et ils sont nombreux. Il y a d'abord l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), dont la Birmanie prendra la présidence tournante en 2014. Une année cruciale, celle où les dix pays membres prépareront leur convergence économique, prélude à la création d'un grand marché commun. Pour les Birmans, l'occasion est unique de jouer un rôle sur la scène asiatique, après un demi-siècle de dictature militaire et d'obscurantisme économique. Qui se rappelle, aujourd'hui, que Rangoon était l'une des locomotives régionales dans les années 50 ? "J'aimerais qu'un jour Singapour connaisse un développement similaire à celui de la Birmanie", disait à ses visiteurs Lee Kuan Yew, le Premier ministre singapourien, dans les années 70. La Birmanie était alors un grand exportateur de riz, de minerais et de teck. Mais le dragon s'est endormi. Et personne, aujourd'hui, n'aurait la cruauté de le comparer à Singapour...
Pour contrebalancer l'influence chinoise, les Birmans regardent aussi vers l'ouest. Dès son arrivée au pouvoir, le président Thein Sein multiplie les signes d'ouverture. Car il sait que les Occidentaux n'accepteront jamais de lever les sanctions s'ils doutent de la sincérité des réformes engagées. Libération de prisonniers politiques, autorisation de créer des syndicats et de faire grève, liberté d'expression... Beau joueur, il accepte même la victoire du parti d'opposition, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), dirigé par Aung San Suu Kyi, lors des élections législatives partielles, le 1er avril dernier.
Les hommes d'affaires affluent à Rangoon
Bon calcul politique. Trois jours après les élections, les Etats-Unis décident d'alléger les restrictions économiques visant la Birmanie et d'y nommer un ambassadeur. L'Union européenne suit le mouvement. Le 23 avril, elle a annoncé la suspension, pour un an, de la plupart des mesures de rétorsion (hormis l'embargo militaire). Effet immédiat, les investisseurs affluent. Dans le hall de l'hôtel Traders, l'un des meilleurs établissements de Rangoon, les rares touristes semblent perdus au milieu des hommes d'affaires qui s'activent dans le hall climatisé. "Pas une semaine ne se passe sans que je reçoive une délégation de chefs d'entreprise. La semaine dernière, c'était des Suédois. Demain, ce sont des Belges", commente Moe Kyaw, directeur du Myanmar Marketing Research Development, une agence de promotion du pays. Tourisme, agriculture, le potentiel est énorme. Sans oublier les ressources naturelles. Alléchés par les 3 milliards de barils de pétrole qui dorment au large des côtes birmanes, les majors du pétrole se sont récemment retrouvées à Rangoon, lors d'une conférence organisée par l'Etat.
Partout, l'enthousiasme est palpable. De retour de Birmanie, en début d'année, le Prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz n'a-t-il pas appelé la communauté internationale à "soutenir le printemps birman"? Pamela Cox, vice-présidente de la Banque mondiale, n'a-t-elle pas annoncé, fin avril, l'ouverture d'une représentation locale, après vingt-cinq ans d'absence ? Sans oublier le milliardaire George Soros, qui a déclaré vouloir ouvrir un bureau à Rangoon. En apportant, certes, quelques nuances dans son discours : "Les réformes ne font que commencer, il y a un fossé important entre la bonne volonté au sommet et la situation sur le terrain."
A juste titre. Car l'ouverture du pays n'en est qu'à ses prémices. Tout est à construire. Le système bancaire, par exemple. Embargo oblige, une société étrangère ne peut pas effectuer une transaction en dollars avec une PME birmane. Ici, tout se paie en cash. Pis, on compte à Rangoon jusqu'à dix taux de change différents ! "Tout cela est en train d'évoluer. Le gouvernement vient d'instituer un nouveau système de change. Il permettra d'unifier ces taux", commente Romain Caillaud, patron d'un cabinet d'analyse de risque, et dirigeant du club d'affaires franco-birman, une structure qui est longtemps restée en sommeil et que ce jeune Français a récemment relancée - effervescence locale oblige.
Et les réformes s'accélèrent. A la mi-avril, la Bourse de Tokyo et la maison de courtage Daiwa Securities ont annoncé qu'elles allaient aider le pays à se doter d'un marché boursier qui "contribuera aux transactions de capitaux, en développement dans le pays". Une loi sur l'investissement est en préparation. A l'avenir, le gouvernement birman n'obligera plus les étrangers qui veulent s'implanter sur son sol à s'associer à un partenaire local. En prime, tout projet "profitable pour la Birmanie" bénéficiera de huit ans d'exonération fiscale.
Mais Rangoon ne se fera pas en un jour. Le pays possède encore "le pire système juridique du monde", selon Maplecroft, une société spécialisée dans l'analyse de risque. Il faudra aussi du temps pour que l'administration s'approprie tous ces changements. Affaibli par des années de dictature, le corps social sera-t-il capable de porter les réformes voulues par la tête du régime ? De nombreux postes sont occupés par d'anciens militaires qui ont simplement troqué leur uniforme pour un costume civil. Sont-ils vraiment les mieux placés pour incarner cette révolution culturelle ? En ont-ils les compétences ? La volonté politique ? Ces questions se posent avec encore plus d'acuité lorsque l'on s'éloigne de Rangoon. Il faudra du temps avant que les potentats locaux ne se mettent au diapason, dans ce pays qui est avant tout une "union" d'Etats et de régions disparates...
Corruption et conglomérats opaques
Il faudra tout le talent du gouvernement réformiste pour réussir à entraîner les plus rétifs dans son sillage. Or ils sont légion. Notamment au Parlement de Nay Pyi Taw, la capitale. "On estime que 20 % des députés sont farouchement opposés aux réformes en cours, juge un observateur local. La proportion de modernistes est la même, alors que les 60 % restants constituent le ventre mou, susceptible de pencher d'un côté ou de l'autre." Bref, ce n'est pas gagné. D'autant que les législateurs et les politiciens vont bientôt se heurter à un véritable mur, celui du partage des richesses.
Pour l'heure, celles-ci sont entre les mains des cronies, ces hommes d'affaires birmans qui ont fait fortune dans le commerce de pierres précieuses et de minerais, avec la bienveillance des militaires. "Des conglomérats comme l'Union of Myanmar Economic Holding Limited (Umehl) ou la Myanmar Economic Corporation (MEC) sont totalement opaques, confie un diplomate. Le véritable test démocratique aura lieu le jour où le pouvoir ouvrira ces boîtes de Pandore. Comment réagiront les généraux et la faction dure de l'armée quand ce système qui leur profite sera remis en cause ?"
Le sujet échauffe les esprits. Dans ce pays gangrené par la corruption, la population vit dans la pauvreté extrême (le PIB par habitant n'atteint pas 350 euros). Dans l'Etat Chin, par exemple, près de la frontière indienne, plus de 100 000 personnes souffrent aujourd'hui de malnutrition.
La "génération 88" fait entendre sa voix
De nombreuses voix s'élèvent pour exiger une meilleure répartition des richesses, notamment celles des anciens prisonniers politiques. Ceux que l'on appelle la génération 88. Cette année-là, des milliers d'étudiants défilent en faveur de la démocratie. Le mouvement est réprimé dans le sang. Des milliers d'universitaires se retrouvent derrière les barreaux. Aujourd'hui libres, ils veulent se faire entendre. "Il n'y a qu'un moyen d'éviter que les cronies et les généraux ne gardent toute la richesse, c'est de réguler l'économie. Le peuple doit profiter de l'ouverture du pays", s'emporte Ko Kyi Lwin, ex-étudiant en chimie, récemment libéré après avoir passé douze ans dans une geôle du Nord. C'est aussi l'avis de Ko Ko Gyi, 50 ans, le "cerveau" du mouvement, qui est resté plus de vingt ans en prison. "Dans les cantons et les districts, les fonctionnaires sont appointés par le ministère de l'Intérieur, qui dépend lui-même de l'armée, dit-il. Cela dit, beaucoup de jeunes militaires ont une autre mentalité. Ils veulent changer les choses et développer le pays."
Portée par le peuple et par sa large victoire aux élections, Aung San Suu Kyi soutiendra le gouvernement dans ses réformes. "Mais il faut aller vite, le peuple a faim, s'exclame Saung Oo Hlaing, l'une des stars birmanes de la chanson. Maintenant que le peuple a un espoir, il faut tout faire pour le sortir de la pauvreté. Ce serait terrible de le décevoir."
source http://lexpansion.lexpress.fr/
Un pays à rebâtir
75 % des exportations mondiales de teck naturel.
700 dollars de PIB par habitant. (Source : FMI 2010)
Espérance de vie moyenne : 61,6 ans (82,6 au Japon). (Source : OCDE)
4,8 années de scolarité en moyenne (8,3 ans dans la zone Asie).
Activité économique (en % du PIB)
Agriculture : 41 %.
Industrie (extraction minière, agroalimentaire) : 20 %.
Tertiaire : 39 %.
40 % des investissements effectués en Birmanie sont d'origine chinoise.
(Source : ministère des Affaires étrangères)
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Date d'inscription : 31/05/2009
Les exilés reviennent, les investisseurs arrivent
Un forum dédié aux investisseurs s'est ouvert le 4 juillet au Myanmar. Objectif du régime : convaincre les entreprises que les réformes engagées vont se poursuivre. Certains Occidentaux sont déjà sur place pour explorer les secteurs prometteurs. Mais les observateurs avertis appellent à la prudence.
Un moine bouddhiste passe devant l'un des distributeurs automatiques de billets récemment introduits à Rangoon, le 25 juin.
En août dernier, le président Thein Sein a lancé un appel pour inciter les milliers de Birmans vivant en exil à rentrer au pays. Il les a invités à mettre leurs compétences acquises à l'étranger au service du réveil politique et économique birman – mettant ainsi fin à la fuite des cerveaux qui a durement touché le pays. Mais ce message ne s'adressait pas uniquement aux Birmans de la diaspora. En effet, les étrangers commencent eux aussi à affluer, encouragés par la levée des sanctions prises à l'encontre de ce pays sous domination militaire [la junte militaire a dirigé le pays entre 1962 et 2011, date depuis laquelle une transition vers un gouvernement civil s'est mise en place], ou tout simplement par des débouchés qui n'existent plus en Occident. Ce sont des hommes ou des femmes d’affaires qui veulent être les premiers arrivés sur un marché inexploité, riche de possibilités, ou encore des coopérants, des médecins, des travailleurs très qualifiés souhaitant mettre leurs compétences au service de la reconstruction du pays.
Quelles que soient les motivations des uns et des autres, cet apport de talents se fait sentir dans le pays, en particulier dans l'ancienne capitale, Rangoon, où il insuffle une énergie nouvelle. Tony Picon, Londonien d'origine, a passé une bonne partie des deux dernières années à Rangoon, en tant que directeur de recherche pour [la société immobilière] Colliers International. Il explique que dans cette ville les locations atteignent 60 dollars [47 euros] le mètre carré, contre seulement 25 dollars [19 euros] à Bangkok – une disparité étonnante qui devrait encore s'accentuer. "Tout le monde veut venir dans le ‘nouveau Myanmar’", assure-t-il, ajoutant que le pays est désormais de plus en plus ouvert aux entreprises. Le nouveau Myanmar est l'une des dernières "terres vierges" d'Asie, et sans doute du monde. Picon estime qu'il devrait bientôt rattraper son retard. Ainsi, il n'y a pas si longtemps, les gens payaient des biens immobiliers en liquide, faute d'un système bancaire adapté. Picon est convaincu d’être arrivé à Rangoon au meilleur moment et il espère tirer le meilleur parti de son avance, tandis que le marché immobilier poursuit son développement.
