"Je m’excuse de vous donner plus de travail" ASSK
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Aung San Suu Kyi de retour aux affaires
Le président américain, Barack Obama, envoie cette semaine en Birmanie sa secrétaire d'Etat Hillary Clinton. En effectuant la première visite d'un chef de la diplomatie américaine en Birmanie en plus d'un demi-siècle, Hillary Clinton va chercher à profiter des récentes ouvertures de la junte au pouvoir pour renforcer l'influence des Etats-Unis face à la Chine.
Mme Clinton, attendue mercredi dans le pays, l'un des plus fermés du monde, doit rencontrer le président Thein Sein ainsi que l'opposante Aung San Suu Kyi, libérée l'an dernier de son assignation à résidence. Avant cette visite d'Hillary Clinton, le chef de l'Etat américain s'est entretenu personnellement au téléphone avec la lauréate du prix Nobel de la paix.
DESTIN POLITIQUE
Barack Obama d'abord, Hillary Clinton ensuite, ce rapprochement engagé par les Etats-Unis révèle aussi le rôle de plus en plus important de l'opposante Aung San Suu Kyi dans le jeu politique birman. "Elle joue un rôle très, très important. Elle fait le lien entre l'Ouest et la Birmanie, pour le retour du pays dans la communauté internationale", résume Aung Naing Oo, analyste birman en exil en Thaïlande.
Peu auraient parié sur un tel scénario le 13 novembre 2010, lorsque la frêle et altière silhouette, qui symbolise depuis plus de vingt ans la résistance à la junte, était apparue à la tombée de la nuit, au-dessus des grilles de sa résidence de Rangoun.
Libérée après plus de sept ans de privation de liberté, celle qui fut parfois comparée à Nelson Mandela, au pouvoir après vingt-sept ans dans les geôles sud-africaines, semblait bien loin d'un vrai destin politique. Depuis, sa Ligue nationale pour la démocratie (LND), dissoute par les militaires, a décidé de se réenregistrer et de présenter des candidats aux prochaines élections partielles. Et l'opposante est décrite par son entourage comme décidée à conquérir un siège de député.
ADOUBEMENT DU RÉGIME
Dans les chancelleries occidentales, l'heure est à l'euphorie sur les chances de réussite du "printemps birman". Et les observateurs sont unanimes pour dire que les sanctions occidentales ne seront pas levées sans son accord. Depuis vingt ans, la fille du héros assassiné de l'indépendance, le général Aung San, incarne seule la résistance à l'oppression. Quitte à faire oublier les autres franges de l'opposition démocratique, pourtant bien vivantes, et la fondamentale impasse dans laquelle sont enfermées les minorités ethniques.
En 1990, la LND avait humilié le régime militaire en remportant 392 des 485 sièges en compétition. Mais les généraux avaient refusé de s'incliner. Celle que les Birmans surnomment la "Dame" était alors déjà privée de liberté et l'est restée pendant quinze des vingt et une années suivantes. En septembre 2007, la figure gandhienne était sortie en pleurs de sa maison délabrée pour saluer des moines bouddhistes manifestant contre l'oppression. En novembre 2010, elle était réapparue rayonnante et libre, cette fois. Mais sans marge de manœuvre. Depuis, elle a rencontré la société civile, fait des voyages en province, accordé des dizaines d'interviews. Surtout, elle s'est entretenue dans la capitale Naypyidaw avec le président Thein Sein. Là encore, un adoubement, venu cette fois du régime lui-même.
Aujourd'hui, elle fait la une des journaux birmans. Le généralissime Than Shwe, qui la maintenait enfermée, a pris sa retraite. Son pays, à nouveau, compte sur elle. "Elle a les clés de la situation", affirme Aung Naing Oo, l'analyste birman en exil en Thaïlande.
http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2011/11/29/birmanie-aung-san-suu-kyi-de-retour-aux-affaires_1610467_3216.html
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Aung San Suu Kyi accueille avec de l'espoir Hillary Clinton
afp.com/Saul Loeb
RANGOUN - L'opposante birmane Aung San Suu Kyi s'est montrée prudemment optimiste vendredi, espérant que la démocratie finirait par arriver dans son pays, en accueillant chaleureusement la secrétaire d'Etat américaine dans la maison où elle a été enfermée pendant des années.
