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Tourisme : ces pays de la sub-région du Mékong qui font rêver

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Tourisme : ces pays de la sub-région du Mékong qui font rêver  Empty Tourisme : ces pays de la sub-région du Mékong qui font rêver

Message  Admin Dim 20 Nov 2011 - 11:56

Le Cambodge, le Laos, le Myanmar et le Vietnam ont convenu de travailler main dans la main pour développer leur tourisme. En 2010, ces quatre pays de la sub-région du Mékong ont accueilli 11 millions de voyageurs étrangers.

À la mi-septembre à Hô Chi Minh-Ville, les ministères du Tourisme du Vietnam, du Cambodge, du Laos et du Myanmar ont participé à la conférence de promotion de l'investissement dans le tourisme ayant pour thème "Quatre pays, une destination". Cet événement a réuni plus de 200 représentants de ministères, localités, organismes diplomatiques, chefs de projets du secteur du tourisme de ces quatre pays. La conférence avait pour objet particulier la mise en œuvre de la Déclaration commune sur le tourisme entre ces nations de la sub-région du Mékong, l'initiative "Quatre pays, une destination" ayant été avancée fin septembre 2010 par les quatre ministres du Tourisme à l'issue de leur 1re conférence. "Quatre nations, une destination" a aussi pour objectif de présenter les projets de développement du tourisme et de discuter des mesures pour stimuler l'industrie sans fumée.

Ces dernières années, "Trois pays (Vietnam, Laos, Cambodge), une destination touristique" était le thème maître du Salon international du tourisme de Hô Chi Minh-Ville. Cette année, le Myanmar a été bien accueilli pour s'engager dans cette coopération. Ainsi les quatre nations se sont accordées pour approfondir leur coopération touristique en vue d'encourager les échanges d'informations et d'expériences sur l'aménagement du secteur du tourisme, l'investissement dans ce dernier ainsi que le développement des services touristiques. L'objectif de cette coopération est de faciliter le déplacement des visiteurs dans cette région, de concevoir de nouveaux circuits transnationaux, notamment par route tels ceux de caravanes.

En 2010, le Cambodge, le Laos, le Vietnam et le Myanmar ont accueilli près de 11 millions de touristes étrangers, soit une hausse de 25% par rapport à l'année précédente, a rappelé le ministre vietnamien de la Culture, des Sports et du Tourisme, Hoàng Tuân Anh.

Le ministre cambodgien du Tourisme, Thong Khon, a fait savoir que les arrivées internationales au royaume ont progressé de 16% en 2010 pour atteindre 2,5 millions de touristes étrangers, dont notamment celles en provenance du Vietnam. Environ 470.000 Vietnamiens ont voyagé au Cambodge en 2010 et et déjà plus de 360.000 pour les seuls sept premiers mois de cette année.

Chaque jour, le Cambodge reçoit 13 vols en provenance du Vietnam. Pour tout 2011, le Cambodge compte recevoir 2,7 millions d'étrangers, puis 4,5 millions en 2015.

Le Laos compte actuellement 1.493 sites touristiques déjà planifiés dont 435 sites culturels, 849 sites naturels et 209 sites historiques, a indiqué le chef adjoint du Département général du tourisme du Laos, Vang Rattanavong. Ce pays, dont le tourisme connaît une croissance annuelle de 29% depuis 20 ans, compte encore un bon millier de sites qui attendent un investissement dans leurs infrastructures et leurs services.

Le tourisme vietnamien a prévu le développement d'une trentaine de sites touristiques de niveau national, ainsi que de dix localités spécialisées dans le tourisme. Le Vietnam s'était donné l'objectif d'attirer dix millions de touristes étrangers en 2020 et 47 millions de touristes domestiques.
En 2010, le pays a accueilli cinq millions d'étrangers et 28 millions de concitoyens.

Formidable potentiel

Le Cambodge, le Laos, le Vietnam et le Myanmar disposent d'un formidable potentiel de développement touristique. Ces pays possèdent près de dix sites inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO, de beaux paysages naturels, de nombreux sites pittoresques, des héritages culturels variés et des populations hospitalières.