Bien entendu, il reste des obstacles pour qui veut faire des affaires, et ils existeront sans doute encore un certain temps. Picon évoque notamment la lenteur des courriels et le fait que les clients locaux ne comprennent pas toujours sa vision des choses. Malgré ces difficultés, le jeune homme est confiant dans le réveil du pays, qui, a ses yeux, n’est pas un vain mot. "Sa situation géographique est un avantage", affirme-t-il. Coincé entre deux superpuissances mondiales, la Chine et l'Inde, le Myanmar occupe une position enviable. De fait, certains experts comparent ce pays au Vietnam. Car non seulement l'un et l'autre sont d'anciens Etats parias, au nombre d'habitants comparable, mais l'économie du Vietnam a décollé au milieu des années 1990 après le rétablissement de relations avec l'Occident – ce que le Myanmar est peut-être sur le point de faire aujourd'hui, du fait de la levée progressive des sanctions.
Certains expatriés, qui reviennent après un temps d'absence, découvrent une ville bien changée, du moins à certains égards. C'est le cas de Paul, qui a vécu à Rangoon pendant environ cinq ans au début des années 2000. "Certaines choses ont évolué, d'autres pas", fait-il valoir, expliquant que le Wi-Fi et les connexions Internet ne cessent de s’améliorer, tandis que le coût de la vie augmente. La plus grande différence, à l'en croire, tient au climat d'“optimisme prudent” qui règne aujourd'hui. Mais dans la mesure où la pollution, la pauvreté et les coupures d'électricité persistent, Paul espère lancer plusieurs projets sociaux et écologiques dès qu'il se réinstallera ici. "Dans quelques années, nous pourrions regretter certaines choses de l'ancien Myanmar", soutient-il, évoquant les nombreux projets immobiliers prévus, qui pourraient gommer des aspects faisant tout le charme du pays. "Mais si les changements créent des emplois et réduisent la pauvreté, c'est une bonne chose."
Naturellement, à l'heure où l'aéroport international de Rangoon enregistre des arrivées record, de nombreux expatriés travaillent dans le tourisme. Richard Mayhew, directeur général depuis dix ans du Mandalay Hill Resort, un hôtel de luxe situé au pied de la colline de Mandalay, a vu venir plus de touristes que jamais lors de la dernière saison. Un autre dirigeant du secteur touristique révèle que 200 000 touristes se sont rendus au Myanmar lors de la dernière saison touristique. On en attend 600 000 l'année prochaine.
Le Dr Steven Siegal, chirurgien orthopédique de San Francisco, s'intéresse à un tout autre domaine. Sa visite doit permettre de déterminer les différentes manières dont les médecins américains pourraient collaborer avec leurs homologues birmans et les institutions médicales locales. Certes, le projet n'en est qu'à ses débuts, mais Siegal est optimiste après une discussion prometteuse avec le directeur d'une institution médicale birmane, échange qui a notamment porté sur les difficultés et les possibilités du secteur. La situation a bien changé par rapport à il y a treize ans, date de la première visite de Siegal. Convaincu que “le Myanmar est entré dans une ère nouvelle, particulièrement propice à de tels projets", il prévoit de partager ses observations avec ses confrères américains, de réunir des fonds et de revenir dès octobre pour jeter les bases de programmes d'éducation et de formation au long cours.
Mais tout le monde n'est pas aussi optimiste. Une coopérante étrangère qui a vécu par intermittence à Rangoon ces dix dernières années estime que rien n'a changé sur le terrain pour le citoyen lambda et que les promesses de réformes restent lettre morte. Elle donne l'exemple d'une récente conférence qui s'est tenue dans la ville, durant laquelle différents ministres et responsables gouvernementaux ont présenté des projets de développement. “Les gens revenaient de la conférence en disant : ‘Ils sont vraiment sympas !’” commente-t-elle, se rappelant les réactions aux propositions gouvernementales de certains de ces nouveaux venus dans le pays. “Non pas qu'ils se soient payé la tête des gens ouvertement, dit-elle des généraux, rappelant que la politesse est au cœur des échanges. Ce sont des messieurs gentils, polis, mais qui disent une chose et en font une autre. Les expatriés les plus récents ont pris ces belles déclarations à la lettre. Les coopérants de longue date et les Birmans eux-mêmes ont été bien moins impressionnés.” Leur conseil ? L'optimisme, c'est très bien, mais les temps difficiles sont trop récents pour qu'on les oublie tout à fait.
http://www.courrierinternational.com/
Un moine bouddhiste passe devant l'un des distributeurs automatiques de billets récemment introduits à Rangoon, le 25 juin.
En août dernier, le président Thein Sein a lancé un appel pour inciter les milliers de Birmans vivant en exil à rentrer au pays. Il les a invités à mettre leurs compétences acquises à l'étranger au service du réveil politique et économique birman – mettant ainsi fin à la fuite des cerveaux qui a durement touché le pays. Mais ce message ne s'adressait pas uniquement aux Birmans de la diaspora. En effet, les étrangers commencent eux aussi à affluer, encouragés par la levée des sanctions prises à l'encontre de ce pays sous domination militaire [la junte militaire a dirigé le pays entre 1962 et 2011, date depuis laquelle une transition vers un gouvernement civil s'est mise en place], ou tout simplement par des débouchés qui n'existent plus en Occident. Ce sont des hommes ou des femmes d’affaires qui veulent être les premiers arrivés sur un marché inexploité, riche de possibilités, ou encore des coopérants, des médecins, des travailleurs très qualifiés souhaitant mettre leurs compétences au service de la reconstruction du pays.
Quelles que soient les motivations des uns et des autres, cet apport de talents se fait sentir dans le pays, en particulier dans l'ancienne capitale, Rangoon, où il insuffle une énergie nouvelle. Tony Picon, Londonien d'origine, a passé une bonne partie des deux dernières années à Rangoon, en tant que directeur de recherche pour [la société immobilière] Colliers International. Il explique que dans cette ville les locations atteignent 60 dollars [47 euros] le mètre carré, contre seulement 25 dollars [19 euros] à Bangkok – une disparité étonnante qui devrait encore s'accentuer. "Tout le monde veut venir dans le ‘nouveau Myanmar’", assure-t-il, ajoutant que le pays est désormais de plus en plus ouvert aux entreprises. Le nouveau Myanmar est l'une des dernières "terres vierges" d'Asie, et sans doute du monde. Picon estime qu'il devrait bientôt rattraper son retard. Ainsi, il n'y a pas si longtemps, les gens payaient des biens immobiliers en liquide, faute d'un système bancaire adapté. Picon est convaincu d’être arrivé à Rangoon au meilleur moment et il espère tirer le meilleur parti de son avance, tandis que le marché immobilier poursuit son développement.
Bien entendu, il reste des obstacles pour qui veut faire des affaires, et ils existeront sans doute encore un certain temps. Picon évoque notamment la lenteur des courriels et le fait que les clients locaux ne comprennent pas toujours sa vision des choses. Malgré ces difficultés, le jeune homme est confiant dans le réveil du pays, qui, a ses yeux, n’est pas un vain mot. "Sa situation géographique est un avantage", affirme-t-il. Coincé entre deux superpuissances mondiales, la Chine et l'Inde, le Myanmar occupe une position enviable. De fait, certains experts comparent ce pays au Vietnam. Car non seulement l'un et l'autre sont d'anciens Etats parias, au nombre d'habitants comparable, mais l'économie du Vietnam a décollé au milieu des années 1990 après le rétablissement de relations avec l'Occident – ce que le Myanmar est peut-être sur le point de faire aujourd'hui, du fait de la levée progressive des sanctions.
Certains expatriés, qui reviennent après un temps d'absence, découvrent une ville bien changée, du moins à certains égards. C'est le cas de Paul, qui a vécu à Rangoon pendant environ cinq ans au début des années 2000. "Certaines choses ont évolué, d'autres pas", fait-il valoir, expliquant que le Wi-Fi et les connexions Internet ne cessent de s’améliorer, tandis que le coût de la vie augmente. La plus grande différence, à l'en croire, tient au climat d'“optimisme prudent” qui règne aujourd'hui. Mais dans la mesure où la pollution, la pauvreté et les coupures d'électricité persistent, Paul espère lancer plusieurs projets sociaux et écologiques dès qu'il se réinstallera ici. "Dans quelques années, nous pourrions regretter certaines choses de l'ancien Myanmar", soutient-il, évoquant les nombreux projets immobiliers prévus, qui pourraient gommer des aspects faisant tout le charme du pays. "Mais si les changements créent des emplois et réduisent la pauvreté, c'est une bonne chose."
Naturellement, à l'heure où l'aéroport international de Rangoon enregistre des arrivées record, de nombreux expatriés travaillent dans le tourisme. Richard Mayhew, directeur général depuis dix ans du Mandalay Hill Resort, un hôtel de luxe situé au pied de la colline de Mandalay, a vu venir plus de touristes que jamais lors de la dernière saison. Un autre dirigeant du secteur touristique révèle que 200 000 touristes se sont rendus au Myanmar lors de la dernière saison touristique. On en attend 600 000 l'année prochaine.
Le Dr Steven Siegal, chirurgien orthopédique de San Francisco, s'intéresse à un tout autre domaine. Sa visite doit permettre de déterminer les différentes manières dont les médecins américains pourraient collaborer avec leurs homologues birmans et les institutions médicales locales. Certes, le projet n'en est qu'à ses débuts, mais Siegal est optimiste après une discussion prometteuse avec le directeur d'une institution médicale birmane, échange qui a notamment porté sur les difficultés et les possibilités du secteur. La situation a bien changé par rapport à il y a treize ans, date de la première visite de Siegal. Convaincu que “le Myanmar est entré dans une ère nouvelle, particulièrement propice à de tels projets", il prévoit de partager ses observations avec ses confrères américains, de réunir des fonds et de revenir dès octobre pour jeter les bases de programmes d'éducation et de formation au long cours.
Mais tout le monde n'est pas aussi optimiste. Une coopérante étrangère qui a vécu par intermittence à Rangoon ces dix dernières années estime que rien n'a changé sur le terrain pour le citoyen lambda et que les promesses de réformes restent lettre morte. Elle donne l'exemple d'une récente conférence qui s'est tenue dans la ville, durant laquelle différents ministres et responsables gouvernementaux ont présenté des projets de développement. “Les gens revenaient de la conférence en disant : ‘Ils sont vraiment sympas !’” commente-t-elle, se rappelant les réactions aux propositions gouvernementales de certains de ces nouveaux venus dans le pays. “Non pas qu'ils se soient payé la tête des gens ouvertement, dit-elle des généraux, rappelant que la politesse est au cœur des échanges. Ce sont des messieurs gentils, polis, mais qui disent une chose et en font une autre. Les expatriés les plus récents ont pris ces belles déclarations à la lettre. Les coopérants de longue date et les Birmans eux-mêmes ont été bien moins impressionnés.” Leur conseil ? L'optimisme, c'est très bien, mais les temps difficiles sont trop récents pour qu'on les oublie tout à fait.
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le nouvel eldorado à risque
La Birmanie, longtemps reléguée au rang de paria international, s'ouvre aujour-d'hui aux investisseurs. « Bloomberg Businessweek » ne s'y trompe pas et consacre sa une au « futur marché en plein expansion ». « Penser que le pays est prêt ne dépend que de votre appétit pour le chaos », sous-titre l'hebdomadaire, rappelant que l'ouverture du pays, bien que spectaculaire, n'en est qu'à ses prémices.
Depuis la mue démocratique et la levée des sanctions américaines et européennes, la Birmanie n'en finit plus d'aiguiser l'appétit des grandes multinationales.Les hôtels de luxe,régulièrement fréquentés par des délégations d'hommes d'affaires internationaux, ne désemplissent plus.
Un nouvel eldorado qui soulève pourtant des questions chez les investisseurs : « Qu'en est-il de la corruption ? des infrastructures aéroportuaires ? de l'état du système bancaire ou encore du réseau électrique ? » En guise de réponse, l'hebdomadaire s'en remet aux expatriés : « La définition d'un expert de la Birmanie, c'est la personne qui sait que, une fois sortie de l'avion, son BlackBerry ne fonctionnera plus. » Tourisme, agriculture, le potentiel donne pourtant le vertige, sans oublier les ressources naturelles. Alléchées par les 3 milliards de barils de pétrole de réserve qui dorment au large des côtes birmanes, les majors du pétrole se sont récemment retrouvées à Rangoon, lors d'une conférence organisée par l'Etat.
Sur place, les investisseurs ne doutent pas que le pays devienne « un nouveau tigre », mais la Birmanie possède encore « le pire système judiciaire du monde », souligne Maplecroft, société spécialisée dans l'analyse de risque.
D'autre part, le corps social, affaibli par des années de dictature, sera-t-il capable de porter les réformes voulues par la tête du régime ? Sans compter que législateurs et politiciens se heurtent à un véritable mur : le « partage des richesses ». La Banque asiatique de développement alertait dimanche sur le niveau de pauvreté de certaines minorités ethniques « susceptible de provoquer des violences et de menacer le processus en cours ». Les investisseurs sont ainsi prévenus : Rangoon ne se fera pas en un jour.
http://www.lesechos.fr/
Depuis la mue démocratique et la levée des sanctions américaines et européennes, la Birmanie n'en finit plus d'aiguiser l'appétit des grandes multinationales.Les hôtels de luxe,régulièrement fréquentés par des délégations d'hommes d'affaires internationaux, ne désemplissent plus.
Un nouvel eldorado qui soulève pourtant des questions chez les investisseurs : « Qu'en est-il de la corruption ? des infrastructures aéroportuaires ? de l'état du système bancaire ou encore du réseau électrique ? » En guise de réponse, l'hebdomadaire s'en remet aux expatriés : « La définition d'un expert de la Birmanie, c'est la personne qui sait que, une fois sortie de l'avion, son BlackBerry ne fonctionnera plus. » Tourisme, agriculture, le potentiel donne pourtant le vertige, sans oublier les ressources naturelles. Alléchées par les 3 milliards de barils de pétrole de réserve qui dorment au large des côtes birmanes, les majors du pétrole se sont récemment retrouvées à Rangoon, lors d'une conférence organisée par l'Etat.
Sur place, les investisseurs ne doutent pas que le pays devienne « un nouveau tigre », mais la Birmanie possède encore « le pire système judiciaire du monde », souligne Maplecroft, société spécialisée dans l'analyse de risque.
D'autre part, le corps social, affaibli par des années de dictature, sera-t-il capable de porter les réformes voulues par la tête du régime ? Sans compter que législateurs et politiciens se heurtent à un véritable mur : le « partage des richesses ». La Banque asiatique de développement alertait dimanche sur le niveau de pauvreté de certaines minorités ethniques « susceptible de provoquer des violences et de menacer le processus en cours ». Les investisseurs sont ainsi prévenus : Rangoon ne se fera pas en un jour.
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les tycoons ont le dernier mot
La loi sur les investissements étrangers devait être extrêmement libérale. Des mois de lobbying des milieux d’affaires birmans risquent de la rendre hautement dissuasive.
«En dépit des prédictions enthousiastes l’annonçant comme l’‘étoile montante’ en Asie, le Myanmar [Birmanie] suscite davantage d’incertitudes quand il s’agit du code sur les investissements étrangers sans cesse repoussé.» Huit mois après la promesse d’un régime libéral pour les investissements étrangers faite par le président Thein Sein, le Financial Times explique que le texte, en passe d’être adopté par le Parlement, pourrait, finalement, s’avérer extrêmement restrictif. Le projet de loi a été amendé maintes fois, souvent dans le plus grand secret des couloirs du Parlement de Naypyidaw et sous la pression des hommes d’affaires locaux et des proches du pouvoir, écrit encore le quotidien financier britannique.
Le projet initial se voulait incitatif pour les entreprises étrangères qui auraient profité d’une exemption fiscale de 10 ans et d’un régime de propriété libéral. Mais des entrepreneurs birmans se sont plaints, à juste titre certainement, qu’ils étaient en position de faiblesse par rapport à des sociétés occidentales expérimentées et dotées de capitaux et de technologies supérieurs. Le document a ainsi été progressivement amendé pour aboutir à une version protectionniste. Un investissement minimal de 5 millions de dollars pourrait être imposé aux étrangers qui, dans treize secteurs d’activités, dont l’agriculture, certains services ou l’agro-industrie, ne pourraient posséder plus de 49% dans une joint-venture. A l’origine, ils étaient censés pouvoir détenir 100% du capital d’une société.
D’aucuns estiment que ces changements (au nombre de 94) sont dus à l’influence des magnats birmans désireux de maintenir le statu quo grâce auquel ils dominent des pans entiers de l’économie. Conséquence de l’ouverture de la Birmanie ces derniers mois, les investisseurs occidentaux potentiels se bousculent au portillon. Le code, s’il est adopté dans sa version amendée, risque de les refroidir. «Au fil des moutures, j’ai observé cette loi devenir de moins en moins libérale, de moins en moins ouverte, explique l’économiste australien Sean Turnell au FT. La nouvelle loi devient à grands pas la ‘Loi sur pas d’investissements étrangers’.»
http://asie-info.fr/2012/08/30/birmanie-les-tycoons-ont-le-dernier-mot-58747.html?utm_source=dlvr.it&utm_medium=facebook
«En dépit des prédictions enthousiastes l’annonçant comme l’‘étoile montante’ en Asie, le Myanmar [Birmanie] suscite davantage d’incertitudes quand il s’agit du code sur les investissements étrangers sans cesse repoussé.» Huit mois après la promesse d’un régime libéral pour les investissements étrangers faite par le président Thein Sein, le Financial Times explique que le texte, en passe d’être adopté par le Parlement, pourrait, finalement, s’avérer extrêmement restrictif. Le projet de loi a été amendé maintes fois, souvent dans le plus grand secret des couloirs du Parlement de Naypyidaw et sous la pression des hommes d’affaires locaux et des proches du pouvoir, écrit encore le quotidien financier britannique.
Le projet initial se voulait incitatif pour les entreprises étrangères qui auraient profité d’une exemption fiscale de 10 ans et d’un régime de propriété libéral. Mais des entrepreneurs birmans se sont plaints, à juste titre certainement, qu’ils étaient en position de faiblesse par rapport à des sociétés occidentales expérimentées et dotées de capitaux et de technologies supérieurs. Le document a ainsi été progressivement amendé pour aboutir à une version protectionniste. Un investissement minimal de 5 millions de dollars pourrait être imposé aux étrangers qui, dans treize secteurs d’activités, dont l’agriculture, certains services ou l’agro-industrie, ne pourraient posséder plus de 49% dans une joint-venture. A l’origine, ils étaient censés pouvoir détenir 100% du capital d’une société.
D’aucuns estiment que ces changements (au nombre de 94) sont dus à l’influence des magnats birmans désireux de maintenir le statu quo grâce auquel ils dominent des pans entiers de l’économie. Conséquence de l’ouverture de la Birmanie ces derniers mois, les investisseurs occidentaux potentiels se bousculent au portillon. Le code, s’il est adopté dans sa version amendée, risque de les refroidir. «Au fil des moutures, j’ai observé cette loi devenir de moins en moins libérale, de moins en moins ouverte, explique l’économiste australien Sean Turnell au FT. La nouvelle loi devient à grands pas la ‘Loi sur pas d’investissements étrangers’.»
http://asie-info.fr/2012/08/30/birmanie-les-tycoons-ont-le-dernier-mot-58747.html?utm_source=dlvr.it&utm_medium=facebook
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Date d'inscription : 31/05/2009
Total va renforcer sa présence en Birmanie
Le groupe pétrolier français s'apprête à prendre une participation dans un nouveau champ gazier en Birmanie. Arguant de l'ouverture politique récente, Total ne se sent plus tenu par son engagement de ne pas faire de nouveaux investissements sur place.
« Nous regardons de près les nombreuses opportunités qui existent dans ce pays. Nous espérons conclure d'ici quelques jours un accord pour prendre une participation sur un permis gazier », annonce à La Tribune Yves-Louis Darricarrère, directeur général de l'exploration-production de la compagnie pétrolière française. Ce sera la première fois que Total investit en Birmanie depuis 1998, date de la fin des travaux - tant controversés- pour construire le gazoduc qui achemine le gaz de son gisement offshore de Yadana vers la Thaïlande.
Total, qui opère ce champ dont il détient 31,2%, et son associé l'américain Chevron (28,3%) sont les deux seuls majors occidentales à extraire des hydrocarbures dans ce pays. L'autre grand gisement offshore de gaz en production, Yetagun, est exploité par la compagnie malaisienne Petronas, associée à des sociétés thaïlandaise et japonaise. En l'absence de groupes occidentaux, de nombreuses compagnies asiatiques (chinoises, indiennes, malaisiennes, coréennes ou thaïlandaise) ont, elles, poursuivi ces dernières années leurs activités de prospection.
Les compagnies asiatiques ont continué à explorer
« Il y a eu beaucoup d'attribution de permis d'exploration. Tout le monde se prépare à l'ouverture de ce pays à grande tradition pétrolière », explique un expert du secteur. La production d'hydrocarbures en Birmanie, qui fut l'un des premiers pays du monde à extraire du pétrole au milieu du XIXème siècle, est désormais constituée à 90% de gaz, essentiellement extrait en mer. La levée, en cours, des différentes sanctions et embargos mis en place par les Etats-Unis, le Japon et l'Union européenne, relance les intérêts des compagnies occidentales.
Total, présente depuis 1992, n'entend visiblement pas se laisser distancer dans cette nouvelle phase. En butte à une très forte contestation internationale, accusée de « travail forcé » et de « complicité d'assassinats » par des ONG et des Birmans, la compagnie française a toujours nié ces accusations et n'a jamais renoncé à sa présence sur place. En 2007, lorsque Nicolas Sarkozy a appelé à un gel des investissements dans le pays, le groupe a déclaré que c'était chose faite. "Total n'investit plus en Birmanie depuis environ dix ans" et "n'a pas prévu d'autres investissements depuis", avait alors déclaré une porte-parole du groupe à l'AFP.
Aung San Suu Kyi a changé son regard sur Total
Le groupe dirigé par Christophe de Margerie s'apprête donc à changer sa stratégie en Birmanie. Il est d'ailleurs désormais adoubé par la chef de l'opposition birmane Aung San Suu Kyi. "Je trouve que Total est un investisseur responsable, même s'il y a eu" des interrogations du temps de la junte militaire, mais "aujourd'hui il est sensible aux questions relevant des droits de l'homme", a-t-elle déclaré en juin dernier à Genève. En 1996, elle n'avait pas le même avis. « Les investisseurs ne devraient pas s'implanter car tout l'argent va à une élite. Je tiens à mentionner la firme française Total qui est devenue le plus fort soutien du système militaire birman. Ce n'est pas le moment d'investir ici", avait-elle déclaré.
Total, et ses associés, ont investi un milliard de dollars pour développer le champ de Yadana, entré en production mi-1998, et construire le gazoduc qui permet d'amener le gaz en Thaïlande où il va alimenter des centrales électriques. Un nouveau puits doit être creusé sur le site cette année.
http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/20120829trib000716830/total-va-renforcer-sa-presence-en-birmanie.html
« Nous regardons de près les nombreuses opportunités qui existent dans ce pays. Nous espérons conclure d'ici quelques jours un accord pour prendre une participation sur un permis gazier », annonce à La Tribune Yves-Louis Darricarrère, directeur général de l'exploration-production de la compagnie pétrolière française. Ce sera la première fois que Total investit en Birmanie depuis 1998, date de la fin des travaux - tant controversés- pour construire le gazoduc qui achemine le gaz de son gisement offshore de Yadana vers la Thaïlande.
