Thailande - Où l'on découvre qu'attendre est une activité à part entière.

le centre de Maepon au Nord de la Thaïlande accueille les enfants des villages karens environnants et est composé de deux écoles. Ma mission est de donner des cours d’anglais dans des classes spéciales composées d’enfants venant faire une remise à niveau en anglais et mathématiques et qui viennent découvrir la culture karen. Je vivrai au quotidien avec les enfants du centre, les aiderai dans leurs devoirs, organiserai leurs jeux, leurs sorties …



Ici on a le temps... on nous avait prévenu mais quand même. ! Quelques anecdotes pour illustrer la célèbre attente asiatique et la « non-ponctualité » bien connue.

J'ai RDV à 9heure et demi avec le père Kringsac pour aller dans les villages . A l'heure, j'attends une demi-heure avant que le « pado » (« père » en karen) n' arrive ... logique. Je vis la ma première expérience de la célèbre « attente asiatique » et ce n'est que le début. Ici il ne faut pas être pressé, ni avoir un plan complet de sa journée en tête, on ne sait jamais ce qui peut se passer. J'apprends à ce moment là que finalement nous ne partons pas une nuit mais trois. Je retourne donc faire mon sac pendant qu'il prépare le départ avec les 3 sœurs qui vont nous accompagner. On entasse les sœurs dans la benne du pick-up, mais ça, ça ne m'étonne déjà plus. Il est 10 heures et quart et nous voilà enfin partis. Sur la route la jante avant gauche fait des bruits étranges, il fait falloir passer au garage. J'apprends à cette occasion que le véhicule à presque mon âge. Arrivés à Chom Thong nous laissons les sœurs dans le centre villes et avec le père nous voilà rendu au garage, non sans nous être arrêté préalablement au bureau de poste. Enfin un garage ... un grand hangar où des hommes pleins de cambouis tapent à la masse sur ce qui a pu être des voitures, un jour. Nous les laissons démonter la roue et donner des grands coups dans la jante. Très bien. On attend. Je sors mon bouquin parce que ça commence à être long quand même. (C'est bien connu j'ai toujours un livre sur moi. Ce n'est pas ici que ça va changer, je le sors encore plus souvent qu'avant il faut l'avouer.) Trois quart d'heure plus tard nous voilà reparti, avec une voiture qui semble marcher. Bon il me semble qu'il m'a dit qu'on en avait pour 3 heures, il serait peut-être temps d'y aller non ? Petit tour de la ville. Mais où sont les sœurs ? Vu qu'on ne le trouve pas nous allons les attendre à « Mission of love » qui est un autre centre scolaire pour les enfants karens, mais beaucoup plus petit que Maepon. Et évidemment on ne fait rien. On attend ! Je m'éclipse avec mon livre et mes cigarettes. Une heure plus tard (il est presque une heure maintenant) on déjeune sur place. Puis on repart, on retrouve les sœurs dans le centre ville et nous voilà enfin parti. Il est loin le temps où je croyais encore que nous allions décoller à 9 heures et demi du matin. Il est une heure et demi de l'après midi et le voyage commence enfin !

Vingt minutes plus tard, le téléphone du père sonne. Il se gare dans une station service et répond. Puis il en profite pour aller acheter quelques trucs à grignoter (ba tiens !) Vingt minutes encore avant de repartir !

Le lendemain même topo, nous revoilà sur la route. Après un pause téléphone et une pause ... euh ba rien, on a juste attendu, je n'ai pas compris pourquoi, mais j'ai arrêtée de chercher de toute façon, nous atteignons enfin notre destination. Le surlendemain à 10 heures, alors que nous sommes partis depuis moins d'une heure ... PAUSE (vous aviez devinez hein !) au milieu de nulle part. J'en profite pour allez me promener un peu dans la montagne complètement sauvage. De toute façon on n'est pas pressé ! Une demi-heure plus tard on repart (c'est que mon bouquin, il a bien avancé depuis le départ !). Je commence à comprendre : le but est de mettre le plus de temps possible à faire le trajet non ?? !! Quand je pense qu'en France qu'en on a moins de 4 heures de route on s'arrange pour ne surtout pas avoir à s'arrêter et faire le trajet d'une traite, le plus vite possible. Deux heures plus tard nous arrivons à destination.



Ici les rendez-vous n'ont pas de réelle signification. Avoir rendez-vous à telle heure signifie plutôt : « on se retrouve VERS 4 heures si on n'a pas quelque choses de plus important à faire et si on n'oublie pas »


Un lundi matin je rentre de Chiang Maï et à 10 heure et demi, je sui à Chom Thong. Normalement, le chauffeur du village est censé venir me chercher à 11 heures. Je ne compte pas tellement sur le fait qu'il soit à l'heure mais on verra bien. A midi toujours personne ... Est-ce le moment où il faut commence à s'inquiéter ? A ce moment là arrivent sur la place du village, le père Kringsac et quelques sœurs dans leur pick-up. Je vais déjeuner avec eux et apprends, après un ou deux coups de téléphone, que le chauffeur de Maepon devait venir en fin d'après midi déposer des sœurs et avait donc décidé de venir me chercher à ce moment là ... mais bien sur ! Il me faut don cun autre moyen de rentrer. Le père me dépose à l'église catholique où plusieurs jeunes sont en train de déjeuner et dont certains se rendent à Maepon, enfin si j'ai bien compris. En effet une demi heure après je suis dans une voiture avec 3 filles, direction Maepon, enfin j'espère ! On s'arrête prendre de l'essence. On s'arrête acheter à manger. On s'arrête acheter à boire. On s'arrête tout court.

La demi heure de trajet se transforme en heure, jusque là tout en normal non ? !

Allez, quittez vite cette page, vous allez être en retard à votre prochain RDV, moi c'est pas grave, j'ai le temps ...

source http://unetaychezlesthais.blog.youphil.com/