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Une famille Québécoise en Birmanie

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Message  thanaka Jeu 11 Fév 2010 - 7:35

Lundi, 08 février 2010 12:02
Je viens de passer 27 jours en famille dans une des pires dictatures du monde. Et j’ai vécu des moments parmi les plus exaltants de toute ma vie.

Isabelle et moi avons emmené nos filles de 4 et 6 ans au Myanmar, anciennement connu sous le nom de Birmanie. Cet « État voyou », dirigé par des militaires qui ne tolèrent aucune dissidence, fait toujours les manchettes pour les mauvaises raisons. Je vous reparlerai plus tard des événements récents au Myanmar, mais pour vous situer, je veux juste vous rappeler que c’est ce pays qui emprisonne Aung San Suu Kyi, la plus célèbre prisonnière politique de la planète.

On était un peu inquiets avant d’entrer au Myanmar, parce que le « généralissime » Than Shwe – c’est pas mal plus qu’un simple général, ça monsieur – le généralissime Than Shwe, donc, n’aime pas beaucoup les journalistes, encore moins les journalistes étrangers. Sur nos demandes de visa, on a caché nos vraies identités : je suis devenu enseignant et Isabelle, psychologue.
On savait que tout irait bien tant que le régime ignorerait qu’on est journalistes. Plusieurs de nos amis – merci Éric Pagé, France Raby, Louise Blanchard, Michel Sénécal – nous avaient raconté avec émotion leurs aventures au Myanmar.
Ce qui devait arriver arriva : les généraux nous ont laissés tranquilles. J’ai deux hypothèses : ou bien ils sont trop cons pour taper nos noms dans Google – impossible de manquer que Marco Fortier et Isabelle Ducas sont journalistes – ou bien ils ne prennent pas la peine de vérifier l’identité des étrangers qui demandent un visa, en se disant que les espions et les journalistes parviendront de toute façon à entrer au pays.
La vérité est probablement un mélange des deux, mais je penche pour la première hypothèse : les dirigeants du Myanmar paraissent d’une incompétence défiant toute compétition. Pour dominer la nation, les généraux ont soigneusement écarté de l’administration tous les citoyens éduqués, raconte Thant Myint-U, un des auteurs les mieux informés sur le Myanmar, dans son ouvrage remarquable, The River of Lost Footsteps.

Bref, ce pays est dirigé par une bande d’amateurs sanguinaires, qui s’imposent par la seule force de leurs canons.
L’incompétence à toute épreuve des militaires nous a sauté aux yeux à toutes les étapes de notre périple. Le Myanmar reste figé dans un passé lointain pendant que ses voisins – l’Inde, la Chine, la Thaïlande – filent à des années-lumière de la misère.
Un régime incompétent, dis-je : les pannes de courant – ou l’absence pure et simple d’électricité – sont la norme plus que l’exception, Internet est censuré, la charrette tirée par des bœufs règne encore sur les campagnes, la plupart des routes ne sont pas asphaltées, la majorité des Birmans vivent dans des huttes de bambou sans eau courante. Et surtout, les gens n’ont aucune liberté de parole ou d’association.

On aura l’occasion de jaser de tout ça plus tard. Pour l’instant, je veux insister sur le peuple du Myanmar, qui nous a accueillis à bras ouverts, avec chaleur, avec émotion, avec générosité. Nos filles ont été couvertes de fleurs, de bracelets, de poupées, de sourires, de câlins.
Et j’ai vu plus de temples, de pagodes et de Bouddhas en or en 27 jours au Myanmar que dans toute ma vie.
Je vous raconte tout ça dans les prochains jours. Suivez-moi.

les commentaires des lecteurs canadiens (un grand moment)
ici http://www.ruefrontenac.com/marcofortier/17584-myanmar-dictateur

la suite...demain !


Dernière édition par flipflop le Sam 13 Fév 2010 - 10:51, édité 2 fois
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Message  Admin Ven 12 Fév 2010 - 7:17

Mercredi, 10 février 2010 13:57
Je lis vos réactions et je dois faire une mise au point: on ne serait jamais allés au Myanmar si on avait eu le moindre début d'ombre d'un doute quant à la sécurité de nos enfants.

On a fait nos devoirs avant de partir. On n'a pris aucun risque. On savait dans quoi on s'embarquait. On s'est informés auprès de diplomates, d'experts et d'amis ayant visité le pays.
On a rencontré d'autres voyageurs arrivant du Myanmar. Ils étaient unanimes: allez-y. Le régime birman n'aime pas les journalistes, mais il adore les touristes. Ma conjointe, nos enfants et moi sommes allés au Myanmar en touristes, pas comme journalistes. On n'a jamais sorti nos calepins de notes en public (on griffonnait fort dans nos chambres d'hôtel). On n'a mené aucune activité susceptible de nous faire « démasquer ». Aucune entrevue avec des représentants de partis politiques, par exemple. On a aussi attendu d'avoir quitté le pays avant d'écrire, par mesure de sécurité. Bref, nos enfants n'ont jamais été menacées. Au contraire, elles ont été cajolées et couvertes de cadeaux durant 27 jours.
Notre passage au contrôle des passeports, à l'aéroport de Yangon, a donné le ton : tous les agents, sans exception, étaient des femmes au sourire grand comme ça. Elles ont blagué avec Marianne et Émilie, leur ont fait des guili-guili. On ne nous a posé aucune question, on ne nous a imposé aucune fouille.
Dès notre première sortie en ville, le lendemain matin, on a tout de suite eu l'impression qu'on était plus que bienvenus : « Merci d'être là », nous a dit un vieux monsieur, dans un anglais approximatif, en marchant à nos côtés sur le trottoir. Il nous a serré la main. Puis il est reparti, lentement, sous le soleil qui frappait fort même au petit matin.

Les Birmans veulent voir des étrangers. Leur parler. Leur poser des questions. Ils veulent aussi qu'on sache ce qui se passe chez eux. Les touristes se font rares depuis les violences de l'automne 2007 – les militaires avaient tiré sur des moines qui manifestaient contre la hausse du prix de l'essence – et le cyclone dévastateur du printemps suivant.
La plus grande ville du Myanmar ressemble à La Havane, les touristes en moins, avec ses vieux immeubles coloniaux, ses bazous rafistolés et ses palmiers qui s'agitent dans l'air tropical.
Les affiches de propagande socialiste font partie du paysage cubain, mais ici, les panneaux publicitaires montrent des vêtements, des bijoux, des vedettes. Aucun slogan ne fait l'éloge des généraux qui dirigent le Myanmar d'une main de fer.
La pagode en or
On a pris un taxi vers la pagode Shwedagon, au cœur de la ville. C'est le cœur religieux du pays, qui a servi de ralliement lors de tous les événements marquants de l'histoire birmane. C'est ici que le général Bogyoke Aung San a déclaré que la Birmanie devait se battre pour son indépendance, en janvier 1946. Sa fille Aung San Suu Kyi a livré un plaidoyer pour la démocratie devant un demi-million de personnes, en août 1988. Elle a remporté l'élection de 1990 et les généraux l'ont envoyée en prison. Elle demeure toujours en « résidence surveillée » 20 ans plus tard.

La pagode Shwedagon est un gigantesque complexe regroupant des dizaines de temples tous couverts d'or. De véritable or. Hallucinant. Le soleil couchant faisait briller les dômes dorés qui se dressaient vers le ciel. Marianne et Émilie n'en pouvaient plus de s'extasier. Elles aiment ça quand ça brille. Elles étaient servies. Même les statues de Bouddha portaient des soutanes en or.

Des milliers de fidèles marchaient, pieds nus, sur la céramique d'une propreté impeccable qui recouvre le sol. Il faut absolument laisser nos chaussures à l'entrée d'un temple au Myanmar. C'est du sérieux. Les Britanniques ont perdu la Birmanie en grande partie parce qu'ils refusaient d'enlever leurs chaussures avant d'entrer à la pagode Shwedagon. Les Birmans se sont fâchés et ont mis les Anglais dehors.
Des dizaines de jeunes filles savonnaient le sol pour que tout le monde puisse marcher pieds nus. Les gens déposaient des fleurs, des guirlandes, des oranges, des boissons gazeuses et même de l'argent au pied des bouddhas en or. Des fidèles versaient de l'eau sur la tête des bouddhas, pour les protéger de la chaleur accablante. Une immense statue de Bouddha, haute comme une maison à deux étages, avait même droit aux services d'un éventail géant, actionné par un système de cordes et de poulies. Les fidèles se relayaient pour tirer sur la corde et faire de l'air à Bouddha.
On observait ce spectacle d'un œil amusé. La religion n'est pas notre tasse de thé. Mais les Birmans ont peut-être plus besoin de Bouddha que nous.

source http://www.ruefrontenac.com/marcofortier/17706-marco-fortier-au-myanmar
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Message  thanaka Lun 15 Fév 2010 - 19:34

Lundi, 15 février 2010
NYAUNGSHWE, Myanmar – Nous sommes partis au lever du soleil vers les collines derrière notre village, près du lac Inle, au centre du Myanmar. Deux jours de marche dans une région sans routes, sans eau courante et sans touristes.

Notre guide, Than (nom fictif, pour protéger son anonymat), nous mène dans un sentier poussiéreux qui serpente à travers des bananiers, des manguiers, des orangers, des cerisiers, et des plantations de thé, de soya et d’avocatiers. Ça fait tout drôle de voir des avocats se balancer dans un arbre, comme des boules de Noël.
« Restez toujours sur le sentier et regardez où vous mettez les pieds : il y a des cobras, des pythons et des vipères », prévient Than. En cas de morsure, il faut appliquer un garrot, aspirer le poison avec sa bouche et prier Bouddha très fort.
La bonne nouvelle, c’est que les serpents se sauvent dès qu’ils sentent les humains. Les Birmans les trouvent délicieux en grillade.

On atteint une grotte où un moine solitaire nous offre des biscuits préparés par les novices du monastère voisin. Il médite dans ce trou humide depuis 15 ans. Dans un coin de la grotte, un petit réchaud au gaz. De l’autre côté, un lit. Au fond, trois gros bouddhas sculptés dans la pierre.
Tous les Birmans doivent séjourner dans un monastère à un moment ou à un autre de leur vie, m’explique Than. Il fait la grimace en évoquant les trois mois qu’il a passés chez les moines, l’an dernier. Lever à 3 h 30 du matin, douche froide, prière et balade dans les rues pour quêter son repas. Les moines se nourrissent des dons de la population.

« Il m’est arrivé de me contenter d’un bol de riz par jour quand j’étais chez les moines », chuchote notre guide. Il est tellement maigre, Than, qu’on dirait qu’il va casser. Pour vous donner une idée, j’ai l’air d’un colosse à côté de lui.
Le moine de la grotte, lui, a l’air bien portant avec sa tunique orange et sa tuque des Yankees de New York. On lui dit minglaba et recommençons à grimper. Lentement. Marianne et Émilie, nos filles de 6 et 4 ans, peuvent marcher longtemps, mais à leur rythme. Elles aiment la randonnée en montagne tant qu’on les laisse observer les fourmis, les chèvres et les vaches, puis ramasser les trésors qu’elles voient en chemin : bouts de bois, cailloux, fleurs...
Repas dans la hutte
« On va s’arrêter pour manger », décrète Than au premier « village » qu’on rencontre. Village est un bien grand mot : quelques huttes de bambou sur pilotis, regroupées sur une crête surplombant des plantations de thé.
Une jeune femme en bottes de caoutchouc, jupe rouge et chandail rose en coton ouaté, nous accueille en bêchant son lopin de terre. On monte chez elle. C’est ici qu’on mange ce midi. Than et ses deux assistants, qui nous suivent partout, allument un feu de bois sur une plateforme dans un coin de la hutte. Il n’y a pas de cheminée. La fumée empeste l’unique pièce avant de filer par les interstices des lattes de bambou.
La jeune femme aide les trois Birmans à préparer le repas. C’est une beauté sauvage, au regard noir, et aux cheveux impeccablement coiffés, comme toutes les femmes du Myanmar.

Nos hôtes nous préparent une soupe aux nouilles, légumes et poulet. C’est bon. Nous mangeons assis par terre dans la hutte dépourvue de meubles. Le village a eu vent de notre arrivée. Des enfants se joignent à nous et fixent Marianne et Émilie d’un air hébété. Ils n’ont jamais vu d’enfants à la peau blanche, aux cheveux châtains et aux yeux verts ou bleus.

Nous faisons pipi dans la bécosse, à l’arrière, et marchons tout l’après-midi, croisant quelques promeneurs étonnés, puis arrivons dans une éclaircie au sommet de la colline où nous passerons la nuit. Le « moine en chef », un petit bonhomme d’une quarantaine d’années à soutane rouge et pieds nus, supervise une douzaine de novices âgés de 8 à 15 ans.
Alerte rouge
Il a l’air gentil, le moine, mais mon instinct me dit de garder l’œil sur mes filles. Les monastères d’Asie me rappellent les pensionnats des années 1950 au Québec, où les prêtres abusaient des enfants. Il règne ici la même ambiance malsaine qu’au siècle dernier chez nous : une société en manque d’éducation et un endroit isolé où cohabitent des enfants vulnérables et des moines célibataires.
J’espère me tromper, mais tous les ingrédients sont réunis pour un festival des abus.
Than nous emmène dans le village où nous prendrons le repas dans une grande hutte où vivent deux familles d’agriculteurs : sept enfants, les parents et les grands-parents. Éclairés à la chandelle, nous partageons un festin de curry au poulet, soupe aux nouilles, légumes sautés et une tonne de riz blanc.

Une douzaine de personnes, réunies autour du feu sur le plancher de bambou, nous observent en silence. Les gens sourient et chuchotent en nous regardant manger.
Les langues se délient et l’atmosphère se réchauffe : les hommes partagent une bouteille de whisky. Puis une autre. Et une autre.
Zone de guerre
On apprend que les parents d’une des deux familles sont partis vers une vie meilleure en Thaïlande depuis deux ans et demi. Ils ont laissé leurs deux jeunes enfants ici. Le couple travaille dans l’industrie de la construction, de l’autre côté de la frontière.
Est-ce facile d’obtenir un passeport en Birmanie et un visa de travail pour la Thaïlande ? que je demande à notre guide.
Than me regarde comme si j’étais un Martien. Un passeport ? Un permis de travail ? Es-tu fou ?
Le couple a marché une semaine dans la jungle et traversé illégalement la frontière thaïlandaise, m’explique notre guide. Personne ne sait précisément où ils sont. Ils envoient de l’argent pour leurs enfants.
Ils prévoient revenir quand ? Silence.
Than montre les collines qu’a franchies le couple pour se rendre en Thaïlande, là-bas, dans le noir. À une journée de marche. C’est la guerre derrière les collines. Personne n’a le droit d’y aller.
Nous sommes dans l’État Shan. Une milice indépendantiste veut séparer l’État Shan de la Birmanie. Le groupe armé a fait la paix avec la junte militaire, mais des combats persistent près d’ici, nous explique Than.
Il est revenu traumatisé de son trek derrière les collines : Than affirme avoir vu des enfants soldats brandissant des mitrailleuses. Et des villages shan rasés par l’armée birmane.
Attendez avant d’appeler la DPJ, amis lecteurs : nous ne sommes allés que dans des endroits paisibles et sécuritaires. Les touristes n’ont pas le droit d’aller dans les zones dangereuses. La scène la plus violente qu’ont vue nos filles ici, c’est un lézard avalant une mouche.

Les deux côtés se livrent à toutes sortes d’exactions, d’après ce que je comprends. Ce qui est certain, c’est que le régime militaire de Birmanie n’est pas populaire dans l’État Shan. Il n’y a aucune police, aucune présence de l’État, aucun service du gouvernement dans les collines où on se trouve. L’État birman ne leur apporte aucun bénéfice. Que de gros soucis.
On a vu un reportage, dans le Courrier international, révélant que les agriculteurs se sont remis à la culture du pavot sous la pression des militaires. La région serait le deuxième producteur mondial d’opium et d’héroïne, après l’Afghanistan. Les militaires encourageraient les fermiers à cultiver le pavot pour financer leur lutte contre les guérillas qui fleurissent un peu partout en Birmanie.
Jusqu’à 85 % des hommes seraient accros à l’héroïne dans certains villages. Ici, c’est plutôt le whisky.
« Regarde, les étoiles bougent », a dit Than, en titubant, les yeux levés vers le ciel, à la fin de la soirée.
Les étoiles bougent, Than ? Ce sont plutôt les nuages qu’on voit défiler devant la pleine lune.
Nous avons dormi collés comme des sardines tous les quatre, sur un matelas de bambou, Isabelle, Marianne, Émilie et moi. Il faisait froid. Le lit était dur. Je n’ai jamais été aussi heureux après avoir aussi mal dormi.

source (voir photos) http://www.ruefrontenac.com/marcofortier/17970-fortier-birmanie-collines
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Message  Sam_Sallung Mar 16 Fév 2010 - 1:39

Toujoura aussi plaisant a lire mais.......

Mais je reste dubitatif au sujet de certaines phrases :

"
On apprend que les parents d’une des deux familles sont partis vers une
vie meilleure en Thaïlande depuis deux ans et demi. Ils ont laissé
leurs deux jeunes enfants ici. Le couple travaille dans l’industrie de
la construction, de l’autre côté de la frontière.
Est-ce facile d’obtenir un passeport en Birmanie et un visa de travail pour la Thaïlande ? que je demande à notre guide.
Than me regarde comme si j’étais un Martien. Un passeport ? Un permis de travail ? Es-tu fou ?
"


Dommage que Nanyouth ne soit pas encore sur ce forum; je l'ai eu au telephone hier soir; j'espere qu'il va venir s'inscrire.

Je vais tenter une reponse qu'il ferait bien mieux que moi.

Il y a beaucoup de birmans qui vivent en Thailande et ce illegalement puisqu'ils n'ont pas de passeport et donc pas de permis de sejour.

MAIS, n'importe quel thai peut aller a l'Immigration declarer qu'un birman travaille pour lui (ou elle);
le thai paye une somme d'environ 1500 baht et le birman est desormais en situation officielle.
La ou ca se complique, pour le birman, c'est qu'en fait il devient l'esclave du thai qui tres souvent le fait travailler dur pour trois bols de riz par jour.
Tres rares sont les thai qui payent leurs esclaves en liquide et la prose de notre ami canadien me parait etre tout droit sortie de ses songes ou plutot des levres du birman qui lui a raconte ca; en effet impossible de perdre la face en disant la verite.

Quant a Birmanie 2* producteur d'opium dans le monde, c'est fort possible, mais avec moins de 5% de cette production puisque l'Afghanistan en produit 95% .

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Message  Admin Ven 19 Fév 2010 - 7:20

Les femmes, les enfants, Bouddha et moi

Jeudi, 18 février 2010
Un jour, Marianne voyait des femmes laver la vaisselle, dans la rivière au Myanmar, et elle m'a demandé : « Papa, pourquoi les femmes travaillent tout le temps et les hommes ne font rien? »

Bonne question, Marianne. À 6 ans, tu comprends déjà pas mal de choses.
C'est vrai que les femmes travaillent fort en Asie. En Thaïlande, au Népal, au Myanmar et au Vietnam — les pays qu'on a visités jusqu'à maintenant —, c'est partout pareil. Les femmes travaillent du matin au soir pendant que les hommes prennent le thé ou jouent aux cartes. C'en est choquant.

Ce sont des surhommes, ces femmes asiatiques! Les femmes bûchent sur les chantiers de construction, pieds nus. Elles transportent des tonnes de pierres et des tonnes de briques sur leur dos.
Ce sont les femmes qui vont chercher le bois pour la cuisine. On les voit le long des routes, en groupes, chargées comme un cheval. Ce sont aussi les femmes qui plantent, récoltent et transportent le foin.
Elles se tapent aussi la lessive, le ménage et s'occupent en même temps des enfants, bien sûr.
Les femmes ont les plus gros bras et le plus gros cerveau : ce sont elles qui gèrent les entreprises, la plupart du temps dans l'ombre d'un homme.
« Pourquoi c'est comme ça, papa? »
Hum... Je vais m'informer. On en reparlera un jour.
Si quelqu'un a une réponse intelligente à me suggérer, n'hésitez pas.
Les enfants aussi
Je vous parle du travail des femmes, mais savez-vous comment on construit une route au Myanmar?

Simple : sans aucune machinerie. On prend 25 femmes et 25 enfants et on leur donne chacun une pelle ou une pioche. Un ou deux hommes leur donnent des ordres, les bras croisés, à l'ombre sous les arbres.
J'ai vu cette scène à quelques reprises au Myanmar.
Plusieurs organisations ont dénoncé le travail forcé au Myanmar. Je ne sais pas si ces femmes et ces enfants — aussi jeunes que 12, 13 ans — qui construisaient des routes à bout de bras, sous un soleil de plomb, étaient victimes de « travail forcé ».
Je sais par contre qu'il y a des coups de pied au derrière qui se perdent.
Bouddha ne serait pas fier.
Un dernier mot au sujet des enfants du Myanmar.

À Amarapura, ancienne capitale du royaume, au centre du pays, se trouve un lac paisible, traversé par une charmante passerelle de 1,2 km tout en teck. Les gens viennent de loin pour assister au coucher de soleil ici.
Nous avons été accueillis par une armée d'enfants à Amarapura. Les petits monstres dévisageaient nos filles d'un air étonné. Ils vivent de toute évidence dans une pauvreté choquante. Vêtements crottés et déchirés. Morve au nez. Maladies de peau. Pieds nus dans les déchets.
J'ai promené mon regard aux alentours. Une vingtaine de temples et de pagodes abritant des Bouddhas d'or dressaient leurs toits au-dessus des arbres entourant le lac. Mais je n'ai vu aucune école.

source www.ruefrontenac.com
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Message  thanaka Sam 27 Fév 2010 - 8:31

Mercredi, 24 février 2010 09:14
Je suis monté sur mon vieux vélo chinois à une seule vitesse en m’imaginant sur la route 175 entre L’Étape et Chicoutimi. J’ai pédalé à 100 milles à l’heure. Au bout d’une minute, la chaîne a déraillé.

Trois Birmans sont tout de suite accourus pour m’aider à replacer la mécanique. « Go slowly », m’ont-ils dit, hilares, alors que je repartais en les remerciant, tout en sueur.
OK. Slowly...
Les maniaques de vélo vont me comprendre : trois mois sans rouler, c’est trois mois sans manger, trois mois sans respirer. J’avais l’impression de ratatiner, loin de mes deux roues, quand j’ai vu cette bécane d’un autre âge qui me faisait de l’œil. C’était à Bagan, au milieu du Myanmar. Un désert où se dressent 4 000 temples plantés là par des rois fous de grandeur, comme tous les rois, il y a neuf siècles.
Chaque temple était une ligne directe avec Bouddha. Plus les rois érigeaient de pagodes, plus ils tenaient leur pouvoir d’en haut. Moins ils avaient de problèmes ici-bas.

Les rois ont semé les temples de Bagan à la façon birmane : comme des artistes, n’importe où, sans ordre apparent, comme du basilic qu’on saupoudre sur des tomates-bocconcini. Un peu comme leur alphabet tout en rondeurs et en frisettes, les Birmans et leurs pagodes ne sont jamais là où on les attend.
Je suis reparti en imitant les autres cyclistes autour de moi. Slowly, mais quand même assez vite pour dépasser les charrettes tirées par des bœufs qui peinaient le long du chemin à une voie.
Je me suis dit que je roulais dans ce qu’on peut considérer comme un « paradis perdu ». Les voyageurs nourrissent tous cette quête vaine de parcourir un endroit « vrai », « authentique », où la main du touriste a rarement mis le pied. Une place pas trop quétaine, autrement dit. Bagan. L’Unesco voulait nommer Bagan au patrimoine mondial de l’humanité, mais les Birmans sont trop désorganisés, trop têtus ou trop lucides pour suivre les normes de restauration des temples imposées par les experts internationaux.
Les règles de... l'or
Ça viendra un jour, croyez-moi. Un jour, le Myanmar acceptera les gros dollars venus d’ailleurs pour restaurer les temples de Bagan selon les règles de l’or. De l’art, je veux dire.

Un jour, on ne pourra plus se promener en vélo chinois à une vitesse sur les routes sablonneuses menant à des grappes de pagodes décrépites au bout du désert. Un jour, on n’aura plus le droit de grimper sur ces pyramides pour le simple plaisir de grimper ou pour voir le plus beau coucher de soleil à l’est de Notre-Dame-du-Portage.
Un jour, les autocars climatisés rempliront de grands parkings au pied des pagodes et des guérites garderont l’accès à ce joyau du patrimoine, à l’ombre d’un Hilton avec spa et service de massage aux algues de boue bio sans pesticide. Un jour.
En attendant, Marianne et Émilie ont un plaisir fou, assises sur le porte-bagages derrière nos vélos. Vas-y, papa ! Vas-y, maman ! On va gagner la course contre les chèvres, contre les vaches et contre les vendeurs de petits bouddhas de plâtre qui nous harcèlent en courant.
Pourvu que la chaîne de ma bécane tienne le coup...

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