Total, qui opère ce champ dont il détient 31,2%, et son associé l'américain Chevron (28,3%) sont les deux seuls majors occidentales à extraire des hydrocarbures dans ce pays. L'autre grand gisement offshore de gaz en production, Yetagun, est exploité par la compagnie malaisienne Petronas, associée à des sociétés thaïlandaise et japonaise. En l'absence de groupes occidentaux, de nombreuses compagnies asiatiques (chinoises, indiennes, malaisiennes, coréennes ou thaïlandaise) ont, elles, poursuivi ces dernières années leurs activités de prospection.
Les compagnies asiatiques ont continué à explorer
« Il y a eu beaucoup d'attribution de permis d'exploration. Tout le monde se prépare à l'ouverture de ce pays à grande tradition pétrolière », explique un expert du secteur. La production d'hydrocarbures en Birmanie, qui fut l'un des premiers pays du monde à extraire du pétrole au milieu du XIXème siècle, est désormais constituée à 90% de gaz, essentiellement extrait en mer. La levée, en cours, des différentes sanctions et embargos mis en place par les Etats-Unis, le Japon et l'Union européenne, relance les intérêts des compagnies occidentales.
Total, présente depuis 1992, n'entend visiblement pas se laisser distancer dans cette nouvelle phase. En butte à une très forte contestation internationale, accusée de « travail forcé » et de « complicité d'assassinats » par des ONG et des Birmans, la compagnie française a toujours nié ces accusations et n'a jamais renoncé à sa présence sur place. En 2007, lorsque Nicolas Sarkozy a appelé à un gel des investissements dans le pays, le groupe a déclaré que c'était chose faite. "Total n'investit plus en Birmanie depuis environ dix ans" et "n'a pas prévu d'autres investissements depuis", avait alors déclaré une porte-parole du groupe à l'AFP.
Aung San Suu Kyi a changé son regard sur Total
Le groupe dirigé par Christophe de Margerie s'apprête donc à changer sa stratégie en Birmanie. Il est d'ailleurs désormais adoubé par la chef de l'opposition birmane Aung San Suu Kyi. "Je trouve que Total est un investisseur responsable, même s'il y a eu" des interrogations du temps de la junte militaire, mais "aujourd'hui il est sensible aux questions relevant des droits de l'homme", a-t-elle déclaré en juin dernier à Genève. En 1996, elle n'avait pas le même avis. « Les investisseurs ne devraient pas s'implanter car tout l'argent va à une élite. Je tiens à mentionner la firme française Total qui est devenue le plus fort soutien du système militaire birman. Ce n'est pas le moment d'investir ici", avait-elle déclaré.
Total, et ses associés, ont investi un milliard de dollars pour développer le champ de Yadana, entré en production mi-1998, et construire le gazoduc qui permet d'amener le gaz en Thaïlande où il va alimenter des centrales électriques. Un nouveau puits doit être creusé sur le site cette année.
http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/20120829trib000716830/total-va-renforcer-sa-presence-en-birmanie.html
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Le protectionnisme : un risque pour la démocratisation en Birmanie
Le passage de la Birmanie à une démocratie ouverte à l'économie de marché a toujours été considéré comme une transition difficile. Mais on s'attendait à ce que la résistance au programme de réformes du président Thein Sein vienne de la junte militaire au pouvoir depuis près de cinquante ans et qui a le plus à perdre de ces changements, et non pas d'un Parlement revitalisé. » Pourtant, si l'on suit le « Financial Times », c'est l'opposition parlementaire qui semble faire de l'obstruction. Certes, l'opposition, y compris Aung San Suu Kyi, a de bonnes raisons d'être prudente en dépit des développements favorables des derniers mois. Mais en saisissant la Cour constitutionnelle contre un décret présidentiel qui, selon eux, limite l'exercice de leur pouvoir, les parlementaires pourraient provoquer de graves dommages à l'économie de leur pays. Le décret en question a été pris après une série d'amendements du Parlement sur des textes de réformes, en particulier la loi visant à assouplir les réglementations sur les investissements étrangers, souligne le « FT ». Le risque avec le recours à la Cour constitutionnelle, « gardien d'une mauvaise Constitution », est de retarder encore les réformes nécessaires pour un pays qui est l'un des plus pauvres en Asie.
Le « Financial Times » reconnaît néanmoins que dans sa première mouture, le projet n'était pas parfait en avantageant notamment les investisseurs étrangers par rapport aux Birmans. Mais la tentation protectionniste n'est vraisemblablement pas dans l'intérêt de la Birmanie. Et le journal estime que la meilleure solution est de trouver un accord pour sortir de l'impasse constitutionnelle.
http://www.lesechos.fr/economie-politique/presse-etrangere/0202246585010-le-protectionnisme-un-risque-pour-la-democratisation-en-birmanie-358825.php
Le « Financial Times » reconnaît néanmoins que dans sa première mouture, le projet n'était pas parfait en avantageant notamment les investisseurs étrangers par rapport aux Birmans. Mais la tentation protectionniste n'est vraisemblablement pas dans l'intérêt de la Birmanie. Et le journal estime que la meilleure solution est de trouver un accord pour sortir de l'impasse constitutionnelle.
http://www.lesechos.fr/economie-politique/presse-etrangere/0202246585010-le-protectionnisme-un-risque-pour-la-democratisation-en-birmanie-358825.php
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Adoption d'une loi cruciale sur l'investissement étranger
La Birmanie a adopté vendredi une loi censée favoriser l'afflux de capitaux étrangers dans ce pays riche en ressources naturelles mais sous-exploité pendant des décennies en raison des sanctions qui frappaient l'ancienne junte militaire.
"La loi sur l'investissement étranger a été adopté par le Parlement", a annoncé Soe Yin, un élu de la majorité réformatrice.
Objet d'âpres débat entre réformateurs et conservateurs, le texte lève un certain nombre d'obstacles à l'investissement dans les secteurs de l'agriculture, de la pêche, de l'industrie et du tourisme.
Depuis la dissolution de la junte en mars 2011, le gouvernement dit "civil" de l'ancien général Thein Sein a multiplié les réformes, libérant des centaines de prisonniers politiques et permettant notamment l'élection comme députée de l'opposante et prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi.
Le président Thein Sein s'est ensuite engagé à faire de l'économie sa priorité lors d'une deuxième vague de réformes en répondant à l'intérêt de grandes compagnies internationales après la levée de sanctions américaines et européennes qui ont longtemps entravé le développement de la Birmanie.
Mais Thein Sein s'est heurté aux résistances de responsables conservateurs et d'hommes d'affaires liés à l'ancienne junte, omniprésents dans l'économie birmane, et dont l'influence reste significative.
Ils s'opposaient depuis plusieurs semaines au contenu de la loi sur l'investissement étranger qu'ils jugeaient trop libérale et défavorables aux petites et moyennes entreprises (PME).
Ils s'inquiétaient en particulier du seuil minimum de 5 millions de dollars imposés aux investisseurs étrangers pour obtenir leur ticket d'entrée sur le marché birman, tout en leur interdisant de contrôler plus de 49% du capital d'une entreprise locale.
Cette disposition, faisait-il valoir, obligeait leurs partenaires locaux à trouver plus de 5 millions de dollars, une gageure pour la plupart des PME du pays.
"Nous ne devrions pas craindre les investisseurs étrangers", a plaidé Soe Yin. "Tous les pays maintiennent un certain degré de protectionnisme (...) mais certains sont trop peu confiants dans la compétitivité de leurs entreprises", a-t-il ajouté.
Riche en hydrocarbures, en minerais et en pierres précieuses, la Birmanie est idéalement située, entre Inde et Chine.
Avec l'ouverture progressive à la concurrence, l'injection attendue de milliards de dollars dans l'appareil productif et financier, le secteur minier, le pétrole ou le gaz, le président Thein Sein vise une croissance annuelle de 7,7% sur cinq ans.
La Banque asiatique de développement (BAD) prévoit de son côté une croissance de 6% cette année et 6,3% l'année prochaine, soit une accélération nette après les 5,5% de 2011 et les 4,9% obtenus en moyenne les quatre années précédentes.
Pour Romain Caillaud, directeur du bureau birman de la société de conseil Vriens and Partners, la loi adoptée vendredi par le parlement birman "est de nature à donner confiance aux investisseurs étrangers".
Mais "elle s'inscrit dans un long processus de réforme du cadre juridique des investissements", rappelle-t-il, soulignant également "les problèmes structurels (qui) persistent, comme le manque d'infrastructure et d'électricité et les problèmes de compétence dans la bureaucratie".
La Birmanie avait lancé en avril sa première grande réforme économique en adoptant un nouveau système de change flottant contrôlé, considéré comme une étape essentielle pour relancer une économie paralysée par la cohabitation de multiples taux de change.
Cette semaine le géant de la carte bancaire MasterCard a annoncé avoir signé un accord avec les autorités birmanes dans l'espoir de permettre d'ici peu les paiements électroniques dans un pays encore presque exclusivement dominé par l'argent liquide.
http://www.boursorama.com/actualites/birmanie-adoption-d-une-loi-cruciale-sur-l-investissement-etranger-fca816d868a594bf49c75a69e91e59ff
"La loi sur l'investissement étranger a été adopté par le Parlement", a annoncé Soe Yin, un élu de la majorité réformatrice.
Objet d'âpres débat entre réformateurs et conservateurs, le texte lève un certain nombre d'obstacles à l'investissement dans les secteurs de l'agriculture, de la pêche, de l'industrie et du tourisme.
Depuis la dissolution de la junte en mars 2011, le gouvernement dit "civil" de l'ancien général Thein Sein a multiplié les réformes, libérant des centaines de prisonniers politiques et permettant notamment l'élection comme députée de l'opposante et prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi.
Le président Thein Sein s'est ensuite engagé à faire de l'économie sa priorité lors d'une deuxième vague de réformes en répondant à l'intérêt de grandes compagnies internationales après la levée de sanctions américaines et européennes qui ont longtemps entravé le développement de la Birmanie.
Mais Thein Sein s'est heurté aux résistances de responsables conservateurs et d'hommes d'affaires liés à l'ancienne junte, omniprésents dans l'économie birmane, et dont l'influence reste significative.
Ils s'opposaient depuis plusieurs semaines au contenu de la loi sur l'investissement étranger qu'ils jugeaient trop libérale et défavorables aux petites et moyennes entreprises (PME).
Ils s'inquiétaient en particulier du seuil minimum de 5 millions de dollars imposés aux investisseurs étrangers pour obtenir leur ticket d'entrée sur le marché birman, tout en leur interdisant de contrôler plus de 49% du capital d'une entreprise locale.
Cette disposition, faisait-il valoir, obligeait leurs partenaires locaux à trouver plus de 5 millions de dollars, une gageure pour la plupart des PME du pays.
"Nous ne devrions pas craindre les investisseurs étrangers", a plaidé Soe Yin. "Tous les pays maintiennent un certain degré de protectionnisme (...) mais certains sont trop peu confiants dans la compétitivité de leurs entreprises", a-t-il ajouté.
Riche en hydrocarbures, en minerais et en pierres précieuses, la Birmanie est idéalement située, entre Inde et Chine.
Avec l'ouverture progressive à la concurrence, l'injection attendue de milliards de dollars dans l'appareil productif et financier, le secteur minier, le pétrole ou le gaz, le président Thein Sein vise une croissance annuelle de 7,7% sur cinq ans.
La Banque asiatique de développement (BAD) prévoit de son côté une croissance de 6% cette année et 6,3% l'année prochaine, soit une accélération nette après les 5,5% de 2011 et les 4,9% obtenus en moyenne les quatre années précédentes.
Pour Romain Caillaud, directeur du bureau birman de la société de conseil Vriens and Partners, la loi adoptée vendredi par le parlement birman "est de nature à donner confiance aux investisseurs étrangers".
Mais "elle s'inscrit dans un long processus de réforme du cadre juridique des investissements", rappelle-t-il, soulignant également "les problèmes structurels (qui) persistent, comme le manque d'infrastructure et d'électricité et les problèmes de compétence dans la bureaucratie".
La Birmanie avait lancé en avril sa première grande réforme économique en adoptant un nouveau système de change flottant contrôlé, considéré comme une étape essentielle pour relancer une économie paralysée par la cohabitation de multiples taux de change.
Cette semaine le géant de la carte bancaire MasterCard a annoncé avoir signé un accord avec les autorités birmanes dans l'espoir de permettre d'ici peu les paiements électroniques dans un pays encore presque exclusivement dominé par l'argent liquide.
http://www.boursorama.com/actualites/birmanie-adoption-d-une-loi-cruciale-sur-l-investissement-etranger-fca816d868a594bf49c75a69e91e59ff
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Date d'inscription : 31/05/2009
la loi sur l'investissement étranger refusée par le président
Le président birman a décidé de renvoyer devant le Parlement une loi essentielle sur les investissements étrangers, adoptée par la chambre basse mais que certains experts et acteurs économiques jugent encore trop conservatrice, a-t-on appris de source officielle.
"Le projet de loi a été renvoyé avec des remarques du président au Parlement, en accord avec la Constitution", a indiqué Zaw Htay, directeur du bureau de la présidence, en précisant que la démarche avait été effectuée ce week-end. "Le président souhaitait amender des clauses de la loi", a-t-il ajouté sans donner de détails sur ces clauses.
Dans un marché désormais reluqué ouvertement par les groupes américains dont Coca-Cola et General Electric, le débat fait rage entre une véritable ouverture et un certain degré de protectionnisme, que souhaitent responsables conservateurs et d'hommes d'affaires liés à l'ancienne junte.
Le texte voté facilitait l'investissement dans les secteurs de l'agriculture, la pêche, l'industrie et le tourisme. Il autorisait aussi les entreprises étrangères à acquérir 50 % des parts de sociétés birmanes dans certains secteurs, un seuil jugé insuffisant et créateur de blocages par certains analystes.
Depuis la dissolution de la junte en mars 2011, le gouvernement dit "civil" de l'ancien général Thein Sein a multiplié les réformes, libérant des centaines de prisonniers politiques et permettant notamment l'élection comme députée de l'opposante et Prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi.
Thein Sein s'est ensuite engagé à faire de l'économie sa priorité avec une deuxième vague de réformes, répondant ainsi à l'intérêt de grandes compagnies internationales après la levée de certaines sanctions américaines et européennes qui ont longtemps entravé le développement du pays.
http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2012/09/24/birmanie-la-loi-sur-l-investissement-etranger-refusee-par-le-president_1764409_3216.html
"Le projet de loi a été renvoyé avec des remarques du président au Parlement, en accord avec la Constitution", a indiqué Zaw Htay, directeur du bureau de la présidence, en précisant que la démarche avait été effectuée ce week-end. "Le président souhaitait amender des clauses de la loi", a-t-il ajouté sans donner de détails sur ces clauses.
Dans un marché désormais reluqué ouvertement par les groupes américains dont Coca-Cola et General Electric, le débat fait rage entre une véritable ouverture et un certain degré de protectionnisme, que souhaitent responsables conservateurs et d'hommes d'affaires liés à l'ancienne junte.
Le texte voté facilitait l'investissement dans les secteurs de l'agriculture, la pêche, l'industrie et le tourisme. Il autorisait aussi les entreprises étrangères à acquérir 50 % des parts de sociétés birmanes dans certains secteurs, un seuil jugé insuffisant et créateur de blocages par certains analystes.
Depuis la dissolution de la junte en mars 2011, le gouvernement dit "civil" de l'ancien général Thein Sein a multiplié les réformes, libérant des centaines de prisonniers politiques et permettant notamment l'élection comme députée de l'opposante et Prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi.
Thein Sein s'est ensuite engagé à faire de l'économie sa priorité avec une deuxième vague de réformes, répondant ainsi à l'intérêt de grandes compagnies internationales après la levée de certaines sanctions américaines et européennes qui ont longtemps entravé le développement du pays.
http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2012/09/24/birmanie-la-loi-sur-l-investissement-etranger-refusee-par-le-president_1764409_3216.html
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La Birmanie invite les investisseurs étrangers dans l'agriculture
Le gouvernement réformateur en Birmanie a invité jeudi les investisseurs étrangers à s'intéresser au secteur agricole alors que les efforts se multiplient pour relancer une machine économique exsangue après 50 ans de gestion militaire.
"C'est le meilleur moment et la meilleure chance d'investir en Birmanie, qui jouit de bonnes conditions climatiques, de vastes terres, de main d'oeuvre disponible et d'une politique favorable à l'agroalimentaire", a déclaré Khin Mya Mya, une responsable du ministère de l'Agriculture, lors d'une conférence à Rangoun.
"Nous souhaitons la bienvenue aux investisseurs en Birmanie", a-t-elle ajouté en insistant sur le caoutchouc et l'huile de palme dont le pouvoir veut promouvoir la production.
La Birmanie était le "bol de riz" du continent il y a plusieurs décennies, avant que la gestion désastreuse de la dictature militaire puis les sanctions internationales ne plongent l'ensemble du secteur dans la dépression.
Mais l'agriculture a conservé un potentiel de premier ordre, au moment où les réformes économiques et la levée des sanctions font de la Birmanie la grande destination à la mode.
Les grands groupes attendent avec impatience l'adoption de la loi sur les investissements, récemment adoptée au parlement mais retoquée par le président Thein Sein, qui souhaite un texte plus favorable aux investisseurs. La prochaine session parlementaire s'ouvre la semaine prochaine.
Selon les chiffres officiels, près de la moitié des investissements étrangers dans le pays se sont concentrés sur le pétrole et le gaz.
http://www.lesechos.fr/
"C'est le meilleur moment et la meilleure chance d'investir en Birmanie, qui jouit de bonnes conditions climatiques, de vastes terres, de main d'oeuvre disponible et d'une politique favorable à l'agroalimentaire", a déclaré Khin Mya Mya, une responsable du ministère de l'Agriculture, lors d'une conférence à Rangoun.
"Nous souhaitons la bienvenue aux investisseurs en Birmanie", a-t-elle ajouté en insistant sur le caoutchouc et l'huile de palme dont le pouvoir veut promouvoir la production.
La Birmanie était le "bol de riz" du continent il y a plusieurs décennies, avant que la gestion désastreuse de la dictature militaire puis les sanctions internationales ne plongent l'ensemble du secteur dans la dépression.
Mais l'agriculture a conservé un potentiel de premier ordre, au moment où les réformes économiques et la levée des sanctions font de la Birmanie la grande destination à la mode.
Les grands groupes attendent avec impatience l'adoption de la loi sur les investissements, récemment adoptée au parlement mais retoquée par le président Thein Sein, qui souhaite un texte plus favorable aux investisseurs. La prochaine session parlementaire s'ouvre la semaine prochaine.
Selon les chiffres officiels, près de la moitié des investissements étrangers dans le pays se sont concentrés sur le pétrole et le gaz.
http://www.lesechos.fr/
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Investissements étrangers
Une loi très attendue sur les investissements étrangers en Birmanie pourrait être finalisée "d'ici quelques jours", a déclaré dimanche le président Thein Sein, alors que le nouveau régime espère attirer les entreprises étrangères pour développer son économie.
Le parlement avait adopté cette loi le mois dernier, mais le président, qui doit l'approuver également, l'avait renvoyée aux députés, alors que certains experts la jugeaient trop conservatrice. "Les opportunités d'emplois sont rares dans notre pays", a déclaré Thein Sein lors de sa première conférence de presse en Birmanie depuis qu'il a succédé à la junte dissoute en mars 2011. "Pour obtenir ces opportunités, nous avons vraiment besoin d'investissements étrangers. Alors nous avons révisé la loi sur les investissements directs étrangers et l'avons soumis au parlement. Je pense qu'elle sortira d'ici quelques jours", a-t-il ajouté.
La loi doit être en accord avec les pays voisins, a-t-il précisé. "Si c'est le cas, les investisseurs viendront". Le texte voté en octobre facilitait l'investissement dans l'agriculture, la pêche, l'industrie et le tourisme. Il autorisait aussi les entreprises étrangères à acquérir 50% des parts de sociétés birmanes dans certains secteurs, un seuil jugé par certains analystes insuffisant, mais aussi potentiellement créateur de blocages.
Dans un marché désormais reluqué ouvertement par les groupes européens et américains, le débat fait rage entre une véritable ouverture et un certain degré de protectionnisme, que préconisent responsables conservateurs et hommes d'affaires liés à l'ancienne junte.
www.lefigaro.fr
Le parlement avait adopté cette loi le mois dernier, mais le président, qui doit l'approuver également, l'avait renvoyée aux députés, alors que certains experts la jugeaient trop conservatrice. "Les opportunités d'emplois sont rares dans notre pays", a déclaré Thein Sein lors de sa première conférence de presse en Birmanie depuis qu'il a succédé à la junte dissoute en mars 2011. "Pour obtenir ces opportunités, nous avons vraiment besoin d'investissements étrangers. Alors nous avons révisé la loi sur les investissements directs étrangers et l'avons soumis au parlement. Je pense qu'elle sortira d'ici quelques jours", a-t-il ajouté.
La loi doit être en accord avec les pays voisins, a-t-il précisé. "Si c'est le cas, les investisseurs viendront". Le texte voté en octobre facilitait l'investissement dans l'agriculture, la pêche, l'industrie et le tourisme. Il autorisait aussi les entreprises étrangères à acquérir 50% des parts de sociétés birmanes dans certains secteurs, un seuil jugé par certains analystes insuffisant, mais aussi potentiellement créateur de blocages.
Dans un marché désormais reluqué ouvertement par les groupes européens et américains, le débat fait rage entre une véritable ouverture et un certain degré de protectionnisme, que préconisent responsables conservateurs et hommes d'affaires liés à l'ancienne junte.
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Pourquoi investir au Myanmar
La nouvelle loi sur les investissements étrangers adoptée récemment par le parlement birman offre de nouvelles perspectives et facilités.
René-Philippe Dubout*
La visite historique du président américain Barak Obama en Birmanie ne fait que confirmer que le Myanmar a retrouvé sa place dans le concert des nations et qu’il est temps pour les investisseurs suisses de bénéficier des incroyables opportunités d’affaires que présente ce pays. Pourquoi investir en Birmanie? Considérez d’abord un pays qui a la même taille que la Thaïlande mais un PIB 10 fois inférieure soit un marché de 70.000.000 d’habitants ou tout est à faire et avec une main d’œuvre a très bon marché (à l’heure ou le coût du travail augmente en Thaïlande et en Chine). Ajoutez qu’il s’agit d’un pays riche en matières premières y compris gaz et pétrole, mais aussi d’un pays appelé à devenir une destination touristique majeure (d’où les besoins en investissement dans le secteur hôtelier). Ces atouts sont renforcés par la position centrale de la Birmanie entre la Chine, l’Inde et la Thaïlande et le fait que la Chine qui n’a pas de ports sur l’océan Indien veut créer un immense corridor d’autoroutes et de voie de chemins de fers pour lier la province du Yunnan aux ports du Myanmar et finalement le fait que la Birmanie est aussi membre de l’Asean qui va adopter un marché commun en 2016 (au lieu de 2015).
L’actualité internationale très riche de ce mois de novembre a occulté un autre événement majeur, à savoir l’adoption par le parlement birman et la signature par le Président U. Thein Sein le 2 novembre de la très attendue nouvelle Loi sur les investissements étrangers ce qui m’emmène au cœur du sujet: comment investir au Myanmar?
L’esprit de la loi
Pour comprendre l’esprit de la Loi sur l’investissement étranger de la Birmanie il faut faire un parallèle avec la Thaïlande. En Thaïlande les hommes d’affaires ont le choix entre investir sous la forme d’une entreprise à 100% étrangère dans les secteurs d’activités qui sont ouverts aux étrangers ou investir comme partenaire minoritaire (à 49%) dans les secteurs qui sont réservés au Thaïlandais. Etant précisé que pour faire un investissement étranger minoritaire il n’y a pas de formalités spéciales à accomplir mais qu’il suffit simplement de créer une société Thaï dans laquelle un ou plusieurs actionnaires thaïs vont posséder 51% des actions. Cette absence de formalisme en relation avec les investissements minoritaires étrangers a conduit à des abus sans fin et la plupart des sociétés opérantes avec une structure constituée d’actionnaires Thaï à 51% et d’actionnaires étrangers à 49% utilisent ce que l’on appelle des actionnaires prête-noms (ce qui est bien entendu illégal). Historiquement la Birmanie a voulu éviter de se retrouver dans la même situation que la Thaïlande et pour se faire a développé un système (existant déjà sous l’ancienne loi sur les investissements étrangers) ou tous les investissements avec participation étrangère majoritaire ou minoritaire sont contrôlés. Un citoyen birman qui souhaite constituer une entreprise doit simplement enregistrer cette société en vertu de la loi sur les sociétés du Myanmar. Mais cette société ne peut avoir ni actionnaires ni directeurs étrangers. En d’autres termes un homme d’affaires étranger qui voudrait investir sous une forme «locale» se retrouverait à investir dans une société dans laquelle il n’aurait absolument aucun contrôle et il n’aurait en plus aucune protection légale ce qui ne fait aucun sens.
Investissements à 100%
étrangers
La loi sur l’investissement étranger offre aux Suisses de nombreuses options en termes de structure légale leur offrant le choix d’investir sous la forme (1) d’une entreprise à 100% étrangère ou (2) d’un joint-venture avec des citoyens birmans ou avec le gouvernement étant précisé que les investisseurs étrangers peuvent désormais avoir la majorité du capital et des actions de la joint-venture ainsi créée (ce qui n’était pas possible sous l’ancienne loi). Bien entendu il y a des restrictions et la loi sur l’investissement étranger birmane contient une liste d’activités interdites. Il y a à l’heure actuelle 11 secteurs économiques dont l’accès aux étrangers est interdit ou limité y compris, les activités qui influent négativement (détruise) la culture et les traditions ethniques; les activités nocives à la santé humaine ou nuisibles, ou dangereuse pour l’environnement; l’importation de technologies expérimentales, de produits pharmaceutiques qui n’ont pas encore été approuvés à l’étranger; les activités de fabrication ou de services réservées aux citoyens birmans en vertu de notifications qui seront publiées ultérieurement; les activités agricoles, les activités d’élevage et les activités de la pêche qui peuvent être effectuées par les citoyens birmans, les activités menées dans une zone de dix mille depuis la frontière du Myanmar à moins qu’elle ne soit exercées dans une zone économique spéciale.
Toutefois, et avec un sens du pragmatisme qui lui fait honneur, le gouvernement Birman n’a fermé aucune porte définitivement tant il est conscient de la nécessité vitale des investissements étrangers pour le pays. A cet effet le gouvernement a inséré dans la loi sur l’investissement étranger plusieurs clauses «échappatoires» qui donnent à la Commission d’investissement du Myanmar le pouvoir discrétionnaire d’approuver des investissements étrangers dans des secteurs qui leurs sont à priori fermés. Par exemple l’article 5 de la loi prévoit que «la Commission peut approuver un investissement dans un secteur interdit ou dont l’accès est restreint en vertu de l’article 4 si cela est bénéficiale pour le pays et spécialement pour ces citoyens». La loi contient deux autres clauses échappatoires, l’une autorisant la Commission à autoriser des investissements étrangers dans le secteur de l’agriculture (normalement réservé aux citoyens) et l’autre autorisant la Commission à étendre la durée du premier terme d’un contrat de location de terrain au-delà de la durée maximum de 50 ans. En raison de ces clauses échappatoires, aucun secteur économique n’est complètement fermé aux investisseurs suisses si ceux-ci sont à même de démontrer à la Commission d’investissement que leur projet servira aussi les intérêts du pays et des citoyens du Myanmar.
Avantages fiscaux et autres
Les bénéfices offerts par la loi sur l’investissement étranger sont nombreux mais ils ne sont pas octroyés d’office et ne peuvent être obtenus que dans le cadre d’une demande de permis d’investissement auprès de la Commission d’investissement du Myanmar qui décidera selon les mérites du dossier du nombre d’avantages qui seront accordés à l’investisseur. Une entreprise au bénéfice d’un permis d’investissement peut bénéficier entre autres des avantages suivants: (1) Une période de congé fiscal de cinq ans prolongeable, (y compris l’année ou l’entreprise commence son exploitation commerciale) et/ou (2) une exemption de l’impôt sur les bénéfices affectés à un compte réserve et réinvestis dans l’année qui suit la constitution de la réserve, et/ou (3) la possibilité d’accélérer l’amortissement des machines, équipements, bâtiments ou d’autres immobilisations à un taux déterminé par la Commission, et/ou (4) pour les entreprises exportatrices la possibilité d’une exonération de l’impôt sur un maximum de 50% des bénéfices accumulés en relation avec l’exportation de marchandises produites au Myanmar, et /ou (5) le droit pour une entreprise employant des experts étrangers de payer l’impôt sur le revenu de ces employés étrangers et de déduire ces paiements du revenu imposable, et /ou (6) le droit pour une entreprise de payer de l’impôt sur le revenu des experts étrangers aux taux applicables aux citoyens résidants, et/ou (7) le droit de déduire de leur revenu imposable, les dépenses engagées au titre de la recherche et du développement au Myanmar, et/ou (8) le droit de reporter et de compenser les pertes survenues jusqu’à trois (3) années consécutives , et /ou (9) le droit d’obtenir une exemption des droits de douanes sur les importations de machines et de matériaux approuvés au cours de la période initiale, et/ou (9) le droit d’obtenir une exemption des droits de douane sur les importations de matières premières importées au cours des trois premières années de production à compter du démarrage des opérations commerciales et/ou (10) l’exemption de taxes sur les biens et produits exportés (il y a en effet une taxe sur les produits exportés). A n’en pas douter ces exemptions d’impôts, de droits de douanes et autres mesures d’allégement rendent la Birmanie très compétitive ce qui va sur le long terme va affaiblir la position de la Thaïlande comme destination préférée des investissements étrangers dans le Sud Est Asiatique.
* Avocat suisse, spécialiste de l’assistance des investisseurs étrangers en Thaïlande, Chine, Myanmar et Cambodge
Structurer son investissement
Il est en fait assez simple d’investir au Myanmar. La première étape sera de créer une société à responsabilité limitée en vertu de la loi sur les sociétés du Myanmar (1914) ou en vertu de la loi sur les sociétés spéciales si vous investissez dans un secteur spécial ou faites une joint-venture avec le gouvernement. La deuxième étape est de déposer une demande pour un permis de commerce («Permis of Trade»). En effet, toutes les sociétés étrangères (à l’exception des joint-ventures avec une entité gouvernementale) où toutes les sociétés dans lesquelles investissent des actionnaires étrangers (même s’ils sont minoritaires) doivent obtenir un permis de commerce avant de commencer leur activité. Normalement le permis de commerce est octroyé pour une période de 3 ans et doit être renouvelé, mais si vous demandez le permis de commerce dans le contexte d’une demande de permis d’investissement déposée auprès de la Commission d’Investissement du Myanmar alors le permis de commerce peut-être octroyé pour une durée supérieure et n’a pas besoin d’être renouvelé. Pour obtenir un permis de commerce la société doit avoir un capital minimum de 166,600 USD pour un projet dans le secteur de la manufacture, de 83,333 USD pour un projet dans le secteur du commerce et de l’import-export (aucun permis de commerce n’a été donné dans ce secteur depuis 3 ans) et de 50,000 USD dans le secteur des services étant précisé que 50% du capital minimum doit être déposé sur un compte en banque local avant le dépôt de la demande et que le solde (soit 50%) du capital doit être payé dans l’année qui suit l’obtention du permis de commerce. Le capital minimum peut être déposé sur un compte en dollars américains et être échangé sur le marché local. Le capital minimum doit être déposé auprès de l’une des banques suivantes: Myanmar Foreign Trade Bank, Myanmar Investment and Commercial Bank, Kanbawza Bank, Cooperative Bank, Ayeyarwady Bank or Asia Green Development Bank in Yangon.
La troisième étape est l’obtention d’un permis d’investissement auprès de la Commission d’Investissement du Myanmar. Cette étape n’est pas toujours nécessaire car dans de nombreux secteurs économiques il est possible d’ouvrir une société et de commencer à faire des affaires après avoir obtenu le permis de commerce. Mais l’investisseur suisse qui veut avoir droit aux avantages et privilèges accordés par la loi sur l’investissement étranger ou qui veut investir dans un secteur économique restreint devra faire une demande auprès de la Commission d’Investissement du Myanmar. La loi sur les investissements étrangers ne pose pas de condition de capital ou d’investissement minimum, ce qui démontre encore le pragmatisme du gouvernement, mais laisse le soin à la Commission de vérifier que le montant de l’investissement proposé est en adéquation avec le projet d’investissement. A noter que dans tous les cas l’investissement minimum doit être égal au montant du capital minimum requis pour le permis de commerce (sauf dans le contexte d’un investissement avec le gouvernement ou le permis de commerce n’est pas nécessaire). Alors que le capital minimum requis pour l’obtention du permis de commerce doit être payé en devises étrangères le montant de l’investissement minimum requis par la Commission d’Investissement du Myanmar peut se composer (1) de devises étrangères et/ou (2) de machines ou équipements ou biens corporels ou incorporels nécessaire pour le développement de la société et qui ne sont pas disponibles au Myanmar et/ou (3) des machines, équipements, composants de machines, pièces de rechange et les instruments, les droits de propriété intellectuelle tels que les brevets, les licences, les dessins industriels, marques de commerce et droits d’auteur; et/ou (4) le savoir-faire technique; et/ou (5) l’engagement de réinvestir les bénéfices réalisés par la société à concurrence d’un certain montant sur une période déterminée.
En conclusion, cela fait 10 ans que j’explique aux investisseurs étrangers que le Myanmar est le pays où investir en Asie du Sud Est mais il est vrai qu’il était à l’époque difficile de les convaincre de s’y installer et j’espère qu’après la visite historique du Président Obama et la mise en place d’un cadre légale très favorable aux investissements étrangers vous n’aurez plus d’hésitation à suivre ce conseil. (R-P.D)
http://www.agefi.com/une/detail/archive/2012/november/artikel/la-nouvelle-loi-sur-les-investissements-etrangers-adoptee-recemment-par-le-parlement-birman-offre-de-nouvelles-perspectives-et-facilites.html
René-Philippe Dubout*
La visite historique du président américain Barak Obama en Birmanie ne fait que confirmer que le Myanmar a retrouvé sa place dans le concert des nations et qu’il est temps pour les investisseurs suisses de bénéficier des incroyables opportunités d’affaires que présente ce pays. Pourquoi investir en Birmanie? Considérez d’abord un pays qui a la même taille que la Thaïlande mais un PIB 10 fois inférieure soit un marché de 70.000.000 d’habitants ou tout est à faire et avec une main d’œuvre a très bon marché (à l’heure ou le coût du travail augmente en Thaïlande et en Chine). Ajoutez qu’il s’agit d’un pays riche en matières premières y compris gaz et pétrole, mais aussi d’un pays appelé à devenir une destination touristique majeure (d’où les besoins en investissement dans le secteur hôtelier). Ces atouts sont renforcés par la position centrale de la Birmanie entre la Chine, l’Inde et la Thaïlande et le fait que la Chine qui n’a pas de ports sur l’océan Indien veut créer un immense corridor d’autoroutes et de voie de chemins de fers pour lier la province du Yunnan aux ports du Myanmar et finalement le fait que la Birmanie est aussi membre de l’Asean qui va adopter un marché commun en 2016 (au lieu de 2015).
L’actualité internationale très riche de ce mois de novembre a occulté un autre événement majeur, à savoir l’adoption par le parlement birman et la signature par le Président U. Thein Sein le 2 novembre de la très attendue nouvelle Loi sur les investissements étrangers ce qui m’emmène au cœur du sujet: comment investir au Myanmar?
L’esprit de la loi
Pour comprendre l’esprit de la Loi sur l’investissement étranger de la Birmanie il faut faire un parallèle avec la Thaïlande. En Thaïlande les hommes d’affaires ont le choix entre investir sous la forme d’une entreprise à 100% étrangère dans les secteurs d’activités qui sont ouverts aux étrangers ou investir comme partenaire minoritaire (à 49%) dans les secteurs qui sont réservés au Thaïlandais. Etant précisé que pour faire un investissement étranger minoritaire il n’y a pas de formalités spéciales à accomplir mais qu’il suffit simplement de créer une société Thaï dans laquelle un ou plusieurs actionnaires thaïs vont posséder 51% des actions. Cette absence de formalisme en relation avec les investissements minoritaires étrangers a conduit à des abus sans fin et la plupart des sociétés opérantes avec une structure constituée d’actionnaires Thaï à 51% et d’actionnaires étrangers à 49% utilisent ce que l’on appelle des actionnaires prête-noms (ce qui est bien entendu illégal). Historiquement la Birmanie a voulu éviter de se retrouver dans la même situation que la Thaïlande et pour se faire a développé un système (existant déjà sous l’ancienne loi sur les investissements étrangers) ou tous les investissements avec participation étrangère majoritaire ou minoritaire sont contrôlés. Un citoyen birman qui souhaite constituer une entreprise doit simplement enregistrer cette société en vertu de la loi sur les sociétés du Myanmar. Mais cette société ne peut avoir ni actionnaires ni directeurs étrangers. En d’autres termes un homme d’affaires étranger qui voudrait investir sous une forme «locale» se retrouverait à investir dans une société dans laquelle il n’aurait absolument aucun contrôle et il n’aurait en plus aucune protection légale ce qui ne fait aucun sens.
Investissements à 100%
étrangers
La loi sur l’investissement étranger offre aux Suisses de nombreuses options en termes de structure légale leur offrant le choix d’investir sous la forme (1) d’une entreprise à 100% étrangère ou (2) d’un joint-venture avec des citoyens birmans ou avec le gouvernement étant précisé que les investisseurs étrangers peuvent désormais avoir la majorité du capital et des actions de la joint-venture ainsi créée (ce qui n’était pas possible sous l’ancienne loi). Bien entendu il y a des restrictions et la loi sur l’investissement étranger birmane contient une liste d’activités interdites. Il y a à l’heure actuelle 11 secteurs économiques dont l’accès aux étrangers est interdit ou limité y compris, les activités qui influent négativement (détruise) la culture et les traditions ethniques; les activités nocives à la santé humaine ou nuisibles, ou dangereuse pour l’environnement; l’importation de technologies expérimentales, de produits pharmaceutiques qui n’ont pas encore été approuvés à l’étranger; les activités de fabrication ou de services réservées aux citoyens birmans en vertu de notifications qui seront publiées ultérieurement; les activités agricoles, les activités d’élevage et les activités de la pêche qui peuvent être effectuées par les citoyens birmans, les activités menées dans une zone de dix mille depuis la frontière du Myanmar à moins qu’elle ne soit exercées dans une zone économique spéciale.
Toutefois, et avec un sens du pragmatisme qui lui fait honneur, le gouvernement Birman n’a fermé aucune porte définitivement tant il est conscient de la nécessité vitale des investissements étrangers pour le pays. A cet effet le gouvernement a inséré dans la loi sur l’investissement étranger plusieurs clauses «échappatoires» qui donnent à la Commission d’investissement du Myanmar le pouvoir discrétionnaire d’approuver des investissements étrangers dans des secteurs qui leurs sont à priori fermés. Par exemple l’article 5 de la loi prévoit que «la Commission peut approuver un investissement dans un secteur interdit ou dont l’accès est restreint en vertu de l’article 4 si cela est bénéficiale pour le pays et spécialement pour ces citoyens». La loi contient deux autres clauses échappatoires, l’une autorisant la Commission à autoriser des investissements étrangers dans le secteur de l’agriculture (normalement réservé aux citoyens) et l’autre autorisant la Commission à étendre la durée du premier terme d’un contrat de location de terrain au-delà de la durée maximum de 50 ans. En raison de ces clauses échappatoires, aucun secteur économique n’est complètement fermé aux investisseurs suisses si ceux-ci sont à même de démontrer à la Commission d’investissement que leur projet servira aussi les intérêts du pays et des citoyens du Myanmar.
Avantages fiscaux et autres
Les bénéfices offerts par la loi sur l’investissement étranger sont nombreux mais ils ne sont pas octroyés d’office et ne peuvent être obtenus que dans le cadre d’une demande de permis d’investissement auprès de la Commission d’investissement du Myanmar qui décidera selon les mérites du dossier du nombre d’avantages qui seront accordés à l’investisseur. Une entreprise au bénéfice d’un permis d’investissement peut bénéficier entre autres des avantages suivants: (1) Une période de congé fiscal de cinq ans prolongeable, (y compris l’année ou l’entreprise commence son exploitation commerciale) et/ou (2) une exemption de l’impôt sur les bénéfices affectés à un compte réserve et réinvestis dans l’année qui suit la constitution de la réserve, et/ou (3) la possibilité d’accélérer l’amortissement des machines, équipements, bâtiments ou d’autres immobilisations à un taux déterminé par la Commission, et/ou (4) pour les entreprises exportatrices la possibilité d’une exonération de l’impôt sur un maximum de 50% des bénéfices accumulés en relation avec l’exportation de marchandises produites au Myanmar, et /ou (5) le droit pour une entreprise employant des experts étrangers de payer l’impôt sur le revenu de ces employés étrangers et de déduire ces paiements du revenu imposable, et /ou (6) le droit pour une entreprise de payer de l’impôt sur le revenu des experts étrangers aux taux applicables aux citoyens résidants, et/ou (7) le droit de déduire de leur revenu imposable, les dépenses engagées au titre de la recherche et du développement au Myanmar, et/ou (8) le droit de reporter et de compenser les pertes survenues jusqu’à trois (3) années consécutives , et /ou (9) le droit d’obtenir une exemption des droits de douanes sur les importations de machines et de matériaux approuvés au cours de la période initiale, et/ou (9) le droit d’obtenir une exemption des droits de douane sur les importations de matières premières importées au cours des trois premières années de production à compter du démarrage des opérations commerciales et/ou (10) l’exemption de taxes sur les biens et produits exportés (il y a en effet une taxe sur les produits exportés). A n’en pas douter ces exemptions d’impôts, de droits de douanes et autres mesures d’allégement rendent la Birmanie très compétitive ce qui va sur le long terme va affaiblir la position de la Thaïlande comme destination préférée des investissements étrangers dans le Sud Est Asiatique.
* Avocat suisse, spécialiste de l’assistance des investisseurs étrangers en Thaïlande, Chine, Myanmar et Cambodge
Structurer son investissement
Il est en fait assez simple d’investir au Myanmar. La première étape sera de créer une société à responsabilité limitée en vertu de la loi sur les sociétés du Myanmar (1914) ou en vertu de la loi sur les sociétés spéciales si vous investissez dans un secteur spécial ou faites une joint-venture avec le gouvernement. La deuxième étape est de déposer une demande pour un permis de commerce («Permis of Trade»). En effet, toutes les sociétés étrangères (à l’exception des joint-ventures avec une entité gouvernementale) où toutes les sociétés dans lesquelles investissent des actionnaires étrangers (même s’ils sont minoritaires) doivent obtenir un permis de commerce avant de commencer leur activité. Normalement le permis de commerce est octroyé pour une période de 3 ans et doit être renouvelé, mais si vous demandez le permis de commerce dans le contexte d’une demande de permis d’investissement déposée auprès de la Commission d’Investissement du Myanmar alors le permis de commerce peut-être octroyé pour une durée supérieure et n’a pas besoin d’être renouvelé. Pour obtenir un permis de commerce la société doit avoir un capital minimum de 166,600 USD pour un projet dans le secteur de la manufacture, de 83,333 USD pour un projet dans le secteur du commerce et de l’import-export (aucun permis de commerce n’a été donné dans ce secteur depuis 3 ans) et de 50,000 USD dans le secteur des services étant précisé que 50% du capital minimum doit être déposé sur un compte en banque local avant le dépôt de la demande et que le solde (soit 50%) du capital doit être payé dans l’année qui suit l’obtention du permis de commerce. Le capital minimum peut être déposé sur un compte en dollars américains et être échangé sur le marché local. Le capital minimum doit être déposé auprès de l’une des banques suivantes: Myanmar Foreign Trade Bank, Myanmar Investment and Commercial Bank, Kanbawza Bank, Cooperative Bank, Ayeyarwady Bank or Asia Green Development Bank in Yangon.
La troisième étape est l’obtention d’un permis d’investissement auprès de la Commission d’Investissement du Myanmar. Cette étape n’est pas toujours nécessaire car dans de nombreux secteurs économiques il est possible d’ouvrir une société et de commencer à faire des affaires après avoir obtenu le permis de commerce. Mais l’investisseur suisse qui veut avoir droit aux avantages et privilèges accordés par la loi sur l’investissement étranger ou qui veut investir dans un secteur économique restreint devra faire une demande auprès de la Commission d’Investissement du Myanmar. La loi sur les investissements étrangers ne pose pas de condition de capital ou d’investissement minimum, ce qui démontre encore le pragmatisme du gouvernement, mais laisse le soin à la Commission de vérifier que le montant de l’investissement proposé est en adéquation avec le projet d’investissement. A noter que dans tous les cas l’investissement minimum doit être égal au montant du capital minimum requis pour le permis de commerce (sauf dans le contexte d’un investissement avec le gouvernement ou le permis de commerce n’est pas nécessaire). Alors que le capital minimum requis pour l’obtention du permis de commerce doit être payé en devises étrangères le montant de l’investissement minimum requis par la Commission d’Investissement du Myanmar peut se composer (1) de devises étrangères et/ou (2) de machines ou équipements ou biens corporels ou incorporels nécessaire pour le développement de la société et qui ne sont pas disponibles au Myanmar et/ou (3) des machines, équipements, composants de machines, pièces de rechange et les instruments, les droits de propriété intellectuelle tels que les brevets, les licences, les dessins industriels, marques de commerce et droits d’auteur; et/ou (4) le savoir-faire technique; et/ou (5) l’engagement de réinvestir les bénéfices réalisés par la société à concurrence d’un certain montant sur une période déterminée.
En conclusion, cela fait 10 ans que j’explique aux investisseurs étrangers que le Myanmar est le pays où investir en Asie du Sud Est mais il est vrai qu’il était à l’époque difficile de les convaincre de s’y installer et j’espère qu’après la visite historique du Président Obama et la mise en place d’un cadre légale très favorable aux investissements étrangers vous n’aurez plus d’hésitation à suivre ce conseil. (R-P.D)
http://www.agefi.com/une/detail/archive/2012/november/artikel/la-nouvelle-loi-sur-les-investissements-etrangers-adoptee-recemment-par-le-parlement-birman-offre-de-nouvelles-perspectives-et-facilites.html
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Date d'inscription : 31/05/2009
L'investissement étranger en Birmanie a quintuplé en un an
L'investissement étranger en Birmanie (Myanmar) a pratiquement quintuplé pendant l'exercice budgétaire clos fin mars par rapport à l'exercice précédent, au profit notamment de l'industrie textile locale, montrent des chiffres publiés lundi.
"Les investissements locaux et étrangers au Myanmar ont été multipliés par cinq en 2012-2013", a déclaré le président Thein Sein dimanche à Mandalay dans un discours repris par la presse officielle lundi.
L'investissement étranger a représenté 1,419 milliard de dollars (1,09 milliard d'euros) et bénéficié à 94 entreprises, tandis que les investisseurs locaux ont injecté 1.100 milliards de kyats (946 millions d'euros) dans 65 entreprises, créant au total 82.792 emplois, a précisé le chef de l'Etat.
Un haut responsable de la Commission pour l'investissement au Myanmar a indiqué à Reuters que l'investissement direct étranger (IDE) s'était monté à 300 millions de dollars lors de l'exercice précédent, clos en mars 2012, au profit de seulement 11 entreprises.
"Sur les 94 entreprises proposées pour les IDE lors du dernier exercice, 78 opèrent dans le secteur manufacturier à forte consommation de main d'oeuvre, notamment les usines de confection", a-t-il noté.
La plupart des investissements provenaient de Chine, de Hong Kong, du Japon, de la Corée du Sud et de Singapour.
"Le taux de réalisation de ces investissements a été sans précédent", a ajouté le responsable en faisant état de perspectives positives après la levée des sanctions internationales qui frappaient le régime militaire en place jusqu'en mars 2011 et l'adoption, en novembre 2012, d'une nouvelle loi sur l'investissement étranger.
"L'UE compte accorder très bientôt au Myanmar un statut de SPG et il y a de plus en plus d'investisseurs potentiels qui se manifestent, de tous les continents", a-t-il souligné.
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/service-distribution/actu/reuters-00520875-l-investissement-etranger-en-birmanie-a-quintuple-en-un-an-565948.php
"Les investissements locaux et étrangers au Myanmar ont été multipliés par cinq en 2012-2013", a déclaré le président Thein Sein dimanche à Mandalay dans un discours repris par la presse officielle lundi.
L'investissement étranger a représenté 1,419 milliard de dollars (1,09 milliard d'euros) et bénéficié à 94 entreprises, tandis que les investisseurs locaux ont injecté 1.100 milliards de kyats (946 millions d'euros) dans 65 entreprises, créant au total 82.792 emplois, a précisé le chef de l'Etat.
Un haut responsable de la Commission pour l'investissement au Myanmar a indiqué à Reuters que l'investissement direct étranger (IDE) s'était monté à 300 millions de dollars lors de l'exercice précédent, clos en mars 2012, au profit de seulement 11 entreprises.
"Sur les 94 entreprises proposées pour les IDE lors du dernier exercice, 78 opèrent dans le secteur manufacturier à forte consommation de main d'oeuvre, notamment les usines de confection", a-t-il noté.
La plupart des investissements provenaient de Chine, de Hong Kong, du Japon, de la Corée du Sud et de Singapour.
"Le taux de réalisation de ces investissements a été sans précédent", a ajouté le responsable en faisant état de perspectives positives après la levée des sanctions internationales qui frappaient le régime militaire en place jusqu'en mars 2011 et l'adoption, en novembre 2012, d'une nouvelle loi sur l'investissement étranger.
"L'UE compte accorder très bientôt au Myanmar un statut de SPG et il y a de plus en plus d'investisseurs potentiels qui se manifestent, de tous les continents", a-t-il souligné.
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/service-distribution/actu/reuters-00520875-l-investissement-etranger-en-birmanie-a-quintuple-en-un-an-565948.php
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Date d'inscription : 31/05/2009
Birmanie: les investisseurs doivent s’armer de patience
Une photo prise le 31 mai 2013 montre des femmes qui ramassent du cuivre, à Lashio dans le nord-est (Photo Ye Aung Thu. AFP)
La Birmanie suscite un vif intérêt des grands groupes étrangers à la faveur des réformes entreprises par le nouveau régime, mais cet engouement dissimule une réalité complexe, estiment les experts, selon lesquels les investisseurs doivent être prêts à s’engager sur le long terme.
L’ouverture, qui n’épargne aucun secteur depuis la dissolution de la junte en mars 2011, a fait de ce vaste pays coincé entre Inde et Chine la nouvelle coqueluche des entrepreneurs. Mais l’ex-Etat paria, préviennent-ils, doit éviter le piège de sa surmédiatisation et repousser ceux qui ne cherchent qu’un profit rapide.
Les autorités tentent de parer au plus pressé pour que les premiers investisseurs ne soient pas exposés à un risque démesuré, note Serge Pun, homme d’affaires birman.
«Si vous arrivez en pensant +c’est un endroit dangereux, très risqué, je ferais mieux de gagner de l’argent rapidement+, je pense que vous devriez rester chez vous», a-t-il déclaré lors du Forum économique mondial sur l’Asie de l’Est qui se tenait cette semaine dans la capitale Naypyidaw.
«Parce que ce n’est pas un endroit dangereux, c’est un endroit plein de potentiel».
Les entreprises étrangères font désormais la queue pour participer au décollage annoncé d’un des pays les plus pauvres du monde, riche en ressources naturelles et fort d’un marché de 60 millions de nouveaux consommateurs.
Une main d’oeuvre très peu formée
Mais après la confiscation systématique des richesses par la junte et ses proches, les autorités doivent encourager des investissements responsables, préviennent les analystes. Ne serait-ce que pour éviter le piège dans lequel tombent tant de pays au sous-sol abondant, mais dont la population demeure éternellement pauvre.
«La Birmanie est la candidate parfaite pour cette malédiction des ressources», relève ainsi David Harland, du Centre pour le dialogue humanitaire, qui craint que le gaz, les pierres et les bois rares birmans agissent moins comme un accélérateur de développement que «comme un facteur exacerbant les conflits».
Déjà, les réformes ont totalement transformé la gamme des entreprises intéressées par la Birmanie. Hôteliers et industries manufacturières ont commencé à rejoindre les groupes pétroliers.
Mais quel que soit le secteur, il leur faudra à tous bien de la patience. Les infrastructures de transport sont indigentes, tout comme le réseau électrique et les télécommunications. Et la main d’oeuvre, très peu formée après des décennies de système éducatif à l’abandon, est incapable de suivre le rythme.
Une difficulté évoquée par la chef de l’opposition Aung San Suu Kyi, qui a appelé le secteur privé à investir dans la formation des jeunes, lors de ce «Davos» asiatique qui a réuni un millier de délégués de plus de 50 pays. S’il est normal que les entreprises fassent des profits, «elles doivent essayer de maximiser aussi nos bénéfices», a-t-elle estimé.
Pendant trois jours de débats, beaucoup ont exprimé des craintes que le pays ne soit pas armé pour résister à la rapidité des changements qu’il a lui même initié.
Ces réformes sont «proches du miracle», a souligné Luc de Waegh, fondateur du cabinet de conseil West Indochina, qui travaille dans le pays depuis vingt ans.
«Cela a créé des attentes irréalistes selon lesquelles maintenant que la situation politique qui semblait ingérable a été gérée, la question économique sera réglée. Cela ne se passe pas comme ça», explique-t-il.
«Il faut rebâtir une infrastructure, changer les mentalités, créer une classe moyenne. Ca prend du temps».
http://www.liberation.fr/monde/2013/06/07/birmanie-les-investisseurs-doivent-s-armer-de-patience_909106
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Date d'inscription : 31/05/2009
Suu Kyi conseille aux investisseurs étrangers en Birmanie de ne pas négliger la politique
L'opposante birmane et prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi a appelé jeudi les investisseurs étrangers qui se pressent en Birmanie à ne pas négliger les changements politiques nécessaires dans ce pays en pleine réforme, lors d'un forum économique organisé par l'Union européenne.
"Quiconque encourage l'économie, les investissements ou toute autre activité en Birmanie, tout en ignorant totalement dans le même temps la nécessité d'amender la Constitution, manque de pragmatisme", a-t-elle dit devant la "EU-Myanmar Task force", à laquelle participait la chef de la diplomatie de l'UE Catherine Ashton.
La Constitution est un obstacle majeur à l'ambition d'Aung San Suu Kyi de devenir présidente en 2015 puisqu'elle interdit à un Birman marié à un étranger ou ayant des enfants étrangers d'accéder à la magistrature suprême. Or elle a été mariée à un Britannique, aujourd'hui décédé, avec qui elle a eu deux fils.
De plus, malgré les réformes économiques lancées dans ce pays isolé de la scène internationale pendant plusieurs décennies de junte militaire, la Constitution assure toujours qu'un quart des sièges du Parlement sont réservés aux militaires, qui conservent une forte empreinte, tant dans la sphère politique qu'économique.
"Nous croyons à un développement économique fondé sur le développement social et politique du pays comme faisant partie d'un tout", a ajouté Aung San Suu Kyi, défendant la politique prônée par son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND).
L'opposante birmane a également défendu un modèle d'Etat fédéraliste, qui pourrait être une solution dans ce pays confronté à plusieurs conflits avec ses minorités ethniques.
"Nous voulons tous un Etat fédéraliste car cela assurerait la satisfaction et la confiance envers tous nos peuples", a-t-elle plaidé.
Cet engagement pro-fédéraliste intervient alors qu'Aun San Suu Kyi a été très critiquée pour son manque de réaction après des violences anti-musulmanes en Etat Rakhine et des affrontements entre armée et rebelles de l'Etat Kachin.
Depuis la dissolution de la junte en mars 2011, le gouvernement du président réformateur Thein Sein a conclu des cessez-le-feu avec la plupart des principaux groupes rebelles de minorités ethniques, mais pas avec l'Armée pour l'indépendance kachin (KIA).
http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/afp-00564051-suu-kyi-conseille-aux-investisseurs-etrangers-en-birmanie-de-ne-pas-negliger-la-politique-629241.php
"Quiconque encourage l'économie, les investissements ou toute autre activité en Birmanie, tout en ignorant totalement dans le même temps la nécessité d'amender la Constitution, manque de pragmatisme", a-t-elle dit devant la "EU-Myanmar Task force", à laquelle participait la chef de la diplomatie de l'UE Catherine Ashton.
La Constitution est un obstacle majeur à l'ambition d'Aung San Suu Kyi de devenir présidente en 2015 puisqu'elle interdit à un Birman marié à un étranger ou ayant des enfants étrangers d'accéder à la magistrature suprême. Or elle a été mariée à un Britannique, aujourd'hui décédé, avec qui elle a eu deux fils.
De plus, malgré les réformes économiques lancées dans ce pays isolé de la scène internationale pendant plusieurs décennies de junte militaire, la Constitution assure toujours qu'un quart des sièges du Parlement sont réservés aux militaires, qui conservent une forte empreinte, tant dans la sphère politique qu'économique.
"Nous croyons à un développement économique fondé sur le développement social et politique du pays comme faisant partie d'un tout", a ajouté Aung San Suu Kyi, défendant la politique prônée par son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND).
L'opposante birmane a également défendu un modèle d'Etat fédéraliste, qui pourrait être une solution dans ce pays confronté à plusieurs conflits avec ses minorités ethniques.
"Nous voulons tous un Etat fédéraliste car cela assurerait la satisfaction et la confiance envers tous nos peuples", a-t-elle plaidé.
Cet engagement pro-fédéraliste intervient alors qu'Aun San Suu Kyi a été très critiquée pour son manque de réaction après des violences anti-musulmanes en Etat Rakhine et des affrontements entre armée et rebelles de l'Etat Kachin.
Depuis la dissolution de la junte en mars 2011, le gouvernement du président réformateur Thein Sein a conclu des cessez-le-feu avec la plupart des principaux groupes rebelles de minorités ethniques, mais pas avec l'Armée pour l'indépendance kachin (KIA).
http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/afp-00564051-suu-kyi-conseille-aux-investisseurs-etrangers-en-birmanie-de-ne-pas-negliger-la-politique-629241.php
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