Le Vietnam a par ailleurs des atouts pour développer un tourisme maritime avec ses plages magnifiques et divers sites de renommée internationale comme la baie d'Ha Long, My Son, Hôi An, le parc national de Phong Nha-Ke Bàng... Le Cambodge est lui réputé pour les temples d'Angkor, sans parler des plages immaculées de sable blanc à Sihanoukville. De son côté, le Laos attire les touristes avec ses milliers de pagodes et d'innombrables statues du Bouddha, outre une nature sauvage, préservée intacte, qui suscite un grand attrait de la part des étrangers. Quant au Myanmar, il possède aussi nombre de pagodes de couleurs vives et beaucoup de beaux sites naturels. Le Myanmar, sur lequel les informations restent encore peu nombreuses, conserve une grande part de mystère et attire de plus en plus de touristes.

Le projet de renforcement de la coopération dans le tourisme entre les quatre pays est très prometteur en terme de perspectives de développement du tourisme de cette région, outre que cette coopération permet à ceux-ci de mieux concurrencer les autres grands acteurs de la région tels la Thaïlande et la Chine.

Toutefois, une quantité non négligeable d'obstacles se dressent devant le développement du tourisme de ces quatre nations, avec en tête les infrastructures.

Le cas du Vietnam, dont les infrastructures apparaissent comme étant les plus développées par rapport à celles des trois autres nations, ne dispose pas encore d'un réseau routier assez bon pour faciliter le déplacement des touristes. Prenons l'exemple du trajet reliant Hô Chi Minh-Ville à Phan Thiêt, une station balnéaire du Centre réputée. La distance Hô Chi Minh-Ville-Phan Thiêt est presque identique au trajet Bangkok-HuaHin (Thaïlande). Alors qu'il faut seulement 2h30 aux touristes pour relier ces dernières, il en faut près de cinq pour couvrir la distance au Vietnam.

Puisque les infrastructures routières des quatre pays sont mauvaises, il faut du temps pour se rendre de tel à tel endroit. Ainsi, rares sont les tours reliant trois ou quatre pays, car cela coûte cher tant sur le plan financier que temporel.

Parmi ces quatre pays, les liaisons routières, fluviales et aériennes entre le Vietnam et le Cambodge sont considérées comme les meilleures. Les touristes peuvent se déplacer facilement entre ces deux pays par différentes voies. Ces dernières années, le nombre de déplacements par bateau ou par voie routière entre le Vietnam et le Cambodge ne cessait d'augmenter. Les voyagistes proposent souvent des tours reliant le Vietnam et le Cambodge de 14-15 jours en moyenne. Les touristes peuvent opter pour les navires touristiques Jayavarman, La Marguerite, Pandaw, Toum Tiou... qui font la navette entre la province d'An Giang (Vietnam), Phnom Penh (Cambodge), puis Siem Reap durant huit jours, ce moyennant 3.000 dollars par personne. Mais il est difficile de réserver des chambres sur ces navires qui sont loués par des agences de voyage étrangères durant toute la saison touristique.

Dans la mesure où réseau routier ne répond pas aux exigences du tourisme moderne, le rôle de Vietnam Airlines -l'unique compagnie d'aviation proposant des vols reliant ces quatre nations- s'avère très important dans le développement du tourisme de la région. Mais le nombre de vols reliant ces nations diffère en fonction des destinations. S'il y a 49 vols au départ de Hô Chi Minh-Ville ou de Hanoi pour Phnom Penh ou Siem Reap, il n'y a que 21 vols par semaine reliant Hanoi ou Hô Chi Minh-Ville aux deux grandes villes du Laos (Vientiane et Luang Prabang), et huit vols entre Hanoi ou Hô Chi Minh-Ville et Yangon (Myanmar). Pour rééquilibrer les débats, le directeur adjoint du Vietnam Airlines, Trinh Hông Quang, affirme que Vietnam Airlines accorde la priorité au développement de lignes aériennes au sein de ces quatre nations d'ici à 2015.

Outre la liaison aérienne, il faut également s'intéresser au développement de la liaison maritime. Le Vietnam, avec ses 3.260 kilomètres de côtes, a toutes les cartes en main pour développer son réseau de ports maritimes pouvant accueillir les grands navires de croisière. Cela étant dit, le Vietnam n'a toujours pas de ligne maritime reliant les régions du pays aux autres pays régionaux. De plus, il n'y a ni port maritime spécialement conçus pour les navires de croisière, ni de flottille de navires touristiques de grande taille.

En plus des communications et transports, les infrastructures touristiques sont aussi dans le viseur. En effet, peu d'hôtels trois et quatre étoiles sont au standard international, que ce soit au Cambodge, au Laos ou au Myanmar. Du coup, la plupart des touristes se rendant dans l'un ou l'autre de ces pays optent pour des hôtels cinq étoiles et se déplacent en avion. Cette situation fait que si le séjour est long, le prix du tour est élevé, ce qui bien évidemment se ressent sur les ventes, peu ou pas au rendez-vous.

À tout cela viennent s'ajouter les formalités administratives concernant l'entrée dans les pays. Les touristes, une fois arrivés au Laos ou au Cambodge, peuvent obtenir facilement leur visa aux postes frontières. Il leur suffit de remplir une déclaration, de s'acquitter d'une certaine somme et d'attendre quelques minutes pour obtenir le visa. Mais au Vietnam et au Myanmar, les formalités d'octroi du visa sont plus compliquées. Pour pouvoir obtenir un visa d'entrée au Vietnam et au Myanmar aux postes frontières, les touristes doivent auparavant remplir certaines formalités dans les ambassades ou consulats du Vietnam, du Myanmar, lesquels ne sont pas si nombreux que cela dans le monde. "Il n'est pas question pour le Vietnam et le Myanmar d'exempter de visa les touristes étrangers. Il leur faut juste simplifier les formalités de délivrance", affirme le directeur du voyagiste international Exotissimo à Hô Chi Minh-Ville, George Ehrlich-Adam. Une des mesures efficaces qui résoudrait ce problème consisterait à octroyer un visa commun pour ces quatre nations. Muni de cet unique visa, le touriste pourrait alors se rendre dans les quatre pays sans se soucier de telle ou telle formalité.

Selon les dernières estimations de l'Organisation mondiale du tourisme, les touristes ont tendance à changer de destination. Ils choisissent plutôt l'Asie de l'Est, le Pacifique et l'Asie du Sud-Est. En 2010, l'Asie de l'Est et le Pacifique ont dépassé l'Amérique pour devenir la 2e région, après l'Europe, en matière d'attrait des touristes étrangers (22% des parts de marché). Dans le tourisme de l'Asie de l'Est et du Pacifique, celui de l'Asie du Sud-Est joue un rôle important, avec 36% du nombre de visiteurs et 38% des recettes du secteur.
D'ici 2020, l'Asie du Sud-Est devrait accueillir 125 millions de touristes internationaux. Sur la période 2010-2020, le rythme de croissance de visiteurs dans cette région sera vraisemblablement de l'ordre de 6%, soit supérieur à la moyenne mondiale.

Hoàng Hoa/CVN
20/11/2011

http://lecourrier.vnagency.com.vn/default.asp?page=newsdetail&newsid=77294
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Tourisme : ces pays de la sub-région du Mékong qui font rêver  Empty L’Asie du Sud-Est plébiscitée par le site de voyage de CNN