Hillary Clinton a embrassé la lauréate du prix Nobel de la paix sur les deux joues en arrivant vendredi matin dans cette bâtisse délabrée de Rangoun.
Une scène encore inimaginable l'an dernier, lorsque la "Dame" de Rangoun était toujours en résidence surveillée.
Mme Suu Kyi a apporté son soutien à la première visite "historique" d'un chef de la diplomatie américaine dans son pays depuis plus de cinquante ans et à la rencontre jeudi de Mme Clinton avec les nouveaux dirigeants du régime "civil" qui a remplacé la junte dissoute en mars.
"Je suis très confiante dans le fait que si nous travaillons tous ensemble (...) il n'y aura pas de retour en arrière sur la voie de la démocratie", a-t-elle déclaré sous le porche de sa maison.
Dans un pays toujours dominé par les militaires, le régime, qui a multiplié depuis huit mois les réformes politiques, doit encore faire des progrès, mais "nous espérons y parvenir aussi vite que possible", a-t-elle ajouté.
La secrétaire d'Etat américaine a approuvé, notant avoir vu des "ouvertures" lors de ce voyage de trois jours qui lui a donné des "motifs d'encouragement".
L'ancienne première dame des Etats-Unis était visiblement très heureuse de sa rencontre avec l'icône de la démocratie, la serrant plusieurs fois dans ses bras.
Lors d'un dîner en tête-à-tête la veille, l'Américaine avait remis à Mme Suu Kyi une lettre du président Barack Obama l'assurant du soutien indéfectible des Etats-Unis.
Malgré cette atmosphère chaleureuse, les deux femmes ont exprimé leurs inquiétudes concernant le maintien derrière les barreaux de prisonniers politiques (500 à 1.600 selon les diverses estimations). Et les violations des droits de l'Homme dans les zones où les minorités ethniques se battent pour plus d'autonomie depuis des décennies.
"Quoi que nous fassions dans les zones à majorité birmane, nous espérons des programmes et des projets similaires dans les régions" des minorités ethniques, a insisté la Birmane. Elle a également réclamé la libération de tous les prisonniers politiques et que "plus aucun ne soit arrêté à l'avenir pour ses opinions".
Encore marginalisée il y a un an après avoir passé plus de 15 des 21 années précédentes en prison ou résidence surveillée, l'opposante est revenue ces derniers mois au coeur du jeu politique et est plus que jamais l'interlocutrice incontournable des capitales occidentales.
Sa Ligue nationale pour la démocratie (LND), dissoute par les militaires en mai 2010 pour avoir annoncé le boycott des élections de novembre suivant, a décidé de se réenregistrer et de présenter des candidats aux prochaines législatives partielles.
Suu Kyi elle-même a annoncé cette semaine son intention d'y participer, pour la première fois de sa carrière politique.
Elle était déjà enfermée lors des élections de 1990, que la LND avait remporté sans jamais être autorisée à exercer le pouvoir, et a été libérée une semaine après le scrutin de novembre 2010.
Alors que sa bénédiction est sans doute nécessaire pour envisager la levée des sanctions, l'opposante n'a pas évoqué cette question vendredi.
Elle a en revanche salué les gestes évoqués par Mme Clinton pour encourager les réformes, comme l'éventualité, si d'autres progrès voyaient le jour, de nommer un ambassadeur à part entière dans le pays.
A la fin de sa visite, la secrétaire d'Etat a annoncé une aide de 1,2 million de dollars (environ 890.000 euros) en faveur de la société civile, pour soutenir le micro-crédit, les soins de santé et les victimes des mines dans un des pays les plus pauvres du monde.
Elle a en revanche insisté sur le fait que le gouvernement devrait faire plus pour voir lever les sanctions économiques.
"Nous répondrons à chaque action par une action et s'il y a suffisamment de progrès, évidemment, nous envisagerons de lever les sanctions (...) Mais comme je l'ai déjà dit, nous en sommes toujours au tout début de ce dialogue".
AFP
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Re: "Je m’excuse de vous donner plus de travail" ASSK
au jour d'aujourd'hui , on ne peux dire , je te reprends cher Adm :Encore marginalisée il y a un an après avoir passé plus de 15 des 21 années précédentes en prison ou résidence surveillée, l'opposante est revenue ces derniers mois au coeur du jeu politique et est plus que jamais l'interlocutrice incontournable des capitales occidentales.
elle n'est l'interlocutrice de personne , elle sert de vitrine et de caution à la stratégie de la junte .
Pas un reproche vis a vis d'Elle , car Elle n'a pas le choix .
Mais pour l'instant elle reste une marionnette ds les mains de la junte , et quand il y aura veritablement des signes de changements au sein du fonctionnement du pays , là , ok , on pourra se dire que les choses avancent .
Ce n'est pas le cas , au contraire .
Perso , je pense que la junte se sent assez fort pour jouer et se servir de cette grande Dame , idem pour la liberation des milliers d'opposants annoncée , le pays est assez cloisonné,cadenassé et policé pour les remettre au chaud tres tres vite si necessaire .
Donc pour l'instant , j'ai surtout le sentiment que l'aquarium de Aung San Suu Kyi est plus grand , mais surtout pas qu'Elle soit moins maitrisée et libérée .
elle n'est l'interlocutrice de personne , elle sert de vitrine et de caution à la stratégie de la junte .
Pas un reproche vis a vis d'Elle , car Elle n'a pas le choix .
Mais pour l'instant elle reste une marionnette ds les mains de la junte , et quand il y aura veritablement des signes de changements au sein du fonctionnement du pays , là , ok , on pourra se dire que les choses avancent .
Ce n'est pas le cas , au contraire .
Perso , je pense que la junte se sent assez fort pour jouer et se servir de cette grande Dame , idem pour la liberation des milliers d'opposants annoncée , le pays est assez cloisonné,cadenassé et policé pour les remettre au chaud tres tres vite si necessaire .
Donc pour l'instant , j'ai surtout le sentiment que l'aquarium de Aung San Suu Kyi est plus grand , mais surtout pas qu'Elle soit moins maitrisée et libérée .
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Re: "Je m’excuse de vous donner plus de travail" ASSK
Aung San Suu Kyi répond à Reporters sans frontières sur la situation de la liberté de la presse en Birmanie
(Vidéo-conférence organisée par le Council on Foreign Relations, Washington DC).
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Re: "Je m’excuse de vous donner plus de travail" ASSK
Myanmar's democracy icon Aung San Suu Kyi (C) arrives at a hotel in Naypyidaw on December 23, 2011. Aung San Suu Kyi is in Myanmar's capital as part of the process to re-register her political party, after it was stripped of its legal status for boycotting last year's elections. AFP PHOTO Soe Than Win
La lauréate du prix Nobel de la paix s'est déplacée à Naypyidaw, capitale du pays depuis 2005, pour signer les derniers papiers du processus de légalisation de la Ligue nationale pour la démocratie (LND). Soe Than Win
L'opposante birmane Aung San Suu Kyi a rencontré vendredi dans la capitale le président de la chambre basse, un des hommes clés du nouveau régime, alors qu'elle finalisait le ré-enregistrement de son parti et son retour sur la scène politique légale.
C'est la première fois que Suu Kyi rencontrait Shwe Mann, ex-numéro trois de la junte au pouvoir jusqu'en mars dernier, qui a pris sa retraite militaire pour prendre la direction de l'assemblée du nouveau régime "civil".
L'ancien officier s'est déclaré "heureux" de rencontrer l'opposante, qui n'a été libérée de sa résidence surveillée qu'en novembre 2010. "Nous devons travailler ensemble, car l'unité fait la force", a-t-il déclaré à la presse.
La lauréate du prix Nobel de la paix s'est déplacée à Naypyidaw, capitale du pays depuis 2005, pour signer les derniers papiers du processus de légalisation de la Ligue nationale pour la démocratie (LND).
Le parti avec lequel elle a fait toute sa carrière politique avait été dissous en mai 2010, après son annonce du boycott des élections du mois de novembre suivant.
La procédure était terminée à la mi-journée, a indiqué à l'AFP un cadre de la Commission électorale. La légalisation définitive doit être décrétée d'ici environ une semaine, mais ne fait pas le moindre doute. La LND est désormais en mesure de présenter des candidats, dont Suu Kyi elle-même, aux législatives partielles attendues d'ici quelques mois.
L'opposante, totalement marginalisée par la junte pendant 20 ans, a été invitée cette année par le président Thein Sein à revenir dans le jeu politique, dans le cadre d'une série de réformes destinées à briser l'isolement international du pays.
Le président de la chambre haute, Khin Aung Myint, qui a aussi rencontré Suu Kyi vendredi, a estimé que sa présence était "de bonne augure". "Nous voulions que cela arrive depuis longtemps et nous lui souhaitons la bienvenue."
En 1990, la LND avait humilié le régime militaire en remportant les élections mais les généraux avaient refusé de reconnaître ce résultat.
L'actuel parlement est très largement dominé par le Parti de la solidarité et du développement de l'Union (USDP), créé de toutes pièces par la junte. Un quart des sièges ont été par ailleurs attribués d'office à des militaires.
Et certains observateurs s'interrogent sur la sincérité des réformes et le changement radical du discours tenu par le pouvoir, sachant que la plupart des hommes en place sont restés les mêmes d'un régime à l'autre.
Mais au début du mois, lors d'une visite historique de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, Suu Kyi s'était déclarée "confiante" dans le fait que son pays était sur "la voie de la démocratie".
AFP
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Ce que dit Aung San Suu Kyi
En mai dernier, nous avions publié avec l'équipe d'Info Birmanie un livre destiné à faire mieux connaître la pensée et l'action d'Aung San Suu Kyi, figure de référence du mouvement démocratique birman et lauréate du prix Nobel de la paix. La "Dame de Rangoun", évoquant ses objectifs, disait ne pas viser seulement un changement de gouvernement mais aussi "un changement dans la société birmane, une évolution des concepts politiques, des idées politiques [car] je crains qu'il fasse désormais partie de [notre]culture politique de penser qu'un changement significatif ne peut advenir que dans la violence". Son approche non-violente a parfois été confondue avec de la passivité. La possibilité qu'elle atteigne ses objectifs n'a pourtant jamais semblé si proche.
Les évolutions à l'oeuvre en Birmanie ont été largement commentées : reprise du dialogue avec la "Dame", suspension d'un projet de barrage controversé, adoption de lois autorisant les syndicats, le droit de grève ou les manifestations, mise en place d'une commission nationale des droits de l'homme, relâchement de la censure. Certes, l'amnistie attendue d'un grand nombre de prisonniers politiques s'est soldée le 12 octobre dernier par un constat décevant : si quelques activistes de premier plan ont retrouvé la liberté, la plupart demeurent encore derrière les barreaux.
Pour Aung San Suu Kyi, qui réclame leur libération, la volonté de réforme du régime semble cependant réelle. Mais la dirigeante de la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND) demeure prudente : elle rappelle que nous n'en sommes encore qu' "au début du début" des changements espérés. Elle estime en outre qu'il faut demeurer attentif à la possibilité d'une réaction violente des éléments conservateurs du régime : "pour l'instant, je ne pense pas que le danger soit grand. Mais bien évidemment, les choses peuvent évoluer très vite en politique." Assiste-t-on en Birmanie à une transition qui s'opèrerait "par le haut" et à laquelle la mobilisation continue des forces démocratiques serait étrangère? Rien n'est moins sûr. En décidant de fonctionner comme un parti autorisé, la LND a mis un régime soucieux d'améliorer son image au pied du mur : la réprimer ou priver de nouveau sa dirigeante de liberté anéantirait les efforts déployés par la dictature pour convaincre qu'une démocratisation du régime est à l'oeuvre depuis les élections contestables de novembre 2010. La légalisation de la LND, annoncée le 13 décembre par les médias officiels birmans, est à l'évidence un effet de sa persévérance. Aung San Suu Kyi et son parti envisagent désormais de se présenter aux élections législatives partielles à venir. La "Dame" sait que rentrer dans le jeu politique "normal" la rendra plus vulnérable : "Certaines personnes s'inquiètent du fait que participer pourrait faire du tort à ma dignité. Franchement, si vous faites de la politique, vous ne mettez pas en cause votre dignité". L'un de ses objectifs est d'entrer au Parlement pour pouvoir y discuter la peu démocratique constitution de 2008, qui assure à l'armée un contrôle certain de la chose politique. Un sujet sensible.
Elle sait aussi qu'il ne saurait y avoir de stabilité en Birmanie si les revendications des minorités nationales (qui souhaitent un Etat fédéral et démocratique) ne sont pas entendues. Elle regrette que les partis ethniques soient toujours exclus du dialogue. Certes, la signature d'un accord de cessez-le-feu avec l'Armée de l'Etat Shan Sud et l'ordre donné par le président Thein Sein de ne plus combattre l'Armée de l'indépendance kachin sont choses encourageantes. Mais une paix durable ne pourra être obtenue que si les différentes parties conviennent d'un accord politique de fond. Les minorités l'attendent d'ailleurs sur ce sujet, un responsable karen confiant qu'"en ce moment, Suu Kyi discute avec le gouvernement tandis que les civils kachin fuient [toujours] les soldats birmans et se cachent dans les camps de réfugiés. C'est pourquoi ceux-ci pensent qu'elle ne les soutient pas."
Aung San Suu Kyi sait que le temps de la politique est un temps long. Sa patience ne doit pas être confondue avec une forme de négligence ou d'indifférence envers des réalités humaines qu'elle sait dramatiques. Loin de regretter d'avoir perdu la figure morale au profit de la femme politique, ses soutiens internationaux devront admettre qu'il ne lui sera pas toujours possible de faire avancer des dossiers pourtant urgents aussi rapidement ou aussi complètement qu'il le faudrait. Il leur faut pourtant continuer de soutenir la "Dame" : pour que les évolutions en cours en Birmanie aillent le plus loin possible, il importe que le monde extérieur lui apporte son plein soutien.
Frédéric Debomy et Stéphane Hessel ont publié avec Aung San Suu Kyi et Info Birmanie le livre "Résistances. Pour une Birmanie libre."
source http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/12/28/ce-que-dit-aung-san-suu-kyi_1623177_3232.html
Les évolutions à l'oeuvre en Birmanie ont été largement commentées : reprise du dialogue avec la "Dame", suspension d'un projet de barrage controversé, adoption de lois autorisant les syndicats, le droit de grève ou les manifestations, mise en place d'une commission nationale des droits de l'homme, relâchement de la censure. Certes, l'amnistie attendue d'un grand nombre de prisonniers politiques s'est soldée le 12 octobre dernier par un constat décevant : si quelques activistes de premier plan ont retrouvé la liberté, la plupart demeurent encore derrière les barreaux.
Pour Aung San Suu Kyi, qui réclame leur libération, la volonté de réforme du régime semble cependant réelle. Mais la dirigeante de la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND) demeure prudente : elle rappelle que nous n'en sommes encore qu' "au début du début" des changements espérés. Elle estime en outre qu'il faut demeurer attentif à la possibilité d'une réaction violente des éléments conservateurs du régime : "pour l'instant, je ne pense pas que le danger soit grand. Mais bien évidemment, les choses peuvent évoluer très vite en politique." Assiste-t-on en Birmanie à une transition qui s'opèrerait "par le haut" et à laquelle la mobilisation continue des forces démocratiques serait étrangère? Rien n'est moins sûr. En décidant de fonctionner comme un parti autorisé, la LND a mis un régime soucieux d'améliorer son image au pied du mur : la réprimer ou priver de nouveau sa dirigeante de liberté anéantirait les efforts déployés par la dictature pour convaincre qu'une démocratisation du régime est à l'oeuvre depuis les élections contestables de novembre 2010. La légalisation de la LND, annoncée le 13 décembre par les médias officiels birmans, est à l'évidence un effet de sa persévérance. Aung San Suu Kyi et son parti envisagent désormais de se présenter aux élections législatives partielles à venir. La "Dame" sait que rentrer dans le jeu politique "normal" la rendra plus vulnérable : "Certaines personnes s'inquiètent du fait que participer pourrait faire du tort à ma dignité. Franchement, si vous faites de la politique, vous ne mettez pas en cause votre dignité". L'un de ses objectifs est d'entrer au Parlement pour pouvoir y discuter la peu démocratique constitution de 2008, qui assure à l'armée un contrôle certain de la chose politique. Un sujet sensible.
Elle sait aussi qu'il ne saurait y avoir de stabilité en Birmanie si les revendications des minorités nationales (qui souhaitent un Etat fédéral et démocratique) ne sont pas entendues. Elle regrette que les partis ethniques soient toujours exclus du dialogue. Certes, la signature d'un accord de cessez-le-feu avec l'Armée de l'Etat Shan Sud et l'ordre donné par le président Thein Sein de ne plus combattre l'Armée de l'indépendance kachin sont choses encourageantes. Mais une paix durable ne pourra être obtenue que si les différentes parties conviennent d'un accord politique de fond. Les minorités l'attendent d'ailleurs sur ce sujet, un responsable karen confiant qu'"en ce moment, Suu Kyi discute avec le gouvernement tandis que les civils kachin fuient [toujours] les soldats birmans et se cachent dans les camps de réfugiés. C'est pourquoi ceux-ci pensent qu'elle ne les soutient pas."
Aung San Suu Kyi sait que le temps de la politique est un temps long. Sa patience ne doit pas être confondue avec une forme de négligence ou d'indifférence envers des réalités humaines qu'elle sait dramatiques. Loin de regretter d'avoir perdu la figure morale au profit de la femme politique, ses soutiens internationaux devront admettre qu'il ne lui sera pas toujours possible de faire avancer des dossiers pourtant urgents aussi rapidement ou aussi complètement qu'il le faudrait. Il leur faut pourtant continuer de soutenir la "Dame" : pour que les évolutions en cours en Birmanie aillent le plus loin possible, il importe que le monde extérieur lui apporte son plein soutien.
Frédéric Debomy et Stéphane Hessel ont publié avec Aung San Suu Kyi et Info Birmanie le livre "Résistances. Pour une Birmanie libre."
source http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/12/28/ce-que-dit-aung-san-suu-kyi_1623177_3232.html
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Birmanie: en route vers les élections, Suu Kyi rêve de démocratie
L'opposante Aung San Suu Kyi a reçu jeudi le feu vert définitif du régime birman pour se présenter aux élections d'avril, témoignant de son espoir de voir émerger dans son pays, de son vivant, une véritable démocratie.
La lauréate du prix Nobel de la paix devait s'entretenir en fin de journée avec le chef de la diplomatie britannique, William Hague, en visite officielle un mois après son homologue américaine Hillary Clinton, pour tenter de conforter des réformes politiques spectaculaires.
La Ligue nationale pour la démocratie (LND), co-fondée par Suu Kyi il y a plus de vingt ans mais dissoute en 2010 par la junte alors au pouvoir, a été autorisée comme parti politique au terme d'un marathon administratif qui durait depuis plusieurs mois mais dont l'issue ne faisait plus de doute.
"Maintenant, nous avons une chance de participer officiellement au processus démocratique", s'est réjoui le porte-parole du parti, Nyan Win.
Suu Kyi a passé la majorité de son temps privée de liberté depuis 1990. Mais son rapport avec le pouvoir a beaucoup changé après les élections de novembre 2010 et sa libération, une semaine plus tard.
Le gouvernement, dit "civil" quoique dominé par d'anciens militaires, a entamé un dialogue avec celle qui était il y a peu considérée comme leur pire ennemi. Elle avait déjà indiqué récemment qu'elle se présenterait, pour la première fois de sa vie, aux législatives partielles du 1er avril prochain.
Sur la sincérité des réformes en cours, la "Dame", 66 ans, s'est montrée très optimiste.
"Je pense qu'il y aura une élection pleinement démocratique de mon vivant, mais je ne sais pas combien de temps je vais vivre", a-t-elle déclaré à Rangoun lors d'une interview avec la télévision britannique BBC.
Interrogée sur le fait qu'elle brigue personnellement la fonction suprême, elle a en revanche répondu: "je ne suis même pas sûre que c'est quelque chose que j'aimerais faire".
"Je fais confiance au président mais je ne peux pas faire confiance à tout le gouvernement car je n'en connais pas tous les membres", a-t-elle ajouté. "Le plus important (...), c'est que (Thein Sein) est un homme honnête (...), capable de prendre des risques s'il estime qu'ils en valent la peine".
A Naypyidaw, William Hague effectuait de son côté la première visite de ce niveau d'un responsable de l'Union européenne depuis l'avènement du nouveau régime. Et il a mis le doigt sur l'une des principales revendications des Occidentaux ces derniers mois: le dossier des prisonniers politiques.
Quelques jours après une nouvelle amnistie qui n'en a concerné aucun, le ministre souhaitait "encourager le gouvernement à continuer sur la voie des réformes et évaluer ce que la Grande-Bretagne pourrait faire de plus pour soutenir ce processus", selon un communiqué.
Après un entretien avec son homologue Wunna Maung Lwin, il a indiqué que ce dernier avait "réaffirmé ses engagements déjà prononcés sur la libération des prisonniers politiques".
"Il a dit que les changements étaient irréversibles et je salue cette façon de penser", a ajouté le Britannique selon la BBC. "J'ai souligné que le monde jugerait le gouvernement sur ses actions".
Hague a pris ensuite un avion pour Rangoun où il devait s'entretenir avec Suu Kyi. Tous deux devaient dîner ensemble à la résidence de l'ambassade avant de se revoir vendredi matin pour une réunion de travail.
L'Occident manifeste un engouement très fort, quoique teinté de prudence, à l'encontre du nouveau gouvernement, arrivé au pouvoir en mars 2011 dans un pays où les militaires ont tenu le pays en coupe réglée depuis un demi-siècle.
William Hague a entendu un discours dont nul n'aurait osé rêver il y a seulement un an, qui plus est à l'encontre de l'ancienne puissance coloniale.
Shwe Mann, président de la chambre basse, considéré comme un des hommes les plus puissants du pays, lui a demandé des "critiques constructives" sur le processus d'ouverture. "Nous espérons en particulier que vous nous donnerez de bons conseils pour la transition démocratique".
http://www.lepoint.fr/
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