être Cambodgien, c'est comment ?
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être Cambodgien, c'est comment ?
L'auteur du texte qui suit est un Barang inconnu. Il décrit un autre Barang, imaginaire, qui, au bout de nombreuses années d’immersion en pays khmer, aurait perdu tout rapport avec sa propre culture et se serait totalement tropicalisé.
Ce Barang-là refuse de quitter un magasin tant que la vendeuse ne lui a pas rendu correctement la monnaie et se battra pour récupérer les 100 riels qu’il estime lui être dus. Il garde son casque de moto sur la tête en toute occasion ; pour faire ses courses ou pour retirer de l’argent dans un distributeur automatique. Il remonte une rue à contre-sens en moto ou en voiture et cela lui paraît totalement naturel, tout comme il sait parfaitement conduire une moto sans freins avec 3 ou 4 copains assis derrière lui, dont un totalement ivre. C’est d’ailleurs au Cambodge qu’il a appris à conduire une 250 cm3 alors qu’il n’a jamais su faire du vélo chez lui. Cela ne l’étonne pas d’acheter son essence dans des bouteilles de soda un peu partout sur le bord des routes, ni de prendre tous ses virages à la corde, même pour tourner à gauche. S’il n’a pas sa moto, il prendra un moto-taxi pour parcourir une distance de moins de cent mètres, de même qu’il n’hésitera pas à monter à 10 personnes dans un tuk-tuk.
S’il achète une voiture, ce sera forcément une Toyota Camry qu’il s’empressera d’embellir avec des diodes, néons multicolores et autres autocollants de couleurs. Le soir, il rangera son véhicule dans son salon du rez-de-chaussée, juste sous l’horloge à l’effigie du Premier ministre et de son épouse. Son salon est décoré de superbes peintures représentant des couchers de soleil sur Angkor Vat ainsi que de posters de stars de la chanson.
Ce Barang répond toujours « oui » lorsqu’on lui dit merci ou bonjour, et quand il ne sait pas ce qu’on lui demande, il fait les marionnettes avec les deux mains. Lorsqu’il s’énerve, il sourit simplement, et cela ne le gêne pas qu’on le dévisage à vingt centimètres ou que son copain, assis à l’arrière de sa moto, lui caresse les cuisses en roulant. Il pense qu’avoir la diarrhée tous les 15 jours est parfaitement normal et, lorsqu’il a mal à la tête, se fait aspirer le « mal » à la ventouse ou se fait frotter le dos à l’aide d’une pièce trempée dans du baume du tigre. Si cela ne suffit pas, il se rend à l’hôpital au lieu d’aller consulter un médecin. Là, il exige qu’on lui pose une perfusion avant même d’être ausculté. De toute façon, ce Barang se sait protégé par la ceinture magique que lui a posé le bonze autour de la taille. Lorsqu’il va chez le coiffeur, c’est souvent pour un simple shampooing. Il se rend à un mariage uniquement pour remettre une enveloppe, manger, boire et repartir au bout d’une heure. Là, il pense que si les enceintes ne saturent pas, c’est forcément que la sono est éteinte. Et quand il termine sa canette il la jette sous la table, comme les papiers usagés et tout ce qui est inutile. Pour saler un plat, il demande for - cément de la sauce soja qu’il accompagne toujours d’un verre de Randonal, qu’il considère comme un grand cru classé.
Pour lui, une soirée véritablement réussie commence forcément par un beer-garden et se termine immanquablement au karaoké, où il juge les clips empreints d’une grande originalité. D’ailleurs, il ne se souvient pas avoir jamais entendu des chansons parlant d’autre chose que d’amour. Il peut regarder des heures durant des séries chinoises sans en comprendre un mot et il connaît tous les surnoms des actrices locales.
Il estime que les gardes de parking méritent amplement leur pourboire car ils sont d’une aide précieuse lorsqu’il se mettent dans l’angle mort, à systématiquement vous inviter à reculer sans même regarder si un véhicule arrive dans la rue. Pour ce Barang, un sac Vuitton, Chanel, ou Dior ne peut pas valoir plus de 5 dollars et un DVD plus de 2 dollars. Au restaurant, il ne rechigne pas quand on lui dit qu’il n’y a plus de quoi faire son plat alors que tous ses amis en sont au dessert. Ce n’est pas grave, il se contentera de bière avec de la glace accompagnée d’oeufs couvés achetés dans la rue.
Ce Barang a ses habitudes. Tous les dimanches, il se rend au phsar Sorya pour se promener, regarder les articles, monter et descendre les escalators, mais jamais pour acheter quoi que ce soit. Là, il s’étonne lorsqu’il découvre qu'il existe des soutiensgorge sans rembourrage. Lorsqu’il se décide enfin à acheter quelque chose, il ne comprend pas pourquoi des gens perdent leur temps à faire la queue alors qu’il est tellement plus simple de passer devant tous les autres sans même les regarder.
À la plage, ce Barang se baigne en jean et en chemise et s’il demande l’adresse d’une guest-house à Siem Reap, il commence d’emblée par écrire « Angkor » puis attend le nom complet…
source http://www.cambodgesoir.info/index.php?option=com_content&view=article&id=37271:le-barang-imaginaire&catid=937:la-chronique-du-barang&Itemid=146
Ce Barang-là refuse de quitter un magasin tant que la vendeuse ne lui a pas rendu correctement la monnaie et se battra pour récupérer les 100 riels qu’il estime lui être dus. Il garde son casque de moto sur la tête en toute occasion ; pour faire ses courses ou pour retirer de l’argent dans un distributeur automatique. Il remonte une rue à contre-sens en moto ou en voiture et cela lui paraît totalement naturel, tout comme il sait parfaitement conduire une moto sans freins avec 3 ou 4 copains assis derrière lui, dont un totalement ivre. C’est d’ailleurs au Cambodge qu’il a appris à conduire une 250 cm3 alors qu’il n’a jamais su faire du vélo chez lui. Cela ne l’étonne pas d’acheter son essence dans des bouteilles de soda un peu partout sur le bord des routes, ni de prendre tous ses virages à la corde, même pour tourner à gauche. S’il n’a pas sa moto, il prendra un moto-taxi pour parcourir une distance de moins de cent mètres, de même qu’il n’hésitera pas à monter à 10 personnes dans un tuk-tuk.
S’il achète une voiture, ce sera forcément une Toyota Camry qu’il s’empressera d’embellir avec des diodes, néons multicolores et autres autocollants de couleurs. Le soir, il rangera son véhicule dans son salon du rez-de-chaussée, juste sous l’horloge à l’effigie du Premier ministre et de son épouse. Son salon est décoré de superbes peintures représentant des couchers de soleil sur Angkor Vat ainsi que de posters de stars de la chanson.
Ce Barang répond toujours « oui » lorsqu’on lui dit merci ou bonjour, et quand il ne sait pas ce qu’on lui demande, il fait les marionnettes avec les deux mains. Lorsqu’il s’énerve, il sourit simplement, et cela ne le gêne pas qu’on le dévisage à vingt centimètres ou que son copain, assis à l’arrière de sa moto, lui caresse les cuisses en roulant. Il pense qu’avoir la diarrhée tous les 15 jours est parfaitement normal et, lorsqu’il a mal à la tête, se fait aspirer le « mal » à la ventouse ou se fait frotter le dos à l’aide d’une pièce trempée dans du baume du tigre. Si cela ne suffit pas, il se rend à l’hôpital au lieu d’aller consulter un médecin. Là, il exige qu’on lui pose une perfusion avant même d’être ausculté. De toute façon, ce Barang se sait protégé par la ceinture magique que lui a posé le bonze autour de la taille. Lorsqu’il va chez le coiffeur, c’est souvent pour un simple shampooing. Il se rend à un mariage uniquement pour remettre une enveloppe, manger, boire et repartir au bout d’une heure. Là, il pense que si les enceintes ne saturent pas, c’est forcément que la sono est éteinte. Et quand il termine sa canette il la jette sous la table, comme les papiers usagés et tout ce qui est inutile. Pour saler un plat, il demande for - cément de la sauce soja qu’il accompagne toujours d’un verre de Randonal, qu’il considère comme un grand cru classé.
Pour lui, une soirée véritablement réussie commence forcément par un beer-garden et se termine immanquablement au karaoké, où il juge les clips empreints d’une grande originalité. D’ailleurs, il ne se souvient pas avoir jamais entendu des chansons parlant d’autre chose que d’amour. Il peut regarder des heures durant des séries chinoises sans en comprendre un mot et il connaît tous les surnoms des actrices locales.
Il estime que les gardes de parking méritent amplement leur pourboire car ils sont d’une aide précieuse lorsqu’il se mettent dans l’angle mort, à systématiquement vous inviter à reculer sans même regarder si un véhicule arrive dans la rue. Pour ce Barang, un sac Vuitton, Chanel, ou Dior ne peut pas valoir plus de 5 dollars et un DVD plus de 2 dollars. Au restaurant, il ne rechigne pas quand on lui dit qu’il n’y a plus de quoi faire son plat alors que tous ses amis en sont au dessert. Ce n’est pas grave, il se contentera de bière avec de la glace accompagnée d’oeufs couvés achetés dans la rue.
Ce Barang a ses habitudes. Tous les dimanches, il se rend au phsar Sorya pour se promener, regarder les articles, monter et descendre les escalators, mais jamais pour acheter quoi que ce soit. Là, il s’étonne lorsqu’il découvre qu'il existe des soutiensgorge sans rembourrage. Lorsqu’il se décide enfin à acheter quelque chose, il ne comprend pas pourquoi des gens perdent leur temps à faire la queue alors qu’il est tellement plus simple de passer devant tous les autres sans même les regarder.
À la plage, ce Barang se baigne en jean et en chemise et s’il demande l’adresse d’une guest-house à Siem Reap, il commence d’emblée par écrire « Angkor » puis attend le nom complet…
source http://www.cambodgesoir.info/index.php?option=com_content&view=article&id=37271:le-barang-imaginaire&catid=937:la-chronique-du-barang&Itemid=146
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Re: être Cambodgien, c'est comment ?
Alors ça
Bon j'y retourne!!!!!
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Béotrice- Localisation : Vaucluse
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