Message  Admin Mer 26 Sep 2012 - 8:35


Evidemment, tout classement est sujet à discussion. Ceux établis par le site CNNGo.com n’échappent pas à la règle. En juin, le site de voyage de CNN avait classé Jakarta parmi les villes les plus détestables au monde. Cette « distinction » avait provoqué la polémique en Indonésie. Néanmoins, force est de constater que CNNGo.com se montre plutôt élogieux envers les principales destinations touristiques d’Asie du Sud-Est en mettant régulièrement en avant leurs attraits. Ainsi, dans la catégorie «bouffe de rue », les gargotes de Bangkok, Hanoi, Penang et Singapour servent parmi les meilleurs plats au monde. Côté marché, CNNgo.com encense ceux de Bangkok. Selon le site, le marché Or Tor Kor est réputé pour la qualité de ses produits frais, au même titre que celui de Kreta Ayer Wet dans le quartier chinois de Singapour. Or Tor Kor est situé tout près du non moins réputé Chatuchak, le grand marché du week-end de Bangkok.

Autre exemple de l’attrait touristique des pays d’Asie du Sud-Est qui ravira les amoureux de la nature, l’île de Bornéo fait partie des sept îles les plus réputées en matière d’éco-tourisme. Même si CNNGo.com reprend ce classement, cette constatation émane d’une étude mise en ligne sur le site mother nature network (mnn.com). Ce réseau rappelle que l’île abrite le célèbre mont Kinabalu, qui culmine à 4.095 m et surplombe un vaste parc naturel au Sabah malaisien. L’île de Bornéo, la quatrième plus grande au monde (736.000 km2), est occupée par Kalimantan (partie indonésienne), les deux Etats malaisiens de Sarawak et de Sabah et le sultanat de Brunei. Selon mnn.com, Bornéo est l’un des meilleurs endroits pour faire des trecks en milieu tropical.

http://asie-info.fr/2012/09/26/lasie-du-sud-est-plebiscitee-par-le-site-de-voyage-de-cnn-510628.html?utm_source=dlvr.it&utm_medium=facebook
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Tourisme : ces pays de la sub-région du Mékong qui font rêver  Empty Myanmar : les pagodes d’or de l’ancienne Birmanie

Message  Admin Jeu 4 Oct 2012 - 8:46

Le Myanmar, le pays des pagodes, est aujourd’hui tendance. Aussi bien pour les visiteurs individuels que pour les groupes Corporate. Car, l’ex Birmanie, longtemps restée à l’écart des grands flux touristiques, s’ouvre clairement. Et même si le pays manque encore d’infrastructures hôtelières haut de gamme et se révèle au final assez cher, il faut se dépêcher.

Alors, Myanmar ou Birmanie ? Officiellement, c’est Myanmar qu’il faut dire ; depuis que les militaires au pouvoir ont décidé, en 1989, de changer le nom du pays. Pourtant, et même si la dénomination Myanmar est reconnue depuis 2001 par les Nations Unies, Aung San Suu Kyi, célèbre opposante au régime, prix Nobel de la Paix, déclare “préférer le nom de Birmanie, car celui de Myanmar a été autoritairement décrété sans consultation du peuple”. Voilà. Et c’est pareil pour un certain nombre de villes, dont Rangoon, rebaptisée Yangon, ou Pagan, désormais orthographiée Bagan…


Aung San Suu Kyi. “La Dame”, comme on dit ici. Omniprésente lorsque, d’aventure, on réussit, de préférence hors d’un endroit public, à soulever le voile opaque qui drape les conversations. Une lady, presqu’une reine, dont on ne manque pas de montrer la maison – on aperçoit surtout son mur d’enceinte et le toit – installée sur l’autre rive du lac Inya, longée par la route allant de l’aéroport au centre historique de Yangon.

Le centre-ville donc ! Sur le coup, et à l’occasion d’un premier city tour, un saisissement de façades d’immeubles ex-coloniaux – autrefois sans aucun doute magnifiques – sur lesquelles se laissent aujourd’hui aller des arbrisseaux rebelles. Mais aussi une foultitude de murs lépreux, dégoulinants de moussons successives, des avenues droites comme des I, des rues tout aussi raides –mais encore plus chaotiques – , des bâtiments cages à poules dont les balcons croulent sous le linge à sécher… On l’aura compris : Yangon, l’ancienne capitale abandonnée par la junte militaire en 2005 au profit de Nayptidaw, ville créée de toutes pièces à 320 km plus au nord, n’invite pas, de prime abord, à la digression poétique. Disons-le même tout de go : Yangon est moche, et même très moche. C’est bien plus tard qu’on reviendra sur sa toute première impression.

Une des merveilles du monde
Car heureusement, en contrepoint à ce micmac monumental, cinq millions d’habitants peuplent cette capitale qu’on jurerait arrêtée dans le temps. Des habitants qui s’activent – point trop n’en faut tout de même, Yangon n’est ni Bangkok, ni New York – à l’ombre de ses innombrables pagodes, dont la Shwedagon, sans doute l’une des plus belles du monde. L’une des plus émouvantes aussi, avec un dôme d’or s’élevant à 98 m au-dessus de sa base et qu’on aperçoit de partout dans la ville. Depuis fort longtemps d’ailleurs, même si, contre la légende qui l’a faite naître il y a plus de 2500 ans, du vivant du Bouddha, les archéologues penchent plutôt pour une première pierre posée entre les VIe et Xe siècles. Ce qui lui a tout de même laissé le temps d’être détruite, reconstruite, bousculée par des tremblements de terre, pillée par des Portugais, profanée par des Anglais, ravagée par le feu, théâtre d’un attentat perpétré par la Corée du Nord et plus récemment témoin d’événements sociaux qui ont fait la une de tous les journaux du monde… On le voit, une vie mouvementée dont un œil non averti est aujourd’hui bien incapable d’en déceler les séquences.

Que d’or, que d’or…
Alors, inévitablement lorsqu’on a fait le voyage jusqu’au Myanmar, on grimpe vers le lieu le plus sacré du pays dans la pénombre d’escaliers couverts – il y en a un à chaque point cardinal, mais aussi un ascenseur pour sacrifier à la modernité –, pour déboucher sur une gigantesque esplanade de marbre blanc, éblouissante au soleil, brûlante sous les pieds qu’il serait sacrilège de ne pas avoir nus. Mais la vraie surprise, c’est que l’énorme stupa, entièrement plein, recouvert de 700 kg d’or, est coiffé d’un globe, d’or bien sûr, mais, qui plus est, serti de 4000 pierres précieuses et prolongé par une girouette incrustée, quant à elle, de 1100 diamants et d’un millier d’autres joyaux. Partout, ce ne sont que kiosques, statues de Bouddha multicolores, oratoires, pavillons, temples, clochetons, fontaines… Le tout évidemment ruisselant d’or.

Et puis il y a la foule… Une foule décontractée – car on est décontracté dans une pagode ; on prie certes, mais on rit fort aussi, on dort, on discute, on pique-nique même –, une cohue de fidèles venus en pèlerinage du fin fond du pays ou, plus simplement, de Yangon. Sans compter les innombrables religieux, eux aussi très à leur aise, qui ponctuent le lieu de leurs robes, safran pour les hommes et moinillons, rose pour les nonnes et les petites filles. Il n’est d’ailleurs pas rare lorsqu’on s’assoit à l’ombre d’un pavillon, fatigué par tant de décorum, il n’est pas rare donc que l’un d’entre eux vienne s’entretenir en anglais avec l’étranger. De quoi parle-t-on ? Du Myanmar, de la France, des coutumes et des différences… On sent bien que l’on aimerait parler de tout autre chose, mais on préfère rester sur sa réserve. On ne sait jamais, les mauvais souvenirs laissés par l’un des régimes les plus répressifs du monde ne sont jamais très loin. Puis le soir tombe, et c’est la lumière des projecteurs qui prend la relève. Tout simplement féérique.

Boutiques en ribambelle
Elle monte, cette lumière, tout doucement, étage par étage jusqu’à la flèche qui lance tous ses feux dans la nuit birmane. Il n’y a d’ailleurs bien qu’elle à s’illuminer ainsi. Car, à part quelques bars d’hôtels et de rares échoppes du quartier chinois, tout ou presque ferme à 22 heures. Sans aucun doute, Yangon doit compter parmi les capitales qui se couchent le plus tôt… Alors, il faut faire pareil, se mettre au lit très tôt pour se lever aux aurores.

Réveil matinal donc et départ pour le marché Bogyoke Aung San, aussi appelé Scott Market, du nom de son fondateur britannique. On trouve de tout sous le toit de ce grand marché fondé en 1928 et qui a su garder un vrai cachet colonial. Des fruits et légumes multicolores, de la viande bien sûr, mais aussi et surtout une ribambelle de petites boutiques – 2000 au total : d’articles de souvenirs plus ou moins heureux, de longis – ces carrés d’étoffe à petits carreaux que portent la majorité des hommes – , d’objets de la vie quotidienne en fer-blanc, de produits de l’artisanat, de tongs, de T-shirts et… d’antiquités, fausses ou vraies, sur lesquelles on s’attardera. Sur les fausses surtout, car les vraies, même si elles se négocient sans problème, sont interdites d’exportation. Ce marché-là est la première réelle occasion de rencontrer le peuple birman, dont la réputation de civilité, de gentillesse, de curiosité positive face à l’étranger, n’est plus à faire.

Passez-moi le 22, à Yangon
Dehors c’est pareil, puisque le marché Bogyoke jouxte le quartier colonial, construit en damier par les Anglais. Ce qui, à défaut de lui donner le charme tortueux qu’ont presque toutes les vieilles villes, permet de se repérer extrêmement facilement. La foule est dense, les étals sont posés à même le trottoir, la popote se mitonne accroupi dans la rue, les bouquinistes étalent par terre. Les bus surchargés se font doubler par des vélos taxis tandis qu’à l’ombre d’un teck, une table branlante accessoirisée d’un téléphone fixe a vite fait de transformer une aimable personne en téléphoniste. Le Myanmar, c’est l’Asie du Sud-Est évidemment, mais c’est l’Asie du Sud-Est restée dans son jus, un peu comme si elle s’était arrêtée dans les années 70.

Et puis, il y a les bâtiments dont la majorité est passablement décatie. Mais il y a aussi les autres, ceux qui ont été restaurés ou réhabilités, et qui donnent une idée de ce qu’a pu être la splendeur de Yangon lorsqu’elle s’appelait Rangoon et se donnait des airs tantôt edwardiens, tantôt victoriens. Il y a ainsi, dans un tout petit périmètre, plus ou moins bien entretenu, plus ou moins bien réhabilité, l’hôtel de ville, le bâtiment de la haute cour de justice, le siège de la Myanmar Port Authority, le tribunal, l’ambassade de Grande-Bretagne, celle d’Australie. Et surtout le fameux hôtel Strand, lieu de légende construit en 1901, l’un des plus grands hôtels de toute la région, aujourd’hui redevenu un vrai palace avec son bar anglais so british et son salon de thé avec fauteuils en rotin et ventilateurs au plafond. Un délice de nostalgie.

Du coup, on est réconcilié avec Yangon, une pièce de théatre qui a le chic pour rater son entrée et le talent d’attaquer en beauté le deuxième acte en ouvrant le rideau sur des lacs en pleine ville, les lacs Inya et Kandawghi par exemple. Ce ne sont alors que promenades sur pilotis, parcs exubérants, maisons de thé reposantes et quartiers résidentiels très cossus… Une réelle douceur de vivre qu’accentue un sentiment de vraie sécurité. Car, si l’on fait exception des trottoirs défoncés, on marche normalement à Yangon ; on ne se sent pas agressé. D’ailleurs, on ne l’est pas. Par rien, ni personne.

Et puis, il y a les dômes protecteurs des pagodes, de toutes ces autres pagodes, omniprésentes, partout, dans tous les quartiers. Il y a notamment celui de la superbe Botataung, qui compte parmi les trois bâtiments religieux à conserver des cheveux du Bouddha et que l’on parcourt dans un véritable labyrinthe doré à la feuille. Du sol au plafond. On déambule dans l’or. On en chavire, presque. Voilà, le ton est donné par la capitale d’un pays où la ferveur religieuse ne fait pas mystère. Mais c’est, à Bagan, à une heure de vol vers le nord, qu’on prendra conscience que cette ferveur n’est pas née d’aujourd’hui.

Bagan, donc. Soit plus de 2230 temples, stupas et monastères construits entre le XIe et le XIIIe siècle au bord de l’Irrawady et répartis sur une plaine de 42 km2. Cela donne une véritable forêt de dômes en briques rouges, qui peuvent aller du petit monument d’une dizaine de mètres jusqu’à l’énorme temple d’une soixantaine de mètres ruisselant d’or. Ils sont certes isolés les uns des autres, mais suffisamment proches, parfois d’une centaine de mètres à peine, pour donner au site une unité surréaliste. Vu du ciel, c’est-à-dire depuis le haut d’une pagode dominante ou mieux, depuis la nacelle d’une montgolfière, le site, que d’aucuns comparent à Angkor, l’autre merveille du Sud-Est asiatique, est grandiose, sublime, magique.

Pourquoi tout ça ?
Revient en leitmotiv une interrogation, toute simple : pourquoi tout ça ? En fait, on ne connaît pas grand-chose des origines de Bagan. Mais on sait tout de même que c’est sous le règne de Anawrahta, au XIe siècle, que furent construits les plus grands édifices, dont la pagode Shwezigon. Ses successeurs continuèrent son œuvre pour ne s’arrêter qu’à la chute de la ville, en 1287. Elle comptait alors… 12000 pagodes.

On ne citera pas ici tous les monuments et stupas qu’il faut visiter ou escalader. Il y en a tellement qu’on aura bien le temps, sur place, d’en choisir quelques-uns parmi les plus célèbres avec un guide spécialisé. Mais ce qu’on dira, c’est qu’après avoir grimpé toutes ces marches ultra raides, après avoir parcouru des kilomètres de corridors, des dizaines de salles abritant des statues de Bouddha ; après avoir admiré à la torche électrique des fresques magnifiques, après avoir échappé pour la millième fois aux insistances harassantes des marchands du temple, on dira donc qu’il faut enfourcher un vélo, seul ou en groupe, pour s’égarer sur les chemins de terre rouge qui sillonnent le site. Et là, la magie du lieu prend toute sa dimension : le silence, le murmure du vent dans les épineux, des centaines de tourterelles qui chantent leur joie d’oiseau, des temples moins imposants qui ont le mérite de méditer dans une solitude absolue… Un univers divin mâtiné d’humanité et de travail des champs, animé par de placides attelages de zébus.

Car aux confins du site historique, il y a aussi des villages. Des villages comme avant, avec des jeunes et des vieux tous ensembles, des animaux vivants avec les hommes, des paillotes parfaitement entretenues et des cours de terre battue impeccablement balayées. Comme partout ailleurs, on salue l’étranger d’un large sourire et d’un léger signe de tête. Toujours.

À un jet de pierre, on s’arrêtera à New Bagan – Old Bagan, le vieux Bagan historique n’étant réservé qu’à quelques hôtels de luxe – créé de toutes pièces sur ordre des militaires au pouvoir, pour y visiter un atelier de fabricants de laque, spécialité séculaire de cette région. On y trouvera des objets traditionnels, des plats, des boîtes d’une qualité irréprochable, mais aussi des choses beaucoup plus contemporaines, comme des bagues, des colliers ou des bracelets à faire pâlir d’envie n’importe quelle Parisienne.

Croisière d’une journée
Reste le fleuve Irrawady, ou Ayeyarwady selon une autre transcription, qui tantôt roule des eaux jaunes sous des ciels de mousson apocalyptiques, tantôt scintille sous un soleil de plomb. C’est selon les saisons, les heures de la journée. Un beau fleuve aux eaux profondes, un axe de communication qu’on ne manquera pas d’emprunter lors d’une mini croisière d’une journée. Sur ses berges, c’est là aussi l’Asie d’autrefois qui défile : des chars à bœufs, des paysans à la tâche, des pêcheurs à leurs filets…

Mais cette Asie-là, faite d’éternité bucolique, de système de vie originel, on la trouve sur un troisième lieu, toujours programmé par les agences lorsqu’on visite le Myanmar : une petite heure d’avion et ce sont les eaux calmes du lac Inlé qui vont à leur tour entrer dans les besaces à beaux souvenirs.

Le miracle des “fils du lac”
Le lac Inle, une vingtaine de km de long, une dizaine de large, est entouré de collines culminant à 1500 m sur les pentes desquelles un Allemand et un Français cultivent la vigne. Mais ce n’est évidemment pas pour leurs chais que l’on vient au lac Inle. Ce n’est pas non plus pour ses eaux très claires et peu profondes, cinq ou six mètres tout au plus. Non, ce n’est pas ça. Si l’on vient sur le plateau Shan, c’est avant tout pour découvrir la culture des “fils du lac”, autrement dit l’ethnie Intha qui s’est installée ici, forcée et contrainte par un roi ombrageux qui l’a déportée au XIIe siècle.

Loin de se laisser abattre, les Inthas ont décidé de ne pas investir les rives du lac, mais le lac lui-même. L’environnement forçant la façon, ils développèrent du même coup une culture très originale, en créant des villages lacustres – que l’on visite aujourd’hui – , et en inventant un procédé de cultures maraîchères flottantes.

Principe : on crée des bandes d’environ 10 mètres de long sur deux mètres de large grâce à une sorte de compost de jacinthes flottantes, on ajoute un peu de terre dessus et on tire le tout sur les eaux du lac. Puis on arrime grâce à des pieux de bambous et on cultive cette terre miraculeuse depuis des barques à fond plat. Le résultat est miraculeux, puisque les Inthas couvrent pratiquement tous les besoins du Myanmar pour ce qui concerne la tomate.

Les villages, les monastères, les écoles, les épiceries… tout est perché sur pilotis. Y compris les ateliers des artisans que l’on atteint, comme tout le reste, exclusivement sur des barques à fond plat embarquant cinq à six personnes. Car, pour quasiment vivre en autarcie, les Inthas ont bien été obligés de créer leurs propres vêtements, leurs propres outils, leurs propres bijoux… Du coup, ils sont passés maîtres dans leur art et l’on découvre aujourd’hui des ateliers qu’on croirait droit sorti des campagnes du XIXe siècle, tant les outils sont rudimentaires. Aucune machine à moteur, mais des rouets, des métiers à tisser, des soufflets de bambou et des muscles pour le fer, des ciseaux à bois et des rabots pour les barques…

De ces lieux hauts-perchés se dégage, malgré la rudesse des tâches, une sorte de plénitude qui a, depuis bien longtemps, totalement disparu du monde industrialisé. Dehors, des barques s’en vont au marché – sur l’eau lui aussi – , tandis que des pêcheurs, manœuvrant leur pirogue d’une façon unique au monde, debout et avec le pied droit, partent jeter leurs filets. Et c’est comme ça tous les jours. Sauf peut-être au mois d’octobre, lorsqu’on promène en grande pompe de village en village quatre Bouddhas déformés par les couches successives de feuilles d’or appliquées par les fidèles. Tout s’arrête alors, à l’exception des embarcations chargées de touristes qui ont choisi la meilleure période pour se rendre au Myanmar. Cela dure 18 jours et les quelques hôtels de luxe qui bordent le lac affichent complet. Le spectacle est unique, et c’est sans doute l’une des plus belles manifestations populaires d’Asie du Sud-Est. L’une des plus authentiques, aussi. Mieux vaut donc se dépêcher.

http://www.voyages-d-affaires.com/meetings-et-incentive/destinations-incentive/myanmar-les-pagodes-d-or-l-ancienne-birmanie-7337
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