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De petits pas vers l’autonomie du Sud

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De petits pas vers l’autonomie du Sud Empty De petits pas vers l’autonomie du Sud

Message  Admin Jeu 5 Nov 2009 - 17:54

Pour mettre un terme à l’insurrection qui ensanglante la région à majorité musulmane, Bangkok pourrait lui laisser une plus grande marge de manœuvre.

L’idée d’accorder une certaine forme d’autonomie ou d’autodétermination aux trois provinces du Sud thaïlandais à majorité musulmane en proie à l’insurrection ne date pas d’hier [voir CI n° 973, du 25 juin 2009]. Mais elle revient aujourd’hui sur le tapis après avoir été évoquée par le Premier ministre malaisien, Najib Razak, en marge du sommet de l’ASEAN (Association des nations du Sud-Est asiatique) fin octobre. C’est une bonne chose. Selon lui, l’autonomie pourrait apporter une réponse aux violences qui règnent dans l’extrême Sud et qui, au cours des cinq dernières années, ont fait plus de 3 800 victimes. Le Premier ministre thaïlandais Abhisit Vejjajiva a réagi positivement, en invitant son homologue malaisien à l’accompagner dans la région en décembre prochain afin de se pencher plus avant sur la question de l’autonomie.

Sachant que la Thaïlande et la Malaisie ont une frontière commune de plusieurs centaines de kilomètres et que certains extrémistes ont, selon toute évidence, trouvé refuge dans le nord de la Malaisie, le soutien de Kuala Lumpur pourrait être précieux. Reste qu’accorder un certain degré d’autonomie ne constituera pas nécessairement la clé pour mettre fin à la violence et répondre aux attentes de la majorité des habitants, qu’ils soient ethniquement malais ou bouddhistes thaïs. Plutôt que de leur imposer une décision venant d’en haut, on devrait au moins les consulter. Souhaitent-ils obtenir cette autonomie ? Et, si oui, sous quelle forme ?

Rappelons en outre que la violence n’est pas uniquement le fait des insurgés, dont la véritable nature demeure d’ailleurs un mystère. De nombreux autres criminels, notamment des trafiquants de drogue ou de bois, sont manifestement eux aussi derrière une bonne part des violences. Un autre problème majeur, source d’un ressentiment répandu chez les musulmans envers la bureaucratie et l’administration centrales, est le sentiment profondément ancré de ne pas être traités avec justice et équité. La façon dont le gouvernement a géré les tragédies de Tak Bai et de Krue Se, en 2004, est en cela révélatrice. Dans le cas de Tak Bai, le tribunal provincial de Songkhla a conclu, en mai 2009, que les 78 victimes étaient mortes asphyxiées dans un camion alors qu’on les conduisait dans un camp militaire pour les interroger, mais aucun officiel n’a été poursuivi. De même, pour le massacre de la mosquée de Krue Se, qui a fait 108 victimes, aucun responsable n’a été traduit en justice. Pour de nombreux musulmans, ce sont là des signes criants de la partialité de la justice.

Malgré tout, en dépit de ces réserves, l’idée d’accorder une certaine autonomie politique représente un pas dans la bonne direction. A condition, bien sûr, que les principaux intéressés soient invités à prendre part aux décisions.

source Courrier International
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