« En Birmanie, tenir une caméra est politique »
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« En Birmanie, tenir une caméra est politique »
Destiné à concrétiser le développement de projets issus des pays du Sud, le Pavillon du Monde au Festival de Cannes est un lieu foisonnant de diversité culturelle. Invité pour la première fois et auteur du premier film birman à s’exporter à l’international, le réalisateur birman Midi Z nous a confié travailler sur un film qui capturerait les changements en cours dans son pays …
Avec Return to Burma, vous avez - semble-t-il - réalisé le premier film jamais tourné en Birmanie. N'y avait-il donc pas eu de cinématographie birmane, même avant la prise du pouvoir par les militaires dans les années 60 ?
Return to Burma n’est pas le premier film jamais tourné en Birmanie, c’est le premier long-métrage birman présenté à l’international. Il n’y a pas une industrie cinématographique birmane mais il y a des réalisateurs qui tournent des séries télévisées ou des films en DVD. Dans les années 60, nous avions quelques films musicaux et très peu de longs métrages.
Quel effet cela fait-il d'écrire ainsi sur une page vierge, de pouvoir filmer librement, sans référence aux images de ses prédécesseurs ?
J’ai de la chance, j’ai eu l’opportunité d’aller à l’étranger. Je suis parti étudier à Taiwan à 16 ans. J’ai vu de nombreux films là-bas et même si je n’ai pas un diplôme en cinéma mais en graphisme, l’art n’est pas un langage à part. J’en ai appris beaucoup sur la réalisation en étant à Taiwan. En 2008, quand j’ai fini mon Master en graphisme, j’ai pris la décision de rentrer en Birmanie pour faire des films. A ce moment-là, les réalisateurs se devaient d’être engagés dans la politique. C’était dur de trouver des collaborateurs. Je me sentais seul. Mais l’esprit foisonne même si la chair est faible. J’ai finalement tourné un court-métrage tout seul avec un personnage. Même si ce court-métrage a été sélectionné par des festivals de films internationaux (comme le Busan Film Festival), je n’en étais pas satisfait. Il était à l’état brut. Je ne pensais qu’à la réalisation, alors j’ai tourné de nombreux courts-métrages avec une équipe réduite de deux personnes. Fin 2010, je me suis rendu compte que notre pays était en train de changer et j’ai commencé à tourner un film qui capturait la réalité de ce changement. Il y a de nombreux artistes en Birmanie. Nous représentons notre pays à notre manière. Je n’ai pas de prédécesseurs cinématographiques à suivre, mais différents prédécesseurs artistiques. La vie nous donne la sagesse. Nous devons avoir le courage de créer.
Bande-annonce de Return to Burma, réalisé par Midi Z
Est-il facile de tourner en Birmanie ?
Bien sûr que non. C’est très difficile d’obtenir les permissions. Si le scénario n’est pas validé, on ne peut rien tourner. Et il est très difficile de trouver une équipe de professionnels, encore plus du matériel professionnel.
Tourner en Birmanie, est-ce nécessairement un acte politique ?
Je pense qu’on ne peut jamais omettre la politique. Surtout en Birmanie. Avant l’élection de 2010, réaliser des films était politiquement sensible. Rien que tenir une caméra professionnelle dans les mains était considéré comme un engagement dans des activités politiques. Mais cela a beaucoup changé depuis les élections.
J'imagine que, même s'ils ne regardent pas de cinéma de leur pays, les Birmans regardent des films. Que regardent-ils ? Des films d'action chinois ou américains qui circulent sur des DVDs pirates ?
Oui, ils ont l’habitude de regarder des films d’action américains et chinois. Il y a énormément de DVDs piratés venus de Chine et bien évidemment on ne trouve que des films d’action chinois ou Hollywoodiens. Jamais des films d’art et essai.
Affiche de Lian-Qing, A Burmese Girl, prochain film de Midi Z
Vous viendrez à Cannes pour présenter votre nouveau projet, Lian-Qing, A Burmese Girl. De quoi parle-t-il ?
Ce film est l’histoire d’une fille birmane qui immigre illégalement en Thaïlande pour commencer une vie meilleure. L’histoire aborde la difficulté pour les gens d’échapper à leur destin. Ce n’est pas une histoire banale qui traite d’immigration illégale. C’est pour les gens qui veulent prouver leur existence.
Qui rêveriez-vous de rencontrer à Cannes ?
Des coproducteurs, des investisseurs et des distributeurs.
Propos recueillis par François Mauger
Et sur le web : http://www.lescinemasdumonde.com/nouv/
Source http://www.mondomix.com/actualite/2034/reperages-du-festival-de-cannes-en-birmanie-tenir-une-camera-est-politique.htm
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Re: « En Birmanie, tenir une caméra est politique »
Le cinéaste birman Midi Z à Cannes, le 18 mai 2012. S. LEBLANC / 20 MINUTES
Le jeune réalisateur cherche à financer son deuxième long-métrage...
Comme chaque année depuis quatre ans, le Pavillon des Cinémas du monde invite à Cannes de jeunes réalisateurs en quête de financement et de soutien pour un premier ou un deuxième long métrage. La promotion 2012, riche de dix jeunes cinéastes venus du monde entier, est parrainée cette année par le cinéaste Elia Suleiman et l’actrice Maria de Medeiros.
«En Birmanie, filmer est considéré comme un acte répréhensible»
L’un de ces jeunes cinéastes suscite une vraie curiosité car il vient de… Birmanie! Il s’appelle Midi Z. Un surnom, car les Birmans, à l’instar des Thaïlandais, se font tous appeler par un diminutif. Midi Z a 30 ans et ses études de cinéma, il les a faites à Taipei (Taiwan), où il a eu d’illustres réalisateurs - Hou Hsiao-hsien et John Woo - comme professeurs. «Apprendre le cinéma en Birmanie aurait été impossible, car filmer est considéré comme un acte politique. C’est donc répréhensible», explique-t-il. Son premier long-métrage, Retour en Birmanie, il l’a tourné clandestinement avec un appareil photo – un Lumix valant moins de 500 euros. «Avec une caméra, j’aurais déclenché une émeute», rigole-t-il. Ce film, il l’a montré au festival de Pusan, en Corée, en même temps que Luc Besson présentait The Lady, sur la vie de la dissidente Aung San Suu Kyi. «On nous a comparé, ce qui était inévitable, mais disproportionné, confesse Midi Z. En tout cas, c’était amusant de voir une star comme Michelle Yeoh à côté des trois personnes qui ont travaillé avec moi sur le film.»
Cette année à Cannes, Midi Z espère décrocher une partie des 650.000 euros nécessaires au financement de son deuxième long-métrage, Liang-Qing, fille birmane. Les événements récents –la libération de Aung San Suu Kyi en 2010 et surtout l’élection de l’ancienne dissidente comme députée en avril pourrait attirer des investisseurs. «En tout cas, c’est le bon moment», note le producteur français, spécialiste de l’Asie du sud-est, Hubert Niogret. Surtout, Aung San Suu Kyi a émis le souhait que soit réalisé un film sur son père qui était un comédien célèbre en Birmanie. Ce projet devrait voir le jour en 2015 «J’interprète cela comme un signe d’ouverture évident en faveur du cinéma dans notre pays», note Midi Z, plein d’optimisme.
Stéphane Leblanc
http://www.20minutes.fr/cinema/festival-cannes/936723-midi-z-jeune-cineaste-birman-quete-financements
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Poor folk
Writer/Director/Producer: Midi Z
Production: Seashore Image Productions; Flash Forward Entertainment; Montage Film
2012; 105 minutes
A Taiwan/Myanmar co-production
Shooting location: Thailand
Supported by Hubert Bals Fund of International Film Festival of Rotterdam
2012 Vancouver International Film Festival
2012 Busan International Film Festival
2012 Hawaii International Film Festival - Narrative Competition
2012 Mumbai International Film Festival
2013 International Film Festival of Rotterdam
SYNOPSIS:
Arranged by a smuggling syndicate, A Hong and his young teen sister, along with a group of Burmese young, sneaked across the Myanmar/Thailand border and arrived at a remote town called Dagudi in Northern Thailand. A Hong's sister was taken away by the gangs, which was a deal her Mother made for the money. A Hong went to Bangkok and worked under a tour guide, a wildcatter from Myanmar who has lived in Thailand illegally for years. The flood killed the tourism business. A Hong followed this big brother back to Dagudi, trying to sell a batch of medicine that could be made into profitable drug to local gang leaders. All A Hong wanted was to get the cash quickly and redeemed his sister, but he couldn't reach the smuggling ring any longer. The phone number never worked.
San Mei, a young Burmese woman who was assigned a job by the smuggling syndicate to fetch A Hong's sister, had been taking her risk by smuggling Burmese
teenage girls overseas, hoping to exchange for her Taiwanese Identification Card promised by the gang leader for years. After accomplishing the last assignment, she realized the dream to gain the sense of security is hopeless.
Unfolded through two parallel narratives, this is a border story woven between Tolstoy, amphetamines and Durian.
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La Birmanie accueille son premier festival de littérature
Des dizaines d'écrivains birmans et étrangers se sont retrouvés vendredi à Rangoun, pour l'ouverture du premier festival international de littérature de Birmanie, célébrant une liberté d'expression chaque jour un peu plus grande dans ce pays en plein bouleversement.
Les auteurs considèrent la tenue de ce festival, parrainé par la prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, comme une percée après des années de censure féroce sous la junte militaire.
"Il n'y avait aucune liberté auparavant", a déclaré le poète Saw Wai, emprisonné sous la junte pour des écrits satiriques sur l'élite alors au pouvoir.
"Avec l'abolition de la censure, nous pouvons être plus libres et plus ouverts", a-t-il ajouté, estimant que la poésie et les dessins humoristiques étaient de plus en plus "audacieux" dans la satire.
Sous la junte, qui a cédé le pouvoir en mars 2011 à une équipe d'anciens généraux réformateurs, les censeurs avaient tout pouvoir sur les articles, livres, photos et images avant leur publication et éliminaient tout ce qui était jugé offensant pour le pouvoir.
Depuis, le nouveau régime a multiplié les réformes et changé le visage du pays. La censure directe a été quasiment abolie.
Le Festival littéraire d'Irrawaddy, qui s'étale sur trois jours, rassemble 25 auteurs étrangers et 120 écrivains et poètes birmans.
Vendredi, les visiteurs feuilletaient des ouvrages signés Aung San Suu Kyi, l'opposante emblématique au régime militaire, une scène inimaginable il y a seulement deux ans.
La lauréate du prix Nobel de la paix, devenue députée, animera samedi un débat avec l'auteur indien Vikram Seth ("Un garçon convenable"), l'historien britannique William Dalrymple ("Le moghol blanc") et l'écrivaine d'origine chinoise Jung Chang ("Les cygnes sauvages").
Les organisateurs souhaitent notamment encourager le débat et une écriture plus libre.
"Je me suis rendu compte à quel point c'était difficile d'acheter un livre, de nouveaux livres ou des romans modernes. C'est ce qui m'a donné l'idée de créer ce festival", a raconté son organisatrice, Jane Heyn, épouse de l'ambassadeur britannique.
"Le but principal est d'apporter une plateforme pour échanger sur les idées, sur la manière d'écrire, pour discuter".
http://www.lepoint.fr/culture/la-birmanie-accueille-son-premier-festival-de-litterature-01-02-2013-1622774_3.php
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Myanmar cinemas to become digitalized
Waziya Cinema in downtown Yangon (Photo - EMG)
All the cinemas in Myanmar will become digitalized within this year, according to Myanmar Motion Picture Organisation (MMPO).
For the first phrase, the government has instructed entrepreneurs operating 27 state-owned cinemas with long-term rentals to upgrade to digital projects and improve their facilities.
"If (the cinemas) will not be converted to digital system, we will discuss about returning them back to the Ministry of Information. There may be entrepreneurs who can upgrade these cinemas or the people from the film industry can run these cinemas as a public firm," said Win Kyi, secretary of MMPO said.
MMPO operated Waziya Cinema (1) and (2) for the past thirty years, but the government refused to renew their contracts after they expired last year.
Since then, MMPO is only allowed to operate the cinemas on a monthly basic. This makes it difficult for the organization to upgrade the cinemas.
MMPO’s chairman Zin Wine said the organization has submitted a request to the authorities to allow them long-term rental of the cinemas.
As the organization cannot afford to buy the cinemas on its own, it will have to cooperate with businessmen, said the chairman.
“If we can cooperate like this and build four or five modernized cinemas, we will be able to fill the cinema demands,” he added.
A total of 116 cinemas exist in Myanmar, but only a few of them are equipped with modern movie projectors while the rest of them have poor facilities.
Source birmane 11
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