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Birmanie, la peur est une habitude

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Birmanie, la peur est une habitude Empty Birmanie, la peur est une habitude

Message  Admin Dim 18 Sep 2011 - 6:43

Birmanie, la peur est une habitude Birma10
Edition 2008

Les éditions Carabas prennent l'initiative de rééditer un livre précédemment publié en 2003 par l'association Khiasma, en l'actualisant copieusement afin que les évènements des quatre dernières années soient pris en compte. Sans doute pas l'œuvre la plus médiatisée sur le sujet, mais certainement une des plus documentées. Et une des plus courageuses, pou son approche frontale du sujet et son refus d'en faire un divertissement : le texte y prend clairement le pas sur la bande dessinée. Le résultat n'est pas austère pour autant : les dessins sont inventifs et recherchés... Mais les textes retournent le cerveau et les tripes.

Ces multiples coups de projecteur sur la Birmanie sont peut-être dus au fait qu'en cette année 2008, on "fête" les 20 ans du régime militaire qui fait régner la terreur là-bas. Le SLORG (Conseil d'état pour la restauration de la loi et de l'ordre) fait de la vie en Birmanie un véritable enfer, pour les civils comme pour les soldats, depuis 1988 (même si la situation n'était pas particulièrement rose précédemment). A travers les témoignages de différentes personnes ayant vécu (ou vivant toujours) en Birmanie (ou plutôt au Myanmar, le nom officiel du pays que la plupart des gens refusent d'utiliser), l'album édité par Carabas évoque les réalités avec une précision qui laisse une boule dans la gorge. Humiliations, viols, violences... Ce
type de document fait brutalement baisser l'espoir qu'on peut placer dans la nature humaine.

A côté de la violence des textes, les pages de bande dessinée apparaissent presque comme des respirations. Un paradoxe : on s'attendait justement à ce que l'image ait un impact plus fort que les mots. Mais le choix graphique ici est plutôt d'évoquer les différents aspects du problème à travers des histoires elliptiques, parfois presque expérimentales, dessinées par divers artistes qui se rejoignent dans un usage assez cohérent du noir et blanc malgré leur dissimilitudes.

Clair, documenté et argumenté, l'album propose, en exergue des textes et des bandes dessinées, une carte détaillée et surtout un historique du pays : rapide jusqu'en 1988, il devient minutieux par la suite et reprend particulièrement les principaux évènements de janvier 2005 à octobre 2007. Histoire de rappeler que les évènements ont lieu maintenant, pas seulement à l'époque où certains des témoignages ont été recueillis (certains ont plus de dix ans). Mais quel pays va se décider à porter secours à une Birmanie dont le mal-être ne menace pas son confort (le pays est loin et il ne fournit pas spécialement de pétrole) ? De l'aide, les gens en demandent, mais ils n'obtiennent que la venue de sociétés comme Total qui travaillent avec le gouvernement militaire. Après tout, business is business.

Difficile de déterminer l'impact qu'un ouvrage à la diffusion aussi confidentielle peut avoir ; mais combiné aux autres appels à la prise de conscience, il pourrait bien être l'aliment de la réaction. Les Droits de l'Homme ont encore du chemin à faire.

source http://bd.krinein.com/birmanie-peur-est-habitude-7341.html


Une œuvre collective rassemblant témoignages et bandes dessinées, qui font comprendre et ressentir le quotidien des birmans, pris au piège d’un régime totalitaire brutal. Édifiant et poignant.
L'histoire : Après un avant-propos explicitant ce choix de combiner témoignages concrets et bandes dessinées, l’introduction rappelle l’histoire récente et la situation politique de la Birmanie.
Une humanitaire raconte son expérience durant 1 an en Birmanie, marquée par les négociations permanentes à mener avec les responsables militaires. En regard, La peur analyse les états d’esprit des forces en présence en Birmanie, avec de part et d’autre des individus déterminés et terrés dans la peur de l’autre.
Le témoignage d’un jeune soldat déserteur est illustré par L’Homme qui court, qui raconte par ellipse la vie de jeunes soldats pris dans la tourmente, contre leur volonté.
Le codirecteur de Earth Rights international explique l’impact de l’investissement de TOTAL sur la région traversée par son pipeline. Matin calme raconte ensuite la chute des étudiants birmans ayant fait le choix de la lutte armée, mais dont le QG est géographiquement gênant.
Au témoignage d’un travailleur forcé, est accolé Le Pays aux mille pagodes, illustrant le voyage de touristes dans une Birmanie apparemment lisse et aseptisée.
Bo Kyi relate sa vie d’opposant et de prisonnier politique. J’étais absent quand je me suis réveillé imagine la vie d’un paysan qui se fait incarcérer et dépouiller, mais qui se résigne et accepte l’injustice.
Une femme rohingya raconte dans quelles circonstances elle a été poussée à fuir la Birmanie pour le Bangladesh. Survie clandestine illustre le quotidien dans les bidonvilles de ces réfugiés misérables et désespérés.

Ce qu'on en pense sur la planète BD : Birmanie, La peur est une habitude est une œuvre ambitieuse. L’ambition du collectif d’auteurs est d’abord de diffuser avec rigueur une information exacte sur la situation en Birmanie. Cette mise au point intervient alors que l’actualité birmane a quitté les feux de la rampe télévisuelle, après avoir occupé une grande place dans les journaux de la fin 2007, et permet de mieux comprendre les conflits qui ont eu lieu et leurs enjeux. Les témoignages permettent également de prendre conscience de la lourdeur de la chape qui pèse sur les birmans et de la violence d’un régime qui n’a rien à envier au Stalinisme des goulags et des purges. Les auteurs ont été également ambitieux dans leurs choix artistiques. Les six bandes dessinées sont toutes construites sur un canevas différent. Souvent poétiques, parfois franchement elliptiques, leur lecture n’est pas immédiate et nécessite parfois la petite explication de texte qui est donnée en début de chapitre. Malgré cela, par un travail d’impressionnisme, toutes réussissent à accentuer le malaise qui est forcément suscité par la violence des différents témoignages. Le choix de la bande dessinée comme instrument artistique au service de la prise de conscience apparaît ici judicieux et réussi.

source http://www.planetebd.com/bd/carabas/birmanie-la-peur-est-une-habitude/-/4897.html

http://www.amazon.fr/Birmanie-peur-est-une-habitude/dp/2351004094/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1316327235&sr=8-1

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