Le Japon, c'est comment ?
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Le Japon, c'est comment ?
" Full of Life" est un documentaire passionnant sur un prof d'école primaire japonais (Toshiro Kanamori) et sa classe, du côté de Kanazawa, nord-ouest de Tokyo. l'importance de l'empathie et de la communication chez les humains...
un prof de rêve ! que tous les écoliers du monde aimerait avoir. les 5 séquences vidéos de Youtube s'enchainent automatiquement.
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Dernière édition par flipflop le Dim 2 Mai 2010 - 7:29, édité 1 fois
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cipiki- Localisation : tokyo
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Re: Le Japon, c'est comment ?
Petit récit de mon recueil "Gaffes de Gaijin"
TOUTOU POUR MA CHERIE
Tôt ce matin, en allant travailler, j’ai croisé dans la rue commerçante une vielle dame promenant son chien dans une poussette pour chiens. Elle la poussait devant elle en s’y agrippant comme à une double canne. Dans un poids et mesure contrôlé, la vielle dame poussant la poussette, la poussette retenant la vielle dame...
Perdue dans mon nuage de sommeil, je continuais ma route sans me préoccuper de cette inconguïté. J’en avais déjà pris l’habitude, de les voir promener leur chien dans une poussette ou le vélo. Pourtant, aussitôt, mon attention se reporta sur elle. Cette ombre passagère jaune – elle était vêtue d’une veste jaune en polaire tàchetée de motifs enfantins – cette tâche jaune, tout en poursuivant son chemin, se penchait pour ramasser les papiers qui traînaient dans la rue. « Yokkorashoï! », sous l’effort de la vieillesse. D’un geste lent et sûr, elle jetait ces papiers dans la poussette avec le chien. Mon regard suit machinalement le papier et se retrouve dans le panier avec le chien. Le chien? Mais il est en pâte à papier mâché, le chien. Noooon! Je me frotte les yeux et me défroisse les méninges. Mais si, mais si! Assis comme un bon gros toutou prêt à frétiller de la queue, enjoué par sa promenade, le chien était droit comme un piquet.
A sept heures du matin, une vieille dame en pyjama jaune promenait son Chibaken, tout en nettoyant méticuleusement son chemin. Avis aux salarimans qui s’endorment saouls sur les trottoirs, s’ils ne veulent pas finir au fond du panier de la dâmenpijamajône avec le toutoumaché, les papiers de chewing gum et leurs mégots de cigarettes...
La vie de chien ici, c’est une vie de poupée. On les pouponne, on les revêt de froufrous, de kimonos ou de tenues plus avant-gardes. On les coiffe. On les teint. On s’adresse à eux plutôt qu’à leur maître lorsqu’on la promenade le long de la rivière et on leur parle comme à des demeurés. Et bonjour Pochi. Et comment y va, Pochi?, les yeux droits sur la bête, jamais on ne les lève pour s’enquérir de la santé du maître.
Le jouet affectueux est le gadget idéal pour une promenade en amoureux. Et pourquoi ne pas en louer un pour la journée? A Puppy World, 2,500 yen de l’heure (20euros), ce n’est pas donné mais ce sera le moyen de passer une journée en toute tranquilité. Il vous évitera les silences embarassants, vous savez, quand un ange passe, puis deux, puis trois et on se rend compte qu’on n’a plus rien à se dire. Il évitera à monsieur le shopping embarassant, Channel n’acceptant pas les chiens. Pas encore. Ils vous évitera toutes questions embarassantes : on ne parlera que du chien.
Un toutou pour ma chérie, ma chérie. Un toutou pour un jour, ma chérie pour toujours.
Plus tard, ce sera : Une chérie pour un jour, mon toutou pour toujours. Mais vous n’en êtes pas encore là.
Pour le moment, il s’agit juste de trouver une agence Puppy the World.
TOUTOU POUR MA CHERIE
Tôt ce matin, en allant travailler, j’ai croisé dans la rue commerçante une vielle dame promenant son chien dans une poussette pour chiens. Elle la poussait devant elle en s’y agrippant comme à une double canne. Dans un poids et mesure contrôlé, la vielle dame poussant la poussette, la poussette retenant la vielle dame...
Perdue dans mon nuage de sommeil, je continuais ma route sans me préoccuper de cette inconguïté. J’en avais déjà pris l’habitude, de les voir promener leur chien dans une poussette ou le vélo. Pourtant, aussitôt, mon attention se reporta sur elle. Cette ombre passagère jaune – elle était vêtue d’une veste jaune en polaire tàchetée de motifs enfantins – cette tâche jaune, tout en poursuivant son chemin, se penchait pour ramasser les papiers qui traînaient dans la rue. « Yokkorashoï! », sous l’effort de la vieillesse. D’un geste lent et sûr, elle jetait ces papiers dans la poussette avec le chien. Mon regard suit machinalement le papier et se retrouve dans le panier avec le chien. Le chien? Mais il est en pâte à papier mâché, le chien. Noooon! Je me frotte les yeux et me défroisse les méninges. Mais si, mais si! Assis comme un bon gros toutou prêt à frétiller de la queue, enjoué par sa promenade, le chien était droit comme un piquet.
A sept heures du matin, une vieille dame en pyjama jaune promenait son Chibaken, tout en nettoyant méticuleusement son chemin. Avis aux salarimans qui s’endorment saouls sur les trottoirs, s’ils ne veulent pas finir au fond du panier de la dâmenpijamajône avec le toutoumaché, les papiers de chewing gum et leurs mégots de cigarettes...
La vie de chien ici, c’est une vie de poupée. On les pouponne, on les revêt de froufrous, de kimonos ou de tenues plus avant-gardes. On les coiffe. On les teint. On s’adresse à eux plutôt qu’à leur maître lorsqu’on la promenade le long de la rivière et on leur parle comme à des demeurés. Et bonjour Pochi. Et comment y va, Pochi?, les yeux droits sur la bête, jamais on ne les lève pour s’enquérir de la santé du maître.
Le jouet affectueux est le gadget idéal pour une promenade en amoureux. Et pourquoi ne pas en louer un pour la journée? A Puppy World, 2,500 yen de l’heure (20euros), ce n’est pas donné mais ce sera le moyen de passer une journée en toute tranquilité. Il vous évitera les silences embarassants, vous savez, quand un ange passe, puis deux, puis trois et on se rend compte qu’on n’a plus rien à se dire. Il évitera à monsieur le shopping embarassant, Channel n’acceptant pas les chiens. Pas encore. Ils vous évitera toutes questions embarassantes : on ne parlera que du chien.
Un toutou pour ma chérie, ma chérie. Un toutou pour un jour, ma chérie pour toujours.
Plus tard, ce sera : Une chérie pour un jour, mon toutou pour toujours. Mais vous n’en êtes pas encore là.
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Dernière édition par cipiki le Mer 5 Mai 2010 - 5:09, édité 1 fois
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A la Poursuite du Wabi-Sabi au Japon
Wabi-sabi est une esthétique japonaise qui nourri l’authentique en reconnaissant trois réalités simples: il n’y a rien qui ne dure, rien qui ne soit terminé, et rien qui ne soit parfait. Lorsqu’un objet ou une expression provoque en nous un sens de la mélancolie sereine et un grand désir spirituel, on peut dire qu‘il est « wabi-sabi »
Au Japon, une grande attention aux détails transforme les objets et les activités les plus banales en toute beauté. Construire une cabane simple est autant un acte de beauté et un art que la cérémonie du thé. La beauté se trouve dans le partage du moment et la conscience que ce moment ne nous arrive qu'une fois. Même si tout est dans un état de perpétuel changement et d'avancement vers une fin certaine, il faut continuer cette recherche de la perfection car c'est l'acte qui est plus important que le résultat.
Soit dans la nature, soit dans un nœud, j'étais frappée par la simplicité et la tranquillité dans les actes, les fêtes et les rites au Japon. Ce n'est pas ce que l'on fait, créée, ou fête mais comment. Il faut honorer la chose et il faut honorer le moment car les deux sont fugaces.
Transferts de Polaroids 669 et 125i sur papier Arches.
Colleen Leonard
reportage photos ici http://u.nu/57f29
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Re: Le Japon, c'est comment ?
Wabi sabi - Je me demandais si ce concept était connu des jeunes japonais et s'il avait un sens pour eux. Alors j'ai fait ma petite enquête. En fait oui. Ils ont du mal à le décrire mais la notion leur est familière. Pour eux, en somme, c'est l'inachevé permanent, comme un jardin japonais qui doit garder un air un peu sauvage.flipflop a écrit:
Wabi-sabi est une esthétique japonaise qui nourri l’authentique en reconnaissant trois réalités simples: il n’y a rien qui ne dure, rien qui ne soit terminé, et rien qui ne soit parfait. Lorsqu’un objet ou une expression provoque en nous un sens de la mélancolie sereine et un grand désir spirituel, on peut dire qu‘il est « wabi-sabi »
Au Japon, une grande attention aux détails transforme les objets et les activités les plus banales en toute beauté. Construire une cabane simple est autant un acte de beauté et un art que la cérémonie du thé. La beauté se trouve dans le partage du moment et la conscience que ce moment ne nous arrive qu'une fois. Même si tout est dans un état de perpétuel changement et d'avancement vers une fin certaine, il faut continuer cette recherche de la perfection car c'est l'acte qui est plus important que le résultat.
Soit dans la nature, soit dans un nœud, j'étais frappée par la simplicité et la tranquillité dans les actes, les fêtes et les rites au Japon. Ce n'est pas ce que l'on fait, créée, ou fête mais comment. Il faut honorer la chose et il faut honorer le moment car les deux sont fugaces.
Transferts de Polaroids 669 et 125i sur papier Arches.
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reportage photos ici http://u.nu/57f29
Bref, j'aime bien cette notion d'esthetisme. Ça me fait penser à un de mes films préféré: "Ghost Dog, la voie du samurai".
Par contre, je ne trouve pas les photos très wabi-sabi. Elles sont superbes mais elles sont truquées, avec des motos sur le bord des routes... alors qu'il en existe de si belles d'origine.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas le MUSEE D'ALBERT KAHN, à Boulogne-Billancourt, je le recommande vivement.
http://www.albert-kahn.fr/
http://www.veoh.com/browse/videos/category/educational_and_howto/watch/v18708300zzp7mg3P
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Tokyo autel
A coup d'exotisme urbain et de décalage culturel, la capitale japonaise fait son chemin dans l'inconscient collectif des cinéastes non japonais, comme le fût New York au siècle dernier.
La 5e avenue, Times Square, Central Park, Broadway, les baraques à hot-dog... Je connais New York par cœur et pourtant je n'y ai jamais mis les pieds! Drôle de paradoxe, mais dans notre monde, inutile de se déplacer pour appréhender de nouveaux horizons. Le cinéma alimente depuis des décennies la machine à imaginaire, la mienne et la vôtre sans doute.
D'un singe géant qui escalade l'Empire State Building (King Kong de Merian Cooper et Ernest Schoedsack), aux requins de la première bourse du monde (Wall Street d'Oliver Stone), en passant par les bas-fonds du Bronx (Bad Lieutenant et King of New York d'Abel Ferrara), New York a été le terrain de jeu de nombre de réalisateurs américains. Mais la fascination pour cette mégapole a très largement dépassé les frontières américaines. Sorte de graal cinématographique, la ville a inspiré tout autant les metteurs en scène étrangers. L'Allemand Roland Emmerich s'est fait une spécialité de détruire ses symboles (Godzilla, Le jour d'après), le Britannique Alfred Hitchcock en a saisi le caractère étouffant, paranoïaque et mortifère (La Mort aux trousses) comme le Franco-polonais Roman Polanski (Rosemary's baby). Quant à Luc Besson, il s'est plutôt contenter d'égrener les poncifs d'un guide touristique (Léon), tendance que l'on retrouve dans le récent New York, je t'aime (version américanisée de Paris, je t'aime sorti en 2006). Mais après avoir arpenté la ville, film après film, le nez pointé vers les gratte-ciel, m'être approprié son espace comme un territoire désormais balisé, une irrépressible envie d'une mégapole inédite vers laquelle tourner mon regard me tenaille.
Depuis que la réalité a bousculé la Grosse Pomme le 11 septembre 2001, la cité du XXIe siècle, celle qui excite les curiosités des cinéphiles du monde entier et qui incarne les rêves futuristes de la «techno-city», c'est Tokyo. Les petites collégiennes en mini-jupes commencent à faire de l'ombre à Annie Hall, Carrie Bradshaw ou Sue, toujours perdue dans Manhattan. NYC a du souci à se faire!
Ville-lumière
Tokyo, hérissée de tours, offre aux spectateurs, une skyline inédite qui éclipse progressivement la new-yorkaise. Cathédrale de béton tentaculaire, la capitale surprend surtout par sa capacité lumineuse. Néons, couleurs pop et acidulées, écrans verticalement démesurés (sens d'écriture oblige) saturés de pub, Tokyo est un aimant visuel. Pour un réalisateur occidental, impossible de ne pas être hypnotisé par les halos qui enveloppent le centre-ville quand la nuit tombe. Loin de nos éclairages sages et «organisés» (Times Square, Piccadilly Circus), Tokyo incarne le maelstrom lumineux parfait, excessif, bigarré, flashy. Enter the Void de Gaspar Noé, donne une version trippée, psychédélique de cette luminescence. Alors qu'Oscar est abattu dans un bar, son âme refuse de quitter ce monde et d'y abandonner Linda, sa sœur. L'âme d'Oscar se met alors à flotter au-dessus de Tokyo. La dimension mystique du film de Noé trouve un écho dans l'architecture lumineuse de la ville: les millions de points lumineux qui symbolisent chacun une vie, les fastueuses tours gainées d'éclairages qui inondent la cité d'une puissance quasi divine... Noé sculpte son espace de narration comme un tableau expressionniste où les teintes simulent les sentiments des personnages. Sorte de grand 8 coloriste et expérimental, Tokyo rend extatique jusqu'au malaise.
Regardez la bande-annonce d'Enter the Void
Sofia Coppola, elle, dans Lost in Translation, choisit un parti pris plus pop pastel, pour rendre compte d'une romance platonique. Filmant les mêmes lieux, la réalisatrice opte pour une version moins saturée et apparaît alors la capacité infinie de cette ville de néons d'être un caméléon transformiste. La plastique de Tokyo, modelable à l'infini, en fait un lieu cinématographique polymorphe et polysémique. Extravertie, excentrique, la ville revêt les attraits d'un écran sur lequel on projette ses idées les plus folles, un exutoire créatif qui semble sans limite.
Regardez la bande-annonce de Lost in Translation
Si on est irrémédiablement attiré par les lumières de Tokyo, son étrangeté culturelle participe aussi grandement à l'admiration qu'elle suscite. Peu de films européens ou américains négligent la visite des salles d'arcade, bourrées de jeux vidéo qui font ressembler la Wii à une vieillerie obsolète. Scarlett Johansson (Lost in Translation) y observe, épatée, la jeunesse tokyoïte. Fast & Furious 3: Tokyo Drift y fait un pit stop clipesque à mort. Alejandro Gonzales Inarritu (Babel) y tourne une belle séquence de drague avortée. La salle de jeux ne représente plus alors un simple lieu de loisirs, mais devient une métaphore de la ville, un microcosme brillant, bruyant, fourmillant d'activités. L'omniprésence au cinéma de ces «terriers de gamers» reflète aussi l'attirance occidentale pour la technologie gadget, fun et spectaculaire (une aubaine pour le cinéma toujours à l'affût d'images stéréotypées). Les jeux qu'on voit dans ces films anticipent notre futur proche (ou du moins le fantasme que l'on s'en fait). Machine à rêve hypertrophiée, Tokyo préfigure la société de consommation mondialisée où les McDo côtoient les échoppes de sushis, le mariage des cultures locales et globales. Elle offre effrontément son visage de démesure alors même que le mythe du toujours plus commence à battre de l'aile en Occident. Peut-être Tokyo est-elle notre miroir aux alouettes, le déversoir de nos pulsions d'excès, impossible ici, réaliste là-bas? Le fantasme étant bankable, la renifleuse de tendance nommée Madonna a senti le bon plan marketing et a fait sienne une esthétique très «Tokyo» dès 2005 (la machine à danser dans le clip Hang up ou l'ambiance manga/urbaine dans Jump).
Regardez Jump de Madonna
Dans les années 1980, le leitmotiv était de penser que ce qui était à la mode aux Etats-Unis mettait une dizaine d'années à arriver en Europe. Aujourd'hui, le progrès ne traverse plus l'Atlantique mais nous parvient du pays du Soleil Levant. Outre la culture ludique nippone (presque un cliché), le cinéma s'amuse aussi avec la télévision nippone, sorte de mise en abîme du petit écran dans le grand. Les jeux TV japonais apparemment sans queue ni tête, orchestrés par des présentateurs totalement survoltés, sont un autre ingrédient que nous vante (vend?) le septième art. Les personnages de films se retrouvent nécessairement à un moment de la narration, une télécommande à la main, devant un écran plat diffusant des programmes forcément désopilants.
Tellement différente de la nôtre, la culture nippone peut paraître sous certaines caméras ridicule, voire risible. La surenchère Fast&Furious 3, bourré de lieux communs vulgaires, n'invite pas son spectateur à découvrir un nouveau monde, mais plutôt à juger le Japon comme une contrée de geeks vivant dans des appartements clapiers, seulement préoccupés du dernier artefact high-tech pour tuner leur voiture. Pour le moins réducteur...
Regardez la bande-annonce de Fast&Furious: Tokyo Drift
Alors que Tokyo devient un lieu de tournage très prisé, la ville (verticale, lumineuse, technologique) s'imprègne dans l'inconscient des spectateurs bien au-delà de ses simples représentations cinématographiques. La télé, avec des séries comme Heroes (et son personnage Hiro), a bien compris le potentiel iconique et référentiel de l'autre ville qui ne dort jamais. Nouvelle destination pour notre imaginaire, il est toutefois dommage que la majorité des productions occidentales sises à Tokyo n'en offre qu'une carte postale fade, répondant à l'idée réductrice qu'on s'en fait. Dix ans après le sensible Tokyo Eyes de Jean-Pierre Limosin, Michel Gondry et Léos Carax dans Tokyo! (on ne mentionnera pas le segment de Bong Joon-ho car il est coréen) ont décidé dans des genres différents (c'est un euphémisme) de rendre compte de leur Tokyo, plus personnelle et poétique. La version Gondry évite les séquences attendues (comme une plongée sur la foule des piétons qui traversent un carrefour gigantesque, archi vue) pour se concentrer sur les espaces creux, les interstices entre les immeubles d'habitation (à taille humaine ceux-ci), qui ouvrent des brèches de néant dans une ville du trop plein. Astucieuse, la proposition de Gondry court-circuite un poil les clichés que Carax dynamite pour en faire un barnum démoniaque.
Regardez la bande-annonce de Tokyo!
Une dernière facette, plus du pays que de la ville elle-même, nourrit le cinéma des non-tokyoïtes: le passé. Terre des samouraïs, le Japon possède une histoire dense, magnifiée dans l'imaginaire par des costumes splendides, des sabres et des combats dantesques. Si Edward Zwick propose avec Le Dernier samouraï une vision condescendante et sans grand intérêt (ni historique, ni esthétique), un autre Américain, la même année, en a lui compris la beauté et la cinégénie: Quentin Tarantino. Dans Kill Bill, il met en scène, dans le face-à-face qui oppose Uma Thurman à Lucy Liu, un Japon à mi-chemin de l'onirisme poétique (le jardin sous la neige) et du réalisme brutal (violence du combat), grâce à un dosage d'efficacité, de sobriété et de pureté. Tous les poncifs nippons sont pourtant à l'écran (la geta, sorte de tong design, la fontaine zen en bambou, le kimono...) mais sous cette boule à neige idéalisée, l'âme du Japon émerge, avec subtilité. Peut-être faut-il être amoureux de cette culture pour en être un porte-parole créatif et respectueux.
Finalement, comme New York, qui ne se résume pas à quelques quartiers touristiques, Tokyo (et plus encore le Japon) pourrait aussi devenir une terre d'exploration plus aventureuse pour des cinéastes occidentaux curieux de dépasser des apparences un peu faciles.
Dévoiler ses recoins sombres, sa vie quotidienne moins glamour que les publicités géantes qui grignotent son espace, montrer sa complexité de mégapole moderne et traditionnelle. Sorte d'ultra Occident à l'oriental, Tokyo apparaît comme une ville en réinvention permanente, en ré-interprétation perpétuelle. Le matériau rêvé pour un art du mouvement et de la fugacité comme le cinéma.
source http://www.slate.fr/story/20863/tokyo-cinema-enter-the-void
La 5e avenue, Times Square, Central Park, Broadway, les baraques à hot-dog... Je connais New York par cœur et pourtant je n'y ai jamais mis les pieds! Drôle de paradoxe, mais dans notre monde, inutile de se déplacer pour appréhender de nouveaux horizons. Le cinéma alimente depuis des décennies la machine à imaginaire, la mienne et la vôtre sans doute.
D'un singe géant qui escalade l'Empire State Building (King Kong de Merian Cooper et Ernest Schoedsack), aux requins de la première bourse du monde (Wall Street d'Oliver Stone), en passant par les bas-fonds du Bronx (Bad Lieutenant et King of New York d'Abel Ferrara), New York a été le terrain de jeu de nombre de réalisateurs américains. Mais la fascination pour cette mégapole a très largement dépassé les frontières américaines. Sorte de graal cinématographique, la ville a inspiré tout autant les metteurs en scène étrangers. L'Allemand Roland Emmerich s'est fait une spécialité de détruire ses symboles (Godzilla, Le jour d'après), le Britannique Alfred Hitchcock en a saisi le caractère étouffant, paranoïaque et mortifère (La Mort aux trousses) comme le Franco-polonais Roman Polanski (Rosemary's baby). Quant à Luc Besson, il s'est plutôt contenter d'égrener les poncifs d'un guide touristique (Léon), tendance que l'on retrouve dans le récent New York, je t'aime (version américanisée de Paris, je t'aime sorti en 2006). Mais après avoir arpenté la ville, film après film, le nez pointé vers les gratte-ciel, m'être approprié son espace comme un territoire désormais balisé, une irrépressible envie d'une mégapole inédite vers laquelle tourner mon regard me tenaille.
Depuis que la réalité a bousculé la Grosse Pomme le 11 septembre 2001, la cité du XXIe siècle, celle qui excite les curiosités des cinéphiles du monde entier et qui incarne les rêves futuristes de la «techno-city», c'est Tokyo. Les petites collégiennes en mini-jupes commencent à faire de l'ombre à Annie Hall, Carrie Bradshaw ou Sue, toujours perdue dans Manhattan. NYC a du souci à se faire!
Ville-lumière
Tokyo, hérissée de tours, offre aux spectateurs, une skyline inédite qui éclipse progressivement la new-yorkaise. Cathédrale de béton tentaculaire, la capitale surprend surtout par sa capacité lumineuse. Néons, couleurs pop et acidulées, écrans verticalement démesurés (sens d'écriture oblige) saturés de pub, Tokyo est un aimant visuel. Pour un réalisateur occidental, impossible de ne pas être hypnotisé par les halos qui enveloppent le centre-ville quand la nuit tombe. Loin de nos éclairages sages et «organisés» (Times Square, Piccadilly Circus), Tokyo incarne le maelstrom lumineux parfait, excessif, bigarré, flashy. Enter the Void de Gaspar Noé, donne une version trippée, psychédélique de cette luminescence. Alors qu'Oscar est abattu dans un bar, son âme refuse de quitter ce monde et d'y abandonner Linda, sa sœur. L'âme d'Oscar se met alors à flotter au-dessus de Tokyo. La dimension mystique du film de Noé trouve un écho dans l'architecture lumineuse de la ville: les millions de points lumineux qui symbolisent chacun une vie, les fastueuses tours gainées d'éclairages qui inondent la cité d'une puissance quasi divine... Noé sculpte son espace de narration comme un tableau expressionniste où les teintes simulent les sentiments des personnages. Sorte de grand 8 coloriste et expérimental, Tokyo rend extatique jusqu'au malaise.
Regardez la bande-annonce d'Enter the Void
Sofia Coppola, elle, dans Lost in Translation, choisit un parti pris plus pop pastel, pour rendre compte d'une romance platonique. Filmant les mêmes lieux, la réalisatrice opte pour une version moins saturée et apparaît alors la capacité infinie de cette ville de néons d'être un caméléon transformiste. La plastique de Tokyo, modelable à l'infini, en fait un lieu cinématographique polymorphe et polysémique. Extravertie, excentrique, la ville revêt les attraits d'un écran sur lequel on projette ses idées les plus folles, un exutoire créatif qui semble sans limite.
Regardez la bande-annonce de Lost in Translation
Si on est irrémédiablement attiré par les lumières de Tokyo, son étrangeté culturelle participe aussi grandement à l'admiration qu'elle suscite. Peu de films européens ou américains négligent la visite des salles d'arcade, bourrées de jeux vidéo qui font ressembler la Wii à une vieillerie obsolète. Scarlett Johansson (Lost in Translation) y observe, épatée, la jeunesse tokyoïte. Fast & Furious 3: Tokyo Drift y fait un pit stop clipesque à mort. Alejandro Gonzales Inarritu (Babel) y tourne une belle séquence de drague avortée. La salle de jeux ne représente plus alors un simple lieu de loisirs, mais devient une métaphore de la ville, un microcosme brillant, bruyant, fourmillant d'activités. L'omniprésence au cinéma de ces «terriers de gamers» reflète aussi l'attirance occidentale pour la technologie gadget, fun et spectaculaire (une aubaine pour le cinéma toujours à l'affût d'images stéréotypées). Les jeux qu'on voit dans ces films anticipent notre futur proche (ou du moins le fantasme que l'on s'en fait). Machine à rêve hypertrophiée, Tokyo préfigure la société de consommation mondialisée où les McDo côtoient les échoppes de sushis, le mariage des cultures locales et globales. Elle offre effrontément son visage de démesure alors même que le mythe du toujours plus commence à battre de l'aile en Occident. Peut-être Tokyo est-elle notre miroir aux alouettes, le déversoir de nos pulsions d'excès, impossible ici, réaliste là-bas? Le fantasme étant bankable, la renifleuse de tendance nommée Madonna a senti le bon plan marketing et a fait sienne une esthétique très «Tokyo» dès 2005 (la machine à danser dans le clip Hang up ou l'ambiance manga/urbaine dans Jump).
Regardez Jump de Madonna
Dans les années 1980, le leitmotiv était de penser que ce qui était à la mode aux Etats-Unis mettait une dizaine d'années à arriver en Europe. Aujourd'hui, le progrès ne traverse plus l'Atlantique mais nous parvient du pays du Soleil Levant. Outre la culture ludique nippone (presque un cliché), le cinéma s'amuse aussi avec la télévision nippone, sorte de mise en abîme du petit écran dans le grand. Les jeux TV japonais apparemment sans queue ni tête, orchestrés par des présentateurs totalement survoltés, sont un autre ingrédient que nous vante (vend?) le septième art. Les personnages de films se retrouvent nécessairement à un moment de la narration, une télécommande à la main, devant un écran plat diffusant des programmes forcément désopilants.
Tellement différente de la nôtre, la culture nippone peut paraître sous certaines caméras ridicule, voire risible. La surenchère Fast&Furious 3, bourré de lieux communs vulgaires, n'invite pas son spectateur à découvrir un nouveau monde, mais plutôt à juger le Japon comme une contrée de geeks vivant dans des appartements clapiers, seulement préoccupés du dernier artefact high-tech pour tuner leur voiture. Pour le moins réducteur...
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Alors que Tokyo devient un lieu de tournage très prisé, la ville (verticale, lumineuse, technologique) s'imprègne dans l'inconscient des spectateurs bien au-delà de ses simples représentations cinématographiques. La télé, avec des séries comme Heroes (et son personnage Hiro), a bien compris le potentiel iconique et référentiel de l'autre ville qui ne dort jamais. Nouvelle destination pour notre imaginaire, il est toutefois dommage que la majorité des productions occidentales sises à Tokyo n'en offre qu'une carte postale fade, répondant à l'idée réductrice qu'on s'en fait. Dix ans après le sensible Tokyo Eyes de Jean-Pierre Limosin, Michel Gondry et Léos Carax dans Tokyo! (on ne mentionnera pas le segment de Bong Joon-ho car il est coréen) ont décidé dans des genres différents (c'est un euphémisme) de rendre compte de leur Tokyo, plus personnelle et poétique. La version Gondry évite les séquences attendues (comme une plongée sur la foule des piétons qui traversent un carrefour gigantesque, archi vue) pour se concentrer sur les espaces creux, les interstices entre les immeubles d'habitation (à taille humaine ceux-ci), qui ouvrent des brèches de néant dans une ville du trop plein. Astucieuse, la proposition de Gondry court-circuite un poil les clichés que Carax dynamite pour en faire un barnum démoniaque.
Regardez la bande-annonce de Tokyo!
Une dernière facette, plus du pays que de la ville elle-même, nourrit le cinéma des non-tokyoïtes: le passé. Terre des samouraïs, le Japon possède une histoire dense, magnifiée dans l'imaginaire par des costumes splendides, des sabres et des combats dantesques. Si Edward Zwick propose avec Le Dernier samouraï une vision condescendante et sans grand intérêt (ni historique, ni esthétique), un autre Américain, la même année, en a lui compris la beauté et la cinégénie: Quentin Tarantino. Dans Kill Bill, il met en scène, dans le face-à-face qui oppose Uma Thurman à Lucy Liu, un Japon à mi-chemin de l'onirisme poétique (le jardin sous la neige) et du réalisme brutal (violence du combat), grâce à un dosage d'efficacité, de sobriété et de pureté. Tous les poncifs nippons sont pourtant à l'écran (la geta, sorte de tong design, la fontaine zen en bambou, le kimono...) mais sous cette boule à neige idéalisée, l'âme du Japon émerge, avec subtilité. Peut-être faut-il être amoureux de cette culture pour en être un porte-parole créatif et respectueux.
Finalement, comme New York, qui ne se résume pas à quelques quartiers touristiques, Tokyo (et plus encore le Japon) pourrait aussi devenir une terre d'exploration plus aventureuse pour des cinéastes occidentaux curieux de dépasser des apparences un peu faciles.
Dévoiler ses recoins sombres, sa vie quotidienne moins glamour que les publicités géantes qui grignotent son espace, montrer sa complexité de mégapole moderne et traditionnelle. Sorte d'ultra Occident à l'oriental, Tokyo apparaît comme une ville en réinvention permanente, en ré-interprétation perpétuelle. Le matériau rêvé pour un art du mouvement et de la fugacité comme le cinéma.
source http://www.slate.fr/story/20863/tokyo-cinema-enter-the-void
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Re: Le Japon, c'est comment ?
I Looooove le film "Tokyo Eyes" de Jean- Pierre Limosin, sur l'adolescence. La musique aussi est superbe et pour les fans de Takeshi, il y fait une apparence sans trop percer l'ecran. 1998 - pas nouveau mais ca ne lui enleve en rien son charme.
Avis aux amateurs
Avis aux amateurs
cipiki- Localisation : tokyo
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Re: Le Japon, c'est comment ?
ça m'a fait penser à
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Re: Le Japon, c'est comment ?
Et là, attention, celle du bas, ça déborde trop. Tokyo, c'est la premiere! Et c'est: plan des métros ET trains: en couleur, le métro et en noir, les trains. Et c'est pas comme le RER! Tu reprends un ticket!
Vive le vélo.
Chez moi, c'est sur celle du haut, la derniere station de la ligne rouge. Honancho. Vu?
Je vais vous chercher à la gare, sortie numero 2, hein.
On peut se faire une visite google earth aussi un de ces jours
cipiki- Localisation : tokyo
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thanaka- Admin
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Re: Le Japon, c'est comment ?
D'abord, je me suis attendue à une polémique sur les thons et les dauphins massacrés et dévorés par ces cruels Japonais. J'avais une réponse prête à faire rebondir .
https://www.youtube.com/watch?v=4U27EtmiRRA
Non, ce gentil touriste s'est rendu au plus grand marché de poisson et ça lui a plu.
S'il y était allé au petit matin, il aurait pu voir la vente aux enchère du thon rouge. Sinon, là, rien de très glauque, juste une variété de poissons impressionnante . Et autour du marché, on mange le poisson le plus frais de Tokyo.
Chapitre "filles et maquillage": Pour gagner du temps le matin, elles se maquillent dans le train devant tout le monde. Un vrai spectacle (totale métamorphose)avec frayeurs matinales garanties. On se voit déja témoins d'une scène sanguinaire, l'oeil transpercé par le crayon. . Et on descend presque deçu, tellement on s'était préparé au pire... , tout en se disant: "Quelle sang froid et quelle maitrise!". Ce qui m'amuse le plus, c'est leur désinvolture. Ici, ce maquiller est la seule chose qui choque les Japonais dans le train.
Pourtant, il y a des comportements dont on se passerait. Il y en a toujours un qui s'endore sur ton épaule et il n'y a que nous, les Occidentales, pour essayer de faire reprendre ses esprits à cet encombrant voisin. "Qu'il ronfle en boule! Qu'il garde pour lui le poids de sa fatigue!" Donc, ils dorment sur ton épaule, souvent la bouche ouverte, ronflent, lisent des journaux érotiques sous le nez des écolières, tout ça, c'est accepté par compassion ou par habitude. Le maquillage dans le train, c'est plus récent alors ça exaspère les femmes plus agées. Le maquillage dans le train, ce n'est pas "Wabi Sabi," ça manque de sobriété!
Et puis, nous aussi, les "étrangers", on les exaspère tous dans le train, parce qu'on parle trop fort. Il faudrait que le train soit aussi silencieux qu'une cathédrale, sans doute pour leur permettre de dormir. Les nuits sont si courtes et les trajets quotidiens si longs. (En moyenne une heure et demie de chez moi au boulot, aller simple. A R )
Voili-voilou un petit regard de Cipiki
cipiki- Localisation : tokyo
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cipiki- Localisation : tokyo
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Re: Le Japon, c'est comment ?
ça m'a fait penser à
Du film "Maison de Himiko" . Il me donne la pêche, ce morceau
cipiki- Localisation : tokyo
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