l'esprit voyageur en asie du sud-est
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

Les anneaux de la tradition - Les colliers des femmes-girafes Padongs

Aller en bas

Les anneaux de la tradition - Les colliers des femmes-girafes Padongs Empty Les anneaux de la tradition - Les colliers des femmes-girafes Padongs

Message  thanaka Lun 19 Oct 2009 - 14:26

Les colliers des femmes-girafes padongs étaient une attraction touristique fructueuse. Mais les curieux se font rares, et l'accès à l'enseignement fait reculer la tradition. Etat des lieux, avec The Irrawaddy, Aye Chan Myate.

Même si on les comparait à des zoos humains, avec leurs habitants semblables à des oiseaux exotiques en cage, les villages touristiques padongs de la province de Mae Hong Son étaient jusqu'ici relativement prospères. Mais, selon U Ladu, le chef padong de Ban Nai Soi, ils ne peuvent plus compter sur la venue de touristes attirés par leurs femmes-girafes, connues pour les anneaux en bronze qu'elles portent autour du cou, le nombre de visiteurs étrangers a brusquement chuté.
Les Padongs, membres de l'ethnie karen, font partie des 200 000 réfugiés birmans installés en Thaïlande. Les touristes étrangers qui voulaient voir et photographier les femmes padongs avec leurs anneaux de bronze devaient payer 5 euros pour entrer dans les villages. Pendant le boom touristique des années 1990, ces femmes pouvaient gagner jusqu'à 60 euros par mois en posant pour les curieux et en leur vendant des souvenirs. Ban Nai Soi, le principal village padong, attirait alors quelque 1 200 touristes par an. Les Padong vivaient mieux dans les villages touristiques de Thaïlande qu'en Birmanie. Et les autorités locales ainsi que les tour-opérateurs étaient ravis. En 2008, le gouvernement thaïlandais a refusé des visas de sortie à vingt Padongs invités à se réinstaller en Finlande et en Nouvelle-Zélande. Des observateurs ont accusé les Thaïlandais de vouloir garder les Padongs pour ne pas perdre ce créneau touristique.

Mais, avec la concurrence régionale, les désordres politiques et la crise économique mondiale, le nombre de touristes en Thaïlande a fortement baissé (- 20 % pour les premiers mois de 2009) et l'offre thaïlandaise risque de ne plus être suffisante pour retenir les Padongs. Pourtant, ici, les enfants bénéficient de l'accès à l'enseignement. "Beaucoup d'enfants de Ban Nai Soi vont à l'école dans le camp de réfugiés karens qui se trouve à une heure de marche du village", indique U Lay Maung, le président du Comité de réfugiés karens, "et un nombre croissant de Padong ne mettent plus les anneaux à leurs filles lorsqu'elles sont scolarisées."

Ma Hu Htee, la femme d'U Ladu, porte le collier de bronze, mais elle ne le met pas à sa fille, inscrite en neuvième année à l'école du camp. "Au début, nous étions une cinquantaine à porter les anneaux dans ce village, dit-elle, mais aujourd'hui nous ne sommes plus que vingt-trois. Avec l'âge, on arrive à supporter les regards des autres, mais nous ne voulons pas que nos enfants souffrent lorsqu'ils vont à l'école. On ne sait pas vraiment comment on en est venu à porter le collier. Mes parents ont commencé à me mettre des anneaux autour du cou à l'âge de 6 ans, comme l'avaient fait leurs propres parents."

Pour certains, ces anneaux étaient censés rendre les femmes plus belles et constituer un signe de richesse. Pour d'autres, ils devaient leur éviter d'être enlevées par une autre ethnie en les enlaidissant. Enfin, selon un mythe tribal, ils protégeaient les femmes des tigres. Mais, quelle que soit la raison, ces colliers sont préjudiciables à celles qui les portent.

Au fur et à mesure que l'enfant grandit, le collier s'allonge, ce qui, en compressant ses clavicules, fait paraître son cou plus long. Un collier porté par une femme adulte peut comporter plus de vingt anneaux et peser 5 kilos. Dans les trois villages touristiques padongs de la province de Mae Hong Son, les femmes sont de moins en moins nombreuses à porter le collier traditionnel. "A l'époque où le tourisme était florissant, des compagnies privées thaïlandaises prenaient soin de l'éducation des Padongs et offraient des bourses à leurs enfants", explique U Lay Maung, en ajoutant que toutes les brochures touristiques de la province montraient une photo d'une femme padong portant le collier. "Mais les jeunes veulent abandonner le collier pour faire des études", poursuit-il. Et de raconter que certaines filles, douées pour l'apprentissage des langues, ont gagné de l'argent en servant de guides aux touristes.

U Ladu, lui, sait ce qu'il veut pour sa fille. "Elle pourrait se marier à quelqu'un du coin dans trois à quatre ans et rester ici, dit-il, mais moi, je veux qu'elle se réinstalle dans un autre pays où elle pourra poursuivre ses études."

source Courrier International
thanaka
thanaka
Admin

Localisation : il existe une application pour ça
Messages : 2606
Date d'inscription : 31/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum