l'esprit voyageur en asie du sud-est
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Une famille Québécoise en Thailande

4 participants

Aller en bas

Une famille Québécoise en Thailande Empty Une famille Québécoise en Thailande

Message  thanaka Sam 13 Fév 2010 - 7:01

Jeudi, 08 octobre 2009
BANGKOK, Thaïlande - L'humidité vous tombe dessus dès que vous mettez les pieds hors de l'avion. Cette moiteur accablante pèse une tonne. Encore plus que nos deux gros sacs à dos.

Vous avais-je dit que je pars neuf mois en Asie ? Neuf mois sur la route avec ma blonde et nos deux filles de 4 et 6 ans. Nous venons de débarquer en Thaïlande, puis ce sera le Népal, le Cambodge, le Laos, le Vietnam et le Yunnan, dans le sud de la Chine. Dans l'ordre ou dans le désordre. Avec quelques détours optionnels, dépendant de... du hasard. De la météo. De nos rencontres. De rien. C'est nous qui décidons. On est les seuls maîtres à bord après Bouddha.
On voulait faire ça depuis au moins 10 ans, Isabelle et moi. Partir. Loin. En Asie.
J'ai déjà voyagé un peu en Asie. Difficile de dire précisément pourquoi, mais je me suis toujours senti chez moi au Népal, en Chine, en Thaïlande. On s'en reparlera.
Je vous vois venir : comment on fait pour partir neuf mois en Asie avec femme et enfants quand on est en lock-out ? Faut que je vous dise aussi que ma blonde n'a pas de job elle non plus, son poste a été coupé en février dernier.
Comment on fait ? On a épargné depuis 10 ans pour réaliser ce rêve. Facile. Faut juste s'y mettre.
On a l'argent. Ce n'est pas cher l'Asie. On a loué notre maison à des étudiants. On a vendu le char. Nous voilà à Bangkok, dans la chaleur accablante qui pèse plus lourd que deux immenses sacs à dos.
Et je me sens léger.
Comment on fait pour partir en voyage quand on est en lock-out, demandez-vous ? Je vous pose une autre question : comment on fait pour ne pas partir en voyage quand on n'est pas en lock-out ?
Il y a toujours une bonne raison pour rester dans son salon. Ce foutu conflit de travail au Journal de Montréal — et l'abolition de la job de ma blonde — nous a obligés à réfléchir. On s'est dit que c'est le moment ou jamais de réaliser notre rêve.
En partant à l'autre bout du monde par mes propres moyens, comme un grand, je fais aussi le pari qu'on peut vivre sans attendre après Quebecor. Je vous raconte tout ça dans les prochains mois. Suivez-moi.

Lundi, 12 octobre 2009
BANGKOK, Thaïlande – J'avais découvert ça en Chine l'été dernier : pour bien manger, il faut aller au resto du « vrai monde », là où il n'y a pas de fourchettes. Que des baguettes.

À Bangkok, j'ai inventé un critère de plus. Pour bien manger, il faut manger dehors. Dans la rue. Sur le trottoir. Le « vrai monde » de Bangkok ne met jamais les pieds dans un resto mais mange sur le trottoir du « street food » cuisiné avec amour dans des petits kiosques ambulants.
Ça adonne bien, je suis habitué d'être sur le trottoir. Le trottoir de la rue Frontenac, je veux dire.
À Bangkok, je mange sur le trottoir de la rue Soi Rambutri. Une petite ruelle tranquille, dominée par les piétons, les chats et les sacs à dos. On se trouve en plein quartier des backpackers, près de Khao San Road.
Le long de la rue Soi Rambutri, il y a plein de bars et de restos décorés comme des temples, avec des chandelles et des statues de Bouddha partout. Bien joli, mais si vous venez ici pour manger, vous serez terriblement déçus. Et pauvres.
La meilleure bouffe est dans la rue. Pour 1,00 ou 1,50 $, vous savourez un authentique riz frit au poulet, un curry de crevettes au coco ou une soupe aux nouilles et au porc. Miam miam. Avec une bonne grosse bière Chang achetée au dépanneur 7-Eleven, on se croirait dans un cinq-étoiles.
Oui, vous avez bien lu. On peut boire de la bière dans la rue ici. Sans cacher la bouteille dans un sac de papier brun. Et sans se faire arrêter par la police. Incroyable, quand même ! On n'arrête pas le progrès.
Sweet Home Alabama
On n'arrête pas le progrès, mais faudrait peut-être le ralentir un peu, ici, le progrès. Il va trop vite. Parfois pour le meilleur, souvent pour le pire.
Dans Khao San Road, le progrès s'appelle Ronald McDonald, Starbucks, Burger King, Poulet frit Kentucky. Jadis repaire de la bohème, Khao San Road devient un chaos sans retenue, une orgie commerciale où les vendeurs de guidis rivalisent avec les marchands de cossins et les refileurs de patentes à gosse.
On est en Thaïlande ici ? Où ça ? Au McDo, ma blonde me fait remarquer que la publicité sur le mur montre deux jeunes Asiatiques à la peau bien blanche et aux yeux juste un peu bridés. Presque de bons Américains, en somme.
La radio crache à tue-tête un remix de Sweet Home Alabama. L'affichage est très majoritairement en anglais. « Staff Only », peut-on lire sur une porte. Si j'étais un client thaïlandais du McDo, je ferais un détour pour ouvrir cette porte. Staff Only... On est à Bangkok ou à Kansas City ?
Ah oui, le Big Mac. Il goûte comme chez nous. Aussi dégueulassement bon.
La fin d'une époque
Là, je vous parle du « vieux » Bangkok, où subsiste encore un zeste d'Asie. Mais roulez 20 minutes en touk-touk – ce taxi à trois roues qui fait plus de bruit qu'un tracteur et plus de fumée qu'une raffinerie de pétrole –, vers le centre commercial MBK ou au World Central Plaza, et vous débarquez en plein Manhattan.
Comme les Chinois, les Thaïlandais ont l'obsession de la « modernité » pour prouver au monde entier qu'ils sont capables de briller comme un sou neuf, eux aussi.
Je suis ici depuis une petite semaine, mais j'ai déjà l'impression d'assister à la fin d'une époque. Et au début d'une autre ère, celle du «progrès».
J'espère juste que le progrès épargnera le petit marchand de riz frit de la ruelle Soi Rambutri.

source www.ruefrontenac.com


Dernière édition par flipflop le Sam 13 Fév 2010 - 10:52, édité 2 fois
thanaka
thanaka
Admin

Localisation : il existe une application pour ça
Messages : 2606
Date d'inscription : 31/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Une famille Québécoise en Thailande Empty Re: Une famille Québécoise en Thailande

Message  Sam_Sallung Sam 13 Fév 2010 - 10:36

Merci Pascal,

C'est tres plaisant a lire;
humour, mots typiquement canadiens que je ne comprends pas, mais je devine...
Je vais aller voir sur le lien; voir, et surtout lire la suite.

Sam_Sallung

Localisation : Ban Kok Sam Ran - Thailande
Messages : 419
Date d'inscription : 13/11/2009

Revenir en haut Aller en bas

Une famille Québécoise en Thailande Empty Re: Une famille Québécoise en Thailande

Message  Nelfe Sam 13 Fév 2010 - 10:39

Excellent! J'adore ce genre de récit!
Merci. Une famille Québécoise en Thailande Icon_biggrin
Nelfe
Nelfe

Localisation : BZH
Messages : 612
Date d'inscription : 01/02/2010

Revenir en haut Aller en bas

Une famille Québécoise en Thailande Empty Re: Une famille Québécoise en Thailande

Message  thanaka Sam 13 Fév 2010 - 10:45

Lundi, 19 octobre

KLONG PRAO, Thaïlande - J’ai parcouru à peu près 18 492 kilomètres en avion pour aller voir ce qui se passe à l’autre bout du monde. Et vous savez ce que je préfère, ce qui me fait vraiment tripper ici ? Vous allez rire de moi, mais je vous le dis quand même: voyager dans une boîte de pick-up.

En débarquant dans l’île de Ko Chang après une traversée de 40 minutes, le «taxi» vous attend au «port».
Le «port», c’est une sorte de quai branlant avec une sorte de cabane en bois où une madame vend des chips et de la bière.
Et le «taxi», c’est un gars avec son pick-up.
On embarque 12 personnes et leurs bagages dans une boîte de pick-up. Quand on embarque 12 personnes et leurs bagages dans une boîte de pick-up, dont deux fillettes de 4 et 6 ans, ça veut dire qu’on est loin, très loin du Québec. Imaginez, mes propres enfants sur la route dans une boîte de camionnette! Sans ceinture de sécurité! Avec pas de casque! Hon... Méchant papa.
Maudit que j’aime ça, rouler dans une boîte de pick-up! Avec ma blonde et nos filles. Comme des ados en cavale.

Cheveux au vent, on devine la mer derrière les cocotiers, on voit défiler des chats pleins de puces et des chiens errants à la patte cassée, on sent les brochettes de poulet qui grillent sur les barbecues improvisés le long de la route, devant des huttes de paille qu’on appelle «restaurants». Les Thaïlandaises qui nous suivent en mobylette nous font de beaux bye-bye.
Bientôt, demain peut-être, on partira en cavalcade à dos de mobylette, nous aussi. Toute la famille. Pas les quatre sur la même monture, comme les familles thaïlandaises, mais deux par mobylette. On n’est jamais trop prudent.
C’est ce que tout le monde nous a dit avant qu’on parte neuf mois en Asie: «Soyez prudents, là.»
Ouf! une chance que vous nous l’avez dit! Voyez, on est prudents. On ne circulera pas à plus de deux personnes par mobylette. Je vous enverrai une photo pour le prouver.
Va falloir être prudents, de toute façon. Parce qu’on n’aura pas de casque.
Sous la protection de Bouddha
On n’avait pas de casque non plus à bord du touk-touk à Bangkok. Ma fille Émilie, 4 ans, vous explique ce qu’est un touk-touk: «Y a pas de porte, un petit toit, trois roues et ça fait un plus gros bruit que les voitures. Et puis ça roule plus vite que les voitures.»
Marianne, 6 ans, précise: «On est assis toute la famille derrière le conducteur. Il y a une lettre derrière le dossier du conducteur. Elle sert à dire c’est quoi la première lettre de son nom, je pense. Le moteur est par terre et il y a des décorations en avant pour prier Bouddha. Il y a aussi des lumières vertes et des lumières rouges au plafond.»
Maintenant, je vous le demande: pourquoi mettre un casque en touk-touk quand on se trouve sous la protection de Bouddha en personne?
C’est comme dans l’autobus qui nous a emmenés de Bangkok à Trat, où on a pris le bateau pour Ko Chang: à l’avant du car, un beau gros Bouddha en or, entouré de fleurs mauves, guidait notre chemin. Personne à bord de l’autobus ne portait un casque. Et nous sommes tous arrivés sains et saufs au gars avec son pick-up qui nous attendait au bout du quai.

Sur la route

Les lecteurs perspicaces auront noté que ça fait longtemps que je n’avais pas écrit. Il y a deux raisons à ça. La première, c’est que le Wi-Fi est lent dans la petite cabane où j’habite sur le bord de la mer, depuis quelques jours. Je ne sais plus exactement depuis combien de jours, parce que je ne sais plus quel jour on est. Et je ne veux pas le savoir.
La deuxième raison, et probablement la seule, expliquant mon silence radio des derniers jours, c’est que je n’avais pas le temps d’écrire: j’étais beaucoup trop occupé à ne rien faire. Voilà.
Santé à deux vitesses
Remarquez, j’ai quand même fait quelques petits gugusses ici et là. Comme me faire masser sur la plage par une Thaïlandaise aux mains expertes. Ne pensez pas croche, c’était tout à fait kascher. Je vous reparlerai plus tard des Thaïlandaises, il y a des choses à dire à ce sujet.
Preuve que j’ai accompli autre chose que de sombrer dans l’oisiveté, je me suis aussi occupé d’Émilie, qui s’est fendu le menton en tombant sur un quai. Ma blonde a dû l’amener à l’hôpital, à une dizaine de minutes du village. Clinique privée ultramoderne, personnel compétent et dévoué, Émilie avait 12 points de suture une demi-heure plus tard.
Facture: 400$. Merci, compagnie d’assurances.
Si on avait été Thaïlandais, on serait allés à l’hôpital public dans le village d’à côté et on aurait obtenu des services comparables, semble-t-il, pour 1$.
À bientôt
J’ai plein d’autres choses à raconter, mais on m’a toujours dit ne pas écrire trop long. Pour ne pas ennuyer les lecteurs. Et je dois aller voir le coucher de soleil sur la plage. Bye, Bouddha vous aime et vous embrasse.

Mardi, 27 octobre 2009
BANGKOK - Nous avons dit adieu à notre petite cabane de paille sur le bord de la mer. Fini le vent du large, le bruit des vagues, le cri des singes et des oiseaux, le hamac, le poisson grillé.

Bye bye, Ko Chang. Une île couverte de forêt tropicale avec des lianes, des serpents, des éléphants, des chutes spectaculaires. À une demi-journée de route et 45 minutes de traversier de Bangkok, dans le golfe de Thaïlande.
Agréable. À cause des gens. On a fait de belles rencontres. Bye bye Tônta, ado de 35 ans, cheveux aux épaules, amuseur public, joueur de guitare, «fabriqueur» de calligraphie chinoise, aménageur de paysages, qui travaille probablement moins vite qu'un escargot. Prends ton temps, Tônta. Merci d'avoir conduit Isabelle, Émilie et notre amie suédoise, Jessica, à l'hôpital l'autre soir à minuit (non, elles n'y allaient pas pour se faire vacciner contre la grippe A-H1N1).
Bye bye Joh. Tu es une oeuvre d'art avec tes tatouages sur la nuque, ton os dans le lobe d'oreille droite, tes yeux plus noirs que la nuit et tes cheveux... comment dire... tes cheveux, c'est ça.
Bye bye, Nongrat Kokuea. Tu as publié un super beau livre pour enfants, Petit rayon de soleil, et tu l'as offert aux filles. Elles n'ont pas encore appris le thaïlandais, mais elles comprennent tout. Merci.
Bye bye nos amis suédois, Jessica, Fredrik, Edith et Sigvald. Quel repas sur la plage, le dernier soir. Je me demande encore comment on a fait pour traverser la rivière sur le radeau, après toutes ces bières et tous ces drinks fluo bleu et jaune. Heureusement, il faisait tellement noir que les crocodiles ne nous ont pas vus.
Bye bye nos amis australiens, Jody, Chris, Grace et Ruby, qui vivez avec les plus pauvres des plus pauvres dans un bidonville à Bangkok.
Dans la jungle de béton
Bye bye, Ko Chang. C'était bien beau, le paradis perdu au milieu de nulle part. Mais après deux semaines et demie, il était temps de revenir dans la vraie vie. Dans la vraie jungle. Bangkok.
Je commence à prendre goût à cette mégapole tentaculaire, chaotique, qui s'affale sur nous comme une tonne de chaleur. Je les ai toutes vues les grandes villes du monde, vous ne trouverez pas voyageur plus blasé que moi, mais Bangkok m'interpelle. Je ne comprends rien à rien ici, je perds le nord, les odeurs me rentrent dedans, je ne sais pas où vont ces 12 millions de personnes qui marchent, roulent ou flottent dans toutes les directions.
L'autobus climatisé à deux étages nous ramène en ville au soleil couchant. En entrant par l'autoroute à 12 voies — six dans chaque direction —, le béton s'étale à perte de vue dans tous les sens.
Béton des autoroutes, béton du SkyTrain, métro de surface qui survole les bouchons de circulation de la nouvelle ville, béton des gratte-ciel qui poussent un peu partout. De temps en temps, un temple au toit doré perce la mer de ciment et d'acier et pointe vers le ciel les bons voeux de Bouddha.
L'autocar quitte «l'échangeur Turcot» qui surplombe la ville et descend vers les vieux quartiers paralysés par l'heure de pointe. Motos, mobylettes, autobus et taxis brillants comme des sous neufs jouent du coude dans les rues de trois voies à sens unique, bordées d'immeubles de quatre ou cinq étages.
Oui, vous avez bien lu: «taxis brillants comme des sous neufs»! Incroyable: les taxis sont propres! Moi qui croyais qu'un taxi était forcément une patente à moitié tout croche affichant avec nonchalance ses 450 000 kilomètres au compteur... Mais on n'est pas à Mourial ici.
Chair à vendre, cuite ou fraîche
Le spectacle le plus fascinant prend place sur les trottoirs, tous les trottoirs. Partout, des marchands ambulants se partagent le moindre espace vital.
Ce que je les aime, les marchands ambulants de Bangkok. Je vous en ai parlé l'autre jour: ils cuisinent le meilleur riz frit aux crevettes, les meilleures nouilles au riz, les meilleures ailes de poulet, le meilleur poisson grillé. Aux plus petits prix. Ils sont même en train de me faire aimer le tofu, c'est bien pour dire.
Ici, on nourrit toute la famille, incluant deux grosses Chang bien froides, pour moins cher qu'un plat de riz sur le bord de la mer à Ko Chang. Parfait pour un gars en lock-out et sa famille.
Je vous parle des marchands ambulants, ma perspicacité légendaire de grand reporter (hum hum...) m'a aussi permis de repérer quelques marchandes ambulantes de chair plus ou moins fraîche. Il faudra bien que je vous en parle un jour. Elles sont partout, partout, partout, les marchandes ambulantes de chair plus ou moins fraîche. Sans doute la plus grosse industrie de Thaïlande.
En tout cas. Nous voilà dans le quartier des routards, Banglamphu, où l'autobus nous dépose avec nos sacs à dos. On a l'impression de rentrer chez nous après nos 20 jours à la mer. Il y a plus de monde dans la ruelle Soi Rambuttri. La saison des pluies a pris fin, les touristes ont commencé à débarquer.
Revoici la cour de notre petit hôtel, l'étang à poissons rouges, les vendeurs de costumes sur mesure «Armani», «Hugo Boss», «Versace»...
— Welcome back my friend. You want a nice jacket with a silk tie?
— Merci beaucoup my friend, tu ne peux pas imaginer à quel point je n'ai jamais eu aussi peu besoin de nice jacket with une cravate de soie.
Je prendrais bien une bière, par exemple. Et une douche. Il ne fait pas chaud ici. Il fait lourd.
thanaka
thanaka
Admin

Localisation : il existe une application pour ça
Messages : 2606
Date d'inscription : 31/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Une famille Québécoise en Thailande Empty Re: Une famille Québécoise en Thailande

Message  thanaka Sam 13 Fév 2010 - 10:49

Lundi, 02 novembre 2009

Allez, on va se promener avec le «vrai monde» de Bangkok, loin des touristes qui commencent à me taper sur les nerfs.

On marche 10 minutes jusqu’à la rivière et nous voilà dans un bateau-bus sur le Chao Phraya. Comme le métro, mais sur l’eau. Prix du billet pour un voyage illimité d’un bord à l’autre de la ville: 13 bahts, même pas 50 cents. Ça fait du bien, on oublie les taxis qui essaient tous de nous arnaquer depuis un mois.
On débarque près de Wat Pra Kaew, le plus grand temple de la ville. On crève de chaleur, l’asphalte semble fondre sous nos semelles. Derrière un mur de béton blanc, une musique naïve, maladroite. Des percussions. Un chant. On entre.

Un petit temple, le Lak Meuang. Une secte animiste mêlant Bouddha et d’autres divinités très anciennes.
Sur une scène, à gauche, un travesti fait des sparages au son de la musique. Il porte une espèce de jupette multicolore et un casque doré orné d’une fleur rose. Ça brille, ça flashe. Une belle jeune femme l’accompagne. Les musiciens s’exécutent à droite de la scène, en retrait.
Une poignée de spectateurs suit attentivement le numéro, qui semble tiré d’un mauvais concours d’amateurs très tard le soir (il est pourtant 3 heures de l’après-midi). Je ne connais rien là-dedans, mais les «artistes» semblent adapter de façon très personnelle un numéro scripté par des siècles de tradition.
Une ambiance vaguement granole se dégage des lieux. Une joyeuse nonchalance. Un air de liberté. Un certain plaisir. Je ne serais pas surpris de voir circuler un gros pétard.
Nous entrons dans le premier des trois temples de la secte. Une douzaine de fidèles prient en silence, assis par terre, entourés de dizaines de petits Bouddhas dorés. Des matantes et leurs ados. Un petit mononcle. Bien mis, chemise propre, repassée.

En entendant Marianne et Émilie papoter, les gens se retournent et nous sourient. Ils nous demandent spontanément de se faire photographier avec nos filles. C’est comme ça depuis un mois: les Asiatiques veulent tous se faire prendre en photo avec les deux petites «jumelles» (qui ont deux ans de différence) à la peau blanche et aux yeux bleus et verts.
Même qu’elles commencent à se prendre pour des stars, les filles.
– Mais on EST des stars, papa, me lance Marianne en soupirant.
«Exotisme» et «dépaysement»
Au fond, à droite, les stars de la rue Saint-Gérard voient les fidèles se recueillir à tour de rôle devant une sorte de Bouddha guérisseur: quelques mots chuchotés, à genoux, les mains jointes, puis ils brandissent le personnage à bout de bras, comme une coupe Stanley de plâtre.
On se sent loin de chez nous. C’est «exotique». Marco chez les Papous. Mais dans le fond, un Thaïlandais qui débarquerait à l’oratoire Saint-Joseph pourrait pondre un récit similaire: les béquilles à l’entrée, les madames qui montent les marches à genoux, les chants liturgiques, les cloches, bla bla bla...
Je n’ai jamais mis les pieds à l’oratoire Saint-Joseph et ça ne figure pas dans mes projets immédiats. Mais qu’est-ce que je fous dans un temple animiste à Bangkok, nom d’une pipe?

Pourquoi est-ce que je m’intéresse à la religion des autres alors que je n’ai moi-même aucune fibre religieuse autre que par curiosité sociologique?
La quête de «l’exotisme». Du dépaysement. De «l’autre». Après tout, on a fait le tour de la Terre en avion, c’est pas pour venir parler hockey. Au fait, je viens de lire sur Facebook que Chicago mène 3 à 2 contre la Flanelle...
Vision divine
Pour les huit prochains mois, je vais essayer de vous parler de l’Asie en évitant les pièges du missionnaire en croisade chez les Papous. Oui, je vais vous parler du temple-animiste-où-un-travesti-danse-avec-un-casque-doré. Ça existe, j’y étais.
Mais je vais essayer d’aller voir ailleurs, aussi.
Justement, de l’autre côté de la rue, j’ai eu une révélation hallucinatoire en levant les yeux sur l’affiche: Au Bon Pain. Une boulangerie française. Dieu existe, je vais aller faire une neuvaine dès mon retour à Mourial, promis.
Le sandwich au poulet était exquis. Le double espresso allongé aussi.

Jeudi, 05 novembre 2009
BANGKOK, Thaïlande — La première fois, j’ai été surpris. La cuisinière derrière le comptoir, une fille plutôt jolie, avait une voix bizarre. Une voix de gars.

En fait, la cuisinière était un gars.
On s’habitue vite, parce que c’est partout comme ça en Thaïlande. On croise chaque jour, plusieurs fois par jour, de jolies filles qui sont des gars. Les lady-boys. On jurerait des femmes. Des seins, des formes, une attitude, ces gars sont des femmes, dans leur tête et dans leur corps.
Certains se font enlever le pénis. Certains préfèrent le garder. Les étrangers, ici, ont tous une histoire de gars qui connaît un gars qui a rencontré une belle Thaïlandaise et qui a eu une grosse surprise au lit.
Au-delà du phénomène bien connu des lady-boys, il existe ici une confusion des genres qui ne cesse de m’étonner. J’ai croisé en Thaïlande des catégories d’êtres humains que je n’avais jamais vus en aussi grand nombre ailleurs. La nature humaine dans toute sa splendeur, tout en nuances, en demi-tons, en dégradés subtils.
On croise des gars qui s’habillent en fille. Pas des lady-boys, pas des transsexuels, pas de grande opération, juste des gars qui s’habillent en fille. Rouge à lèvres. Noir autour des yeux. On croise aussi des gars qui s’habillent en gars qui veulent juste avoir un peu l’air d’une fille. Ils portent un ruban dans les cheveux, un t-shirt pâle, ils marchent en se dandinant.
L’ambiguïté sur deux jambes
On croise d’autres personnages, appelons-les simplement des êtres humains, dont on ne sait pas ce qu’ils sont. L’ambiguïté sur deux jambes. Faudrait les voir tout nus. Peut-être que même tout nus, on ne saurait pas.
En passant, une petite précision: vous ne verrez pas de photo de gars-fille dans cette chronique. Je n’en ai pas. Je ne suis pas photographe. Si je voyageais avec Martin Bouffard, Annik Mata Hari ou n’importe quel photographe de RueFrontenac.com, vous auriez sous les yeux des dizaines de photos de spécimens rares à dévorer.
Mais je ne suis pas photographe. Je prends des photos de touriste. À chacun son métier. Alors aujourd’hui, pas de photo.
Bon, c’est réglé. Revenons aux lady-boys.
Je vous assure, c’est très populaire, les lady-boys. C’est mainstream. Ça fait partie de la vie. Ce n’est pas caché. Ils sont partout. L’autre semaine, Bangkok a même accueilli un congrès mondial de lady-boys qui a fait la une des journaux.
Oui, ils sont partout. Je ne sais pas pourquoi. Quelqu’un peut-il me dire pourquoi ça semble si normal d’être un gars efféminé en Thaïlande? Quel personnage ancré très profondément dans la psyché nationale incarne cette ambiguïté omniprésente? Bouddha, peut-être?
Jeu de société
C’est mainstream. Ça fait partie de la vie. Ce n’est pas caché. Ils sont partout. Au magasin Zen, tiens, au World Central Plaza. Une grande dame très maquillée, beau sourire, talons hauts, jupe et tout le kit, distribue des dépliants aux clients. Trop évident: c’est un gars qui s’habille en fille, qui se déguise en fille, et qui sait que les gens savent qu’il est un gars.
Je dis à ma fille de six ans: regarde Marianne, la madame qui t’a donné le papier, c’est un monsieur.
— Ben non papa, c’est une madame.
— Non. Regarde son visage. Regarde ses épaules. Regarde ses jambes. C’est un monsieur. Et ça l’amuse qu’on ne sache pas trop s’il est un homme ou une femme.
— C’est vrai, t’as raison papa! C’est un monsieur habillé comme une femme! Pourquoi il fait ça? C’est fini, l’Halloween.
— Pff… Hum… Bonne question. Je pense qu’il aime ça. Ça le rend heureux. Il a probablement dû chercher longtemps pour découvrir qu’il aime s’habiller comme ça.
Depuis, on a inventé un nouveau jeu: gars ou fille? Parfois, ma blonde gagerait 100 bahts sur « fille ». Moi, 150 bahts sur « gars ».
— Écoute, c’est une voix de gars, aucun doute là-dessus. La mâchoire aussi.
— Peut-être, mais regarde, c’est une fille, ça ne peut pas être un gars.
Dans le doute, j’ai établi une règle: gars.
Un refuge
Pour revenir au gars — ou à la fille, devrais-je dire, enfin, à l’être humain — du magasin Zen, il a l’air content, épanoui. L’être humain du magasin Zen a trouvé du travail dans le service à la clientèle d’un grand centre commercial. Pas dans un bordel au fond d’une ruelle obscure.
Me semble que ça révèle quelque chose de beau dans la mentalité thaïlandaise. Si je ne me trompe pas, en Asie, le collectif passe toujours avant l’individu. La société d’abord. Les différences individuelles ne sont généralement pas encouragées.
L’art tibétain, chinois, sud-asiatique, consiste à reproduire des figures emblématiques de la même façon qu’il y a 3000 ans.
Pourtant, l’être humain du magasin Zen travaille avec le public sans que ça crée de controverse nationale. J’ai même l’impression que la Thaïlande est une destination courue par les transsexuels, un refuge où plusieurs viennent refaire leur vie.
À Ko Chang, j’ai découvert que la Chinoise qui servait notre riz frit au poulet chaque midi sur la plage était un Chinois. Cet homme devenu femme était un être humain anonyme, fade, jeans et t-shirt, jamais un mot plus haut que l’autre. Une femme bien ordinaire. Cet être humain s’appelait Lin.
Lin a trouvé sur une île thaïlandaise un havre de paix où il peut devenir quelqu’un de « normal ».


La Suite du voyage en Birmanie à lire ici http://www.asie-forum-voyage.com/recits-de-voyages-blogs-sites-web-livres-expos-f4/recit-de-voyage-en-birmanie-par-une-famille-quebecoise-t889.htm

entre la Thailande et la Birmanie, un voyage au Nepal (publié prochainement sur le forum)
thanaka
thanaka
Admin

Localisation : il existe une application pour ça
Messages : 2606
Date d'inscription : 31/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Une famille Québécoise en Thailande Empty Re: Une famille Québécoise en Thailande

Message  Chris68 Sam 13 Fév 2010 - 11:00

Super, merci !
Vrai qu'avec les photos du blog ça fait vraiment encore plus vrai, même si on y croit dès le début.
Bel humour.


Chris68

Localisation : Alsace
Messages : 221
Date d'inscription : 18/01/2010

Revenir en haut Aller en bas

Une famille Québécoise en Thailande Empty Re: Une famille Québécoise en Thailande

Message  Sam_Sallung Sam 13 Fév 2010 - 11:02

C'est toujours aussi plaisant a lire;
"Il" n'a pas encore eu le temps, et peut-etre pas non plus l'envie d'appronfondir au sujet des "gars-fille", car c'est quand meme bien plus complexe que ce qu'il nous raconte.

Mais l'essentiel est ecrit, bien , toujours avec cette petite pointe d'humour;
du decale aussi..
Je continue a beaucoup aimer.

Sam_Sallung

Localisation : Ban Kok Sam Ran - Thailande
Messages : 419
Date d'inscription : 13/11/2009

Revenir en haut Aller en bas

Une famille Québécoise en Thailande Empty Re: Une famille Québécoise en Thailande

Message  thanaka Lun 15 Fév 2010 - 10:07

Dimanche, 13 décembre 2009
BANGKOK, Thaïlande – Des milliers de personnes toutes vêtues de rose marchent en silence le long des grands boulevards. Elles se rassemblent sous une gigantesque photo du roi. Et tous les soirs, des feux d'artifice illuminent le ciel.

« On célèbre le 82e anniversaire du roi », m'explique notre agente de voyage, Joy, qu'on rejoint dans « notre » quartier à Bangkok.
Je dis « notre » quartier parce qu'on a un peu l'impression de rentrer chez nous à Bangkok. C'est la troisième fois qu'on revient à Bangkok depuis le début de notre voyage, il y a deux mois.
– L'anniversaire du roi ? Mais c'était le 5 décembre...
– C'était le 5 décembre, mais on le fête une dizaine de jours.
Parlez-moi d'une fête royale ! Pourquoi célébrer une journée quand on peut faire durer le plaisir 10 jours ? C'est-ti pas beau, ça ?
Pourquoi on n'a pas de roi, nous autres aussi, au Québec ? On pourrait organiser une vraie fête, quelque chose de gros. Je pourrais même postuler pour le poste de roi. Je n'haïrais pas ça. Faut que je pense à mon avenir, avec ce lock-out qui n'en finit plus au journal-de-vous-savez-où.
Bon, j'arrête ici, sinon je risque de me ramasser dans une prison thaïlandaise pour crime de lèse-majesté. On ne fait pas d'ironie au sujet des fêtes royales, ici. Non, monsieur. On fête et on dit « aaaahhh » et on dit « oooohhh » lorsque pètent les feux d'artifice. Vêtu de rose, si possible.

Du chaos à l'harmonie
Cette obsession thaïlandaise de l'ordre, de la discipline, de l'harmonie, cette vénération de l'autorité, c'est tout le contraire du Népal, où l'on vient de passer cinq semaines.
Le Népal, c'est le chaos, l'anarchie, le flou artistique.
La Thaïlande parade en rose, dans un silence de révérence, sous une photo du roi. Le Népal fait du slalom à 100 milles à l'heure en moto dans les ruelles poussiéreuses de Katmandou. En klaxonnant à tue-tête.
D'ailleurs, il n'y a même pas de roi au Népal. Les Népalais ont mis le roi dehors il y a quatre ans, après une décennie de guerre civile. Ils ont renvoyé le roi, avec sa couronne, dans un petit quatre et demi meublé en banlieue de Katmandou. Le palais royal est devenu un musée.
C'est au parlement que ça se passe maintenant. Ou plutôt, c'est au parlement que RIEN ne se passe : les Népalais ont remplacé la monarchie par une espèce d'hyperdémocratie où pas moins de 26 partis s'entredéchirent pour le pouvoir. Oui, 26 partis.
La coalition qui détient le pouvoir est formée de 22 partis. Oui, oui, 22 partis. Rien que ça.
Vous vous souvenez du projet de coalition de trois partis à Ottawa l'an dernier ? Un mois plus tard, c'était mort. Imaginez 22 partis. L'hyperdémocratie, la démocratie extrême : 22 partis qui tirent la couverture chacun de leur côté, dans un vaste jeu politique sans queue ni tête. Une bataille de petits coqs sans aucun lien avec la réalité. Sans aucun respect pour le peuple, en bas.

Des grèves, pas de lock-out
La démocratie, ça s'apprend. Tranquillement. Par essais et erreurs. Ou par erreurs et erreurs, plus souvent qu'autrement.
Il n'y a pas que les partis politiques qui tirent la couverture de leur côté au Népal. Les 31 millions de Népalais tirent la couverture tous en même temps. À un moment donné, la couverture déchire.
Chaque jour que le Bon Dieu amène, une nouvelle grève secoue le Népal. Les travailleurs des stations-service exigent une hausse salariale immédiate de 40 % – rien que ça, encore une fois – et font la grève. Méritent-ils une hausse salariale de 40 % ? Sûrement. Et même plus.
Envoye, la grève. Et tant pis pour les Népalais qui sont pris à la maison, faute d'essence dans leur bazou.
Les travailleurs des stations-service font la grève. Les enseignants font la grève. Les étudiants font la grève pour protester contre la grève des enseignants. Les travailleurs des grands hôtels font la grève. Les fonctionnaires font la grève pour protester contre une ministre qui a giflé un chef de district.
Les maoïstes, ces ex-rebelles qui ont rendu leurs armes, décrètent une grève générale à l'échelle du pays. Gare aux commerçants qui restent ouverts : ils iront rejoindre la jeune journaliste emmerdeuse au fond du ravin. Ou à l'hôpital. Ou encore à la morgue.
Je vous le dis, tout le monde fait la grève au Népal. Mais il y a une chose que les Népalais ne font jamais : un lock-out. Les Thaïlandais non plus. Depuis deux mois, j'ai beau expliquer à tout le monde ce qu'est un lock-out, personne ne comprend. Personne.
Bon, je vous laisse, je m'en vais voir les feux d'artifice pour le roi de la Thaïlande.

Mercredi, 23 décembre 2009
BANGKOK, Thaïlande — Allô, docteur, je dois être malade. Je suis allé dans un immense centre commercial à l’autre bout du monde, dans un pays bouddhiste à 95 % où il fait en moyenne 32 °C, et j’ai vu les décorations de Noël les plus fabuleusement quétaines. J’ai trouvé ça beau. J’ai même adoré les chants du temps des fêtes qui jouaient dans l’ascenseur.

Il y a trois possibilités. Un : une forte fièvre m’a fait perdre tout contact avec la réalité. Deux : quelqu’un a mis de la drogue dans mon
banana shake ce matin. Trois (c’est l’hypothèse de ma sœur, Chantal) : « C’est clair, Marco, tu t’ennuies de la rue Saint-Gérard. »
Ma sœur, son chum, Éric, et leur fille, Éloïse, sont venus nous rejoindre en Thaïlande pour le temps des fêtes. On part demain pour les îles. Notre premier Noël hors du Québec, sans papa-maman et les amis. Ça va faire bizarre.
En attendant, j’étais euphorique l’autre soir au Siam Paragon, le centre commercial le plus faramineux de Bangkok. Ça m’avait fait ça aussi la première fois qu’on y était allés, en octobre.
Même sans père Noël et sans bonhomme de neige en styrofoam, je trouvais l’endroit d’une beauté extraordinaire. Oui, je le répète et je m’en confesse : moi, Marco Fortier, je capote sur un centre commercial. On ne parle pas ici des Promenades Saint-Bruno. Non, monsieur.
Le Siam Paragon est un trip d’architectes comme on n’en voit que dans les villes qui naissent (ou renaissent), je pense à Dubaï, Abou Dhabi, Pékin, Bangkok. Enfermez 12 architectes dans une salle, donnez-leur un budget illimité et demandez-leur de pondre la plus grosse patente. Siam Paragon.

Père Noël en styrofoam
Tu entres au Siam Paragon, t’as le goût de passer la journée là. Et même la nuit, si possible. C’est beau. Il y a un étang avec des chutes, des poissons et des ponts de bois au milieu du mail, au rez-de-chaussée. Puis des quais en teck avec des boutiques, des cafés et des parasols. J’aime le teck. Ça sent bon.
J’aime la boutique de savons et « d’huiles essentielles » sur un des quais, au-dessus de l’étang à poissons. Je ne les trouve pas vraiment essentielles, les huiles. Mais la vendeuse a failli me convaincre qu’elles l’étaient. Je ne sais pas pourquoi, elle avait de bons arguments.
Quoi ? Le père Noël en styrofoam est essentiel, lui aussi ? Oui, madame…
J’aime aussi le café. Ça, c’est essentiel. Il n’y a pas du vrai café à tous les coins de rue en Asie. Ici, au Siam Paragon, j’en ai trouvé. De l’espresso Illy. J’en ai pris un double l’autre jour. C’était 5 $. Une folie pour un gars sans emploi qui part en Asie avec sa blonde sans emploi et leurs deux filles sans emploi. Mais faut être fou dans la vie.
Faut aussi que je vous parle de la bouffe (en passant, avis à mes millions de lecteurs européens, au Québec le mot « bouffe » désigne de la bonne nourriture). La bouffe du Siam Paragon, donc. De l’italien, du japonais, du chinois, du français, nommez-les, ils sont tous là. Ça change du pad thaï et du riz frit au poulet. J’adore le pad thaï et le riz frit au poulet. Mais le spaghetti aux crevettes et au pesto du Siam Paragon m’a rendu l’estomac heureux.
Le petit renne au nez rouge en plastique m’a aussi rendu heureux. Tout comme le sapin de Noël géant, les lumières, les guirlandes et la neige en papier. Ça n’a l’air de rien dit comme ça, mais ils font les choses en grand, les Asiatiques.
Je vous le jure, c’était beau. Mais pas autant que la rue Saint-Gérard.
Allez, joyeuses fêtes, amis lecteurs.

source www.ruefrontenac.com
thanaka
thanaka
Admin

Localisation : il existe une application pour ça
Messages : 2606
Date d'inscription : 31/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Une famille Québécoise en Thailande Empty Re: Une famille Québécoise en Thailande